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Crise de la Presse en Éthiopie : Journalistes en Danger

En Éthiopie, deux journalistes disparaissent, arrêtés sans motif. Que cache le silence des autorités ? La liberté de la presse est-elle en péril ? Lisez pour comprendre...

Dans un pays où l’information devrait être un pilier de la démocratie, l’Éthiopie traverse une période sombre pour ses médias. La récente arrestation de deux journalistes, sans explication officielle, soulève une vague d’inquiétudes sur la liberté de la presse. Pourquoi les autorités restent-elles muettes ? Que signifie cette répression pour l’avenir du journalisme dans ce pays d’Afrique de l’Est ? Cet article plonge dans une crise qui menace non seulement les professionnels des médias, mais aussi les fondements d’une société libre.

Une Vague de Répression Médiatique en Éthiopie

Depuis plusieurs mois, les journalistes éthiopiens font face à des pressions croissantes. Les cas récents de deux professionnels des médias, arrêtés dans des circonstances troublantes, illustrent une tendance inquiétante. L’un d’eux, animateur d’une émission économique sur une radio privée, a été vu pour la dernière fois escorté par des forces de police lors d’une perquisition. L’autre, rédacteur en chef d’un quotidien respecté, a été enlevé à son domicile par des individus masqués, présumés appartenir aux forces de sécurité. Ces incidents ne sont pas isolés : ils s’inscrivent dans un contexte où la liberté d’expression semble de plus en plus menacée.

Les organisations internationales, comme Reporters sans frontières (RSF), tirent la sonnette d’alarme. Selon elles, ces arrestations arbitraires, combinées au silence des autorités, traduisent un durcissement du contrôle sur l’information. En 2025, l’Éthiopie se classe au 145e rang sur 180 dans l’indice mondial de la liberté de la presse, une chute significative par rapport aux années précédentes. Ce recul reflète une réalité où les journalistes travaillent dans un climat de peur, où chaque article publié peut devenir un acte de courage.

Des Arrestations Mystérieuses : Que s’est-il Passé ?

Le 11 août, un journaliste économique disparaît dans la capitale, Addis-Abeba. Trois jours plus tard, des témoins affirment l’avoir vu accompagné de policiers lors d’une fouille de son bureau. Aucun motif d’arrestation n’a été communiqué. Deux jours après, le 13 août, un autre journaliste, rédacteur en chef d’un média local, est enlevé chez lui par un groupe d’individus masqués. Selon des sources proches de son journal, les forces de sécurité gouvernementales seraient impliquées. Pourtant, les autorités restent silencieuses, laissant les familles et collègues dans l’angoisse.

Nous sommes extrêmement préoccupés par la manière dont ces journalistes ont été arrêtés et par l’absence d’explications officielles sur leur sort.

Sadibou Marong, directeur du bureau Afrique subsaharienne de RSF

Ces événements ne sont pas des cas isolés. Au cours des derniers mois, plusieurs journalistes ont été brièvement détenus, certains après des perquisitions musclées dans leurs rédactions. Si la plupart ont été libérés, l’absence de transparence et les méthodes employées jettent un froid sur la profession. Les médias indépendants, déjà fragilisés, peinent à opérer dans un climat où la censure implicite devient la norme.

Un Contexte Politique Tendue

Pour comprendre cette répression, il faut se pencher sur le contexte politique éthiopien. Depuis l’arrivée au pouvoir du Premier ministre Abiy Ahmed en 2018, le pays a connu des transformations majeures. Initialement salué pour ses réformes et son ouverture, Abiy Ahmed a promis une nouvelle ère de liberté après des décennies de contrôle strict sous le Front de libération du peuple du Tigré (TPLF). Cependant, ces espoirs se sont estompés. Les tensions politiques, les conflits régionaux et les préparatifs pour les élections législatives de 2026 ont accentué la pression sur les médias.

Les journalistes, souvent perçus comme des voix critiques, deviennent des cibles. Les autorités semblent vouloir resserrer leur emprise sur l’information, limitant la capacité des médias à couvrir les sujets sensibles, comme les tensions ethniques ou les défis économiques. Cette reprise en main, comme le souligne RSF, met en péril le rôle des médias comme gardiens de la démocratie.

En Éthiopie, six journalistes sont actuellement emprisonnés, selon RSF, un chiffre qui reflète la gravité de la situation pour la liberté de la presse.

Les Conséquences pour la Liberté de la Presse

La multiplication des arrestations a un effet dissuasif sur les journalistes. Beaucoup hésitent désormais à aborder des sujets controversés, craignant des représailles. Cette autocensure, bien que compréhensible, prive la population d’informations essentielles sur la situation politique et sociale du pays. Les médias indépendants, qui jouent un rôle crucial dans la transparence, sont particulièrement vulnérables.

Pour illustrer l’impact, voici quelques chiffres clés :

  • 145e rang : Position de l’Éthiopie dans le classement 2025 de la liberté de la presse.
  • 6 journalistes : Nombre de professionnels actuellement emprisonnés.
  • 4 places : Chute de l’Éthiopie dans le classement RSF par rapport à 2024.

Ces chiffres traduisent une dégradation alarmante. Les journalistes, en tant que piliers de l’information, devraient pouvoir travailler sans crainte. Pourtant, les récents événements montrent que leur sécurité est loin d’être garantie.

Que Faire Face à Cette Crise ?

Face à cette situation, les organisations de défense des droits humains appellent à une mobilisation internationale. RSF, en particulier, demande la libération immédiate des journalistes détenus et une transparence totale sur les raisons de leur arrestation. Mais au-delà des déclarations, des actions concrètes sont nécessaires. Voici quelques pistes pour soutenir la liberté de la presse en Éthiopie :

  1. Pression internationale : Les gouvernements et organisations mondiales doivent faire pression sur les autorités éthiopiennes pour garantir la sécurité des journalistes.
  2. Soutien aux médias indépendants : Les financements et formations pour les rédactions locales peuvent renforcer leur résilience face à la répression.
  3. Sensibilisation : Informer le public sur les enjeux de la liberté de la presse peut créer une dynamique de changement.

Les citoyens éthiopiens, de leur côté, jouent un rôle clé. En soutenant les médias indépendants et en exigeant des comptes des autorités, ils peuvent contribuer à protéger ce droit fondamental.

Un Avenir Incertain pour le Journalisme

Alors que l’Éthiopie se prépare pour les élections de 2026, l’avenir des médias reste incertain. Les arrestations récentes ne sont qu’un symptôme d’un problème plus large : la fragilisation de la liberté d’expression. Si le gouvernement souhaite véritablement bâtir une démocratie solide, il doit garantir un espace où les journalistes peuvent travailler librement, sans crainte de représailles.

Les histoires des deux journalistes arrêtés en août 2025 rappellent que derrière chaque article, il y a des hommes et des femmes qui risquent leur liberté pour informer. Leur courage mérite non seulement notre admiration, mais aussi notre soutien actif. La question demeure : l’Éthiopie choisira-t-elle la voie de la transparence ou celle du contrôle ? L’avenir de sa presse, et par extension de sa démocratie, en dépend.

La liberté de la presse est un droit, pas un privilège.

En conclusion, la situation en Éthiopie est un signal d’alarme pour tous ceux qui croient en une presse libre. Les journalistes ne devraient jamais être réduits au silence pour avoir fait leur travail. Alors que les regards se tournent vers ce pays, une chose est claire : la lutte pour la liberté d’information est loin d’être terminée. Soutenir les journalistes, c’est défendre la vérité et la démocratie.

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