La France Insoumise (LFI) se retrouve une nouvelle fois au cœur d’une polémique liée à l’un de ses candidats aux élections. Mohamed Awad, qui se présente dans la 4ème circonscription de Seine-Saint-Denis, est pointé du doigt pour ses liens passés avec une organisation de jeunesse affiliée aux Frères Musulmans, un mouvement islamiste controversé.
Un passé de dirigeant chez les Jeunes Musulmans de France
Selon des révélations parues dans la presse locale, Mohamed Awad aurait occupé le poste de président d’une section locale des Jeunes Musulmans de France (JMF) par le passé. Les JMF sont considérés comme le mouvement de jeunesse de l’Union des Organisations Islamiques de France (UOIF), qui représente la branche française des Frères Musulmans.
Ce lien fait d’autant plus polémique que l’un des cofondateurs des JMF n’est autre qu’Hassan Iquioussen, prédicateur controversé accusé de tenir des propos radicaux. Bien que Mohamed Awad ait depuis pris ses distances, son engagement passé au sein de cette structure soulève des interrogations.
Soutiens à Erdogan et signes de ralliement islamistes
Au-delà de cette casquette de responsable chez les JMF, d’autres éléments viennent nourrir la controverse autour du candidat LFI. Sur les réseaux sociaux, Mohamed Awad a affiché à plusieurs reprises son soutien au président turc Recep Tayyip Erdogan et à son parti islamo-conservateur, l’AKP.
Plus troublant encore, certains internautes ont retrouvé des publications où le candidat arborait le signe de ralliement R4BIA, utilisé par les partisans des Frères Musulmans en soutien à l’ex-président égyptien Mohamed Morsi. Autant d’éléments qui interrogent sur le positionnement de Mohamed Awad vis-à-vis de l’islam politique.
LFI embarrassée, entre condamnations et ambiguïtés
Face à cette polémique grandissante, la direction de la France Insoumise s’est fendue d’un communiqué rappelant son attachement à la laïcité et condamnant toute forme d’ingérence religieuse en politique. Néanmoins, le parti n’est pas allé jusqu’à retirer son investiture à Mohamed Awad, se contentant de prendre acte de ses explications.
Nous prenons note des clarifications apportées par notre candidat sur son parcours. La France Insoumise combat tous les obscurantismes mais refuse la logique de procès d’intention.
Communiqué de LFI
Une position jugée trop timorée par certains observateurs, qui pointent les ambiguïtés récurrentes de LFI sur ces sujets. Le parti de Jean-Luc Mélenchon se retrouve régulièrement accusé de complaisance envers l’islamisme, notamment en raison de son discours anti-islamophobie et de ses positions sur le conflit israélo-palestinien.
Vers une clarification ou un statu quo ?
A l’approche des élections, la polémique Mohamed Awad tombe mal pour la France Insoumise, déjà empêtrée dans d’autres controverses comme l’affaire Adrien Quatennens. Le candidat devra sans doute s’expliquer plus avant sur son parcours pour tenter de lever les doutes.
Mais au-delà de ce cas individuel, c’est la position de LFI dans son ensemble qui est questionnée. Le parti parviendra-t-il à clarifier sa ligne et à dissiper les soupçons de connivence avec l’islam politique ? Ou se contentera-t-il une nouvelle fois de condamnations de façade, sans remettre en cause ses ambiguïtés de fond ?
Seule certitude, cette énième polémique risque de parasiter un peu plus la campagne de LFI et d’obscurcir son message sur les enjeux sociaux et écologiques. A moins d’un mois du scrutin, le temps presse pour crever l’abcès et retrouver une dynamique positive.
