En août 2025, la Bolivie se prépare à un tournant décisif avec l’élection présidentielle du 17 août. Jorge Quiroga, figure de la droite et ancien président, émerge comme un acteur clé, promettant un changement radical pour sortir le pays d’une crise économique et sociale sans précédent. Dans un contexte marqué par une inflation galopante et des pénuries, sa vision suscite espoirs et débats. Mais quelles sont les clés de son programme, et pourra-t-il vraiment transformer la Bolivie après deux décennies de gouvernements de gauche ?
Un vent de changement sur la Bolivie
La Bolivie traverse une période tumultueuse. Avec une inflation annuelle de 25,8 % en juillet 2025, la plus élevée depuis 2008, le pays fait face à des défis économiques majeurs. Les pénuries de carburant, de denrées alimentaires et de dollars alimentent le mécontentement populaire. Jorge Quiroga, 65 ans, veut saisir cette opportunité pour rompre avec le passé. Lors d’un rassemblement à La Paz, entouré de ses partisans, il a déclaré vouloir mettre fin à ce qu’il appelle un cycle néfaste, incarné par le Mouvement vers le socialisme (MAS), au pouvoir depuis 2006.
« Nous voulons un changement radical en Bolivie, la fin d’un cycle néfaste. »
Jorge Quiroga, lors d’un discours à La Paz
Ce positionnement audacieux place Quiroga en deuxième position dans les sondages, juste derrière Samuel Doria Medina, un homme d’affaires de centre-droit. Les candidats de gauche, comme Andrónico Rodríguez et Eduardo del Castillo, peinent à convaincre, laissant le champ libre à un duel entre visions libérales.
Une économie à rebâtir
La crise économique bolivienne est au cœur de la campagne de Quiroga. Il propose une refonte profonde du modèle économique, jugé trop étatisé par les gouvernements précédents. Parmi ses mesures phares, il souhaite abroger les lois qui freinent l’initiative privée et encourager les investissements étrangers. Ces derniers, selon lui, sont essentiels pour relancer une économie asphyxiée par l’inflation et les pénuries.
Pour illustrer l’urgence, voici quelques chiffres clés de la crise actuelle :
- Inflation : 25,8 % en juillet 2025, un record depuis 2008.
- Pénuries : Carburants, aliments et dollars manquent cruellement.
- Chômage : En hausse, accentuant les tensions sociales.
Quiroga insiste sur la nécessité de conclure des accords de libre-échange avec divers pays pour dynamiser les exportations boliviennes. Cependant, il se montre prudent vis-à-vis des États-Unis, en raison des politiques protectionnistes de l’administration actuelle. Cette stratégie vise à diversifier les partenaires commerciaux tout en réduisant la dépendance à l’égard de certains marchés.
Une diplomatie réorientée
Sur le plan international, Quiroga propose une rupture nette avec les alliances historiques de la Bolivie. Il critique les liens étroits entretenus par les gouvernements d’Evo Morales (2006-2019) et de Luis Arce (depuis 2020) avec des pays comme le Venezuela, Cuba et le Nicaragua. Ces relations, qu’il qualifie de docilité envers des tyrannies, ne correspondent plus, selon lui, aux aspirations des Boliviens.
« Cessons d’être alignés sur les tyrannies troglodytes de la région. »
Jorge Quiroga, sur la diplomatie bolivienne
Il souhaite réorienter la politique étrangère vers des partenaires plus diversifiés, tout en renforçant la position de la Bolivie sur la scène mondiale. Cette vision pourrait séduire une population lassée des tensions régionales et en quête de stabilité.
Un passé présidentiel controversé
Jorge Quiroga n’est pas un novice en politique. Président de la Bolivie entre 2001 et 2002, il avait succédé à Hugo Banzer, dont il était le vice-président. Son mandat, bien que bref, a été marqué par des réformes libérales qui ont divisé l’opinion. Pour certains, il incarne l’expérience nécessaire pour naviguer dans la crise actuelle ; pour d’autres, son passage au pouvoir évoque des politiques impopulaires.
Son retour sur la scène politique, après des années dans l’ombre, suscite des interrogations. Parviendra-t-il à convaincre les Boliviens qu’il est l’homme du renouveau ? Son discours volontariste et son rejet du modèle socialiste résonnent auprès d’une population épuisée par les difficultés économiques.
Les défis d’un changement radical
Promettre un changement radical n’est pas sans risques. Quiroga reconnaît que ses réformes pourraient provoquer des tensions sociales, dans un pays où les manifestations sont fréquentes. La Bolivie a une longue histoire de mobilisations populaires, souvent déclenchées par des mesures économiques perçues comme brutales.
Pour éviter un embrasement, Quiroga devra trouver un équilibre entre réformes ambitieuses et apaisement des tensions. Il mise sur une communication transparente et sur la promesse de résultats rapides pour gagner la confiance des Boliviens.
Défi | Solution proposée |
---|---|
Inflation | Réformes libérales et investissements étrangers |
Pénuries | Accords commerciaux internationaux |
Tensions sociales | Dialogue et transparence |
Un duel avec Samuel Doria Medina
Dans la course à la présidence, Quiroga n’est pas seul. Samuel Doria Medina, homme d’affaires et candidat de centre-droit, domine les sondages. Sa vision, plus modérée, pourrait séduire les électeurs réticents à un changement trop brusque. Cependant, Quiroga mise sur son discours incisif et son expérience pour se démarquer.
Les candidats de gauche, comme Andrónico Rodríguez, président du Sénat, et Eduardo del Castillo, ancien ministre, semblent distancés. Leur lien avec le MAS, associé aux difficultés actuelles, pourrait leur coûter cher dans les urnes.
Un avenir incertain
À l’approche du scrutin, la Bolivie se trouve à un carrefour. Le projet de Jorge Quiroga, axé sur la libéralisation économique et une diplomatie renouvelée, pourrait redessiner le paysage politique du pays. Mais les défis sont immenses : relancer une économie en crise, apaiser les tensions sociales et convaincre une population divisée ne sera pas chose aisée.
Les prochaines semaines seront cruciales pour Quiroga. Sa capacité à transformer ses promesses en un programme concret et à rallier les Boliviens déterminera son succès. Une chose est sûre : le 17 août 2025 marquera un tournant pour la Bolivie, qu’il s’agisse d’un changement radical ou d’une continuité prudente.
La campagne bat son plein, et les Boliviens attendent des réponses. Jorge Quiroga, avec son discours audacieux, parviendra-t-il à incarner l’espoir d’un renouveau ? L’avenir du pays en dépend.