C’est une nouvelle affaire préoccupante de propagande terroriste sur les réseaux sociaux qui vient d’être mise au jour en Espagne. Mohamed M., un ressortissant marocain résidant à Malaga, a été interpellé ce lundi pour avoir massivement relayé du contenu djihadiste sur l’application TikTok dans le but de recruter de nouveaux adeptes.
16 comptes TikTok pour diffuser l’idéologie de Daech
Selon les éléments de l’enquête, Mohamed M. ne s’est pas contenté d’un simple compte sur le célèbre réseau social chinois. Il aurait créé pas moins de 16 profils différents afin de propager à grande échelle des contenus faisant l’apologie du djihad et appelant à commettre des attentats au nom de l’organisation terroriste Daech.
Malgré les fermetures successives de ses comptes par la plateforme, le suspect parvenait à en rouvrir de nouveaux pour poursuivre son entreprise de propagande. Son objectif : endoctriner et recruter de nouvelles personnes prêtes à rejoindre les rangs des djihadistes.
Une enquête approfondie de l’Audiencia Nacional
C’est la Cour centrale d’instruction numéro 6 de l’Audiencia Nacional, la plus haute juridiction pénale espagnole, qui a ouvert une enquête préliminaire sur les agissements du migrant marocain. Les investigations ont permis de mettre en évidence l’ampleur de son prosélytisme en faveur du terrorisme islamiste sur TikTok.
Le juge Joaquin Gadea, chargé du dossier, a décidé du placement en détention provisoire de Mohamed M. en raison des risques de fuite. En effet, bien qu’installé en Espagne, le suspect conserve des liens étroits avec son pays d’origine et avait même déjà acheté un billet d’avion pour se rendre à Nador au Maroc.
Les réseaux sociaux, nouveau terrain de chasse des recruteurs
Cette affaire illustre une nouvelle fois comment les groupes terroristes comme Daech exploitent les réseaux sociaux grand public pour diffuser leur propagande et attirer de nouvelles recrues. La popularité de TikTok auprès des jeunes en fait une cible de choix pour les djihadistes.
Les réseaux sociaux sont devenus un vecteur essentiel de la radicalisation, touchant des profils très divers.
explique un spécialiste du renseignement antiterroriste
Face à cette menace, les plateformes tentent de réagir en supprimant les contenus et comptes problématiques. Mais les recruteurs font preuve d’une grande capacité d’adaptation pour contourner la modération et toucher un public toujours plus large.
La nécessité d’une vigilance de tous les instants
Au-delà des efforts des réseaux sociaux, les autorités appellent chacun à faire preuve de la plus grande vigilance. Parents, éducateurs, entourage… Il est crucial de détecter les signes d’une potentielle radicalisation des jeunes afin d’intervenir le plus tôt possible.
- Changements de comportement inquiétants
- Rupture avec le cercle familial et amical
- Adhésion soudaine à un discours radical
Autant d’indicateurs qui doivent alerter sur un possible embrigadement. N’hésitez pas à vous rapprocher d’associations spécialisées ou des forces de l’ordre en cas de doute. C’est en conjuguant les efforts de tous, des géants du web aux citoyens, que nous pourrons endiguer la propagande djihadiste sur internet.
L’interpellation de Mohamed M. est une victoire dans la lutte contre le terrorisme. Mais elle nous rappelle surtout l’ampleur du défi à relever pour éradiquer la menace. Une mobilisation constante de toute la société est indispensable pour empêcher que les réseaux sociaux ne deviennent le terreau de la radicalisation de masse.