En conférence de presse à Paderborn, au lendemain du match nul poussif de l’équipe de France contre la Pologne lors de l’Euro 2024, Dayot Upamecano s’est retrouvé face à des questions pour le moins embarrassantes. Le défenseur central des Bleus a dû évoquer la situation d’Antoine Griezmann, cantonné au banc de touche en début de rencontre, ainsi que la relation entre les joueurs et le sélectionneur Didier Deschamps.
Griezmann, un remplaçant qui pose question
Malgré son statut de vice-capitaine de l’équipe de France, Antoine Griezmann a débuté sur le banc face aux Polonais, suscitant des interrogations légitimes. Upamecano, mis sur le gril, a préféré botter en touche :
Antoine c’est notre 2e capitaine, il est dans un très bon état d’esprit, avant le match il nous a encouragés. C’est un exemple pour nous tous ici.
– Dayot Upamecano
Une réponse convenue qui masque difficilement un certain malaise. D’autant que relancé sur la possibilité pour les Bleus de remporter l’Euro sans Griezmann titulaire, le défenseur a d’abord esquivé avant de lâcher un « tout est possible » peu convaincant. La gestion du cas Griezmann par Deschamps interpelle en interne.
Deschamps, un sélectionneur sous pression ?
Autre sujet sensible abordé par les journalistes : l’attitude jugée « fermée » de Didier Deschamps depuis le début de l’Euro. Là encore, Upamecano s’est montré évasif :
Le coach se sent très bien. Je ne vois pas ce que la réponse va vous apporter. Il est comme d’habitude, il donne des conseils.
– Dayot Upamecano
Des propos qui trahissent malgré tout une certaine crispation autour du sélectionneur, dont les choix interrogent à l’aube des matchs couperets. Face à la pression médiatique et à une équipe de France peu rassurante, Deschamps semble naviguer à vue.
L’union sacrée en façade
Pourtant, Upamecano s’est employé à afficher l’unité du groupe France, martelant qu’« on va écouter les consignes » et « aller chercher la victoire ». Le message est clair : pas question de laisser transparaître publiquement le moindre signe de tension.
Mais en filigrane, difficile de ne pas percevoir les doutes qui habitent les Bleus après leur entame d’Euro mitigée. Le spectre de l’élimination précoce plane au-dessus de cette équipe en quête de repères, d’identité et peut-être de leadership…
Alors que la France s’apprête à défier la redoutable Belgique en huitièmes de finale, les questions posées à Upamecano résument finalement les enjeux majeurs de ce groupe : rassurer sur le climat interne, assumer son statut de favori et retrouver un football conquérant. Un sacré défi dans un contexte de plus en plus pesant.