Alors que les Jeux Olympiques de Paris 2024 doivent être lancés dans tout juste un mois, un sujet préoccupe au plus haut point les organisateurs : la qualité de l’eau de la Seine. En effet, selon les dernières analyses publiées ce vendredi 28 juin par la mairie de Paris, le fleuve emblématique de la capitale affiche toujours une qualité d’eau dégradée, en deçà des normes requises pour la tenue des épreuves olympiques.
Une situation hydrologique défavorable
Les relevés effectués pour la semaine du 16 au 23 juin mettent en évidence une eau de la Seine encore trop polluée pour permettre le bon déroulement des compétitions aquatiques. La mairie de Paris pointe du doigt “un contexte hydrologique défavorable”, citant notamment :
- Des pluies abondantes
- Un débit du fleuve élevé
- Un faible ensoleillement
- Des températures en dessous des normales saisonnières
- Une pollution venant de l’amont
Autant de facteurs qui, conjugués, contribuent à maintenir une qualité de l’eau en deçà des seuils tolérés, malgré les importants travaux entrepris pour tenter d’assainir le fleuve parisien à temps pour les Jeux.
Des pics de pollution inquiétants
Les concentrations des deux bactéries fécales mesurées pour évaluer la qualité de l’eau affichaient des valeurs en forte hausse par rapport au début du mois de juin, avec des pics très élevés entre le 18 et le 20 juin. Des données inquiétantes, alors que la réglementation est stricte pour autoriser la baignade et la tenue d’épreuves aquatiques.
Le débit de la Seine pose également problème, atteignant jusqu’à 666 mètres cubes par seconde le 23 juin, soit plus de 6 fois son niveau habituel à cette période (100 à 150 m3/s). C’est d’ailleurs ce débit trop élevé qui a poussé les organisateurs à reporter une répétition de la cérémonie d’ouverture prévue le 26 juin.
Un doute plane sur les épreuves
Cette dégradation de la qualité de l’eau, certes liée en grande partie à des conditions météorologiques défavorables, vient jeter le trouble sur la tenue des épreuves olympiques prévues dans la Seine, à savoir le triathlon et la nage en eau libre. La cérémonie d’ouverture iconique sur la Seine pourrait elle aussi être menacée.
On s’attend à ce que les choses s’améliorent cette semaine compte tenu de la météo.
La préfecture d’Ile-de-France
Malgré ces déclarations se voulant rassurantes, les doutes persistent. Même les importants ouvrages de rétention mis en service juste avant les JO pour éviter les rejets d’eaux non traitées dans le fleuve en cas de fortes pluies ne semblent pas suffire à améliorer suffisamment la qualité des eaux pour le moment.
L’hypothèse d’un report des épreuves
Face à cette situation préoccupante, le scénario d’un report des épreuves concernées de quelques jours est envisagé, en dernier recours, par les organisateurs. Le “plan B” consisterait donc à décaler les compétitions, sans changer de site. Un pis-aller pour des Jeux Olympiques qui ont déjà dû composer avec de nombreux défis, des retards et une envolée du budget.
Le comité d’organisation et les autorités se veulent malgré tout optimistes sur une amélioration de la situation d’ici le lancement des Jeux. Mais à un mois du coup d’envoi, les voyants sont loin d’être au vert pour les épreuves olympiques dans la Seine. Une épée de Damoclès que Paris 2024 aurait sans doute préféré éviter.