Le cinéma a cette magie unique de nous transporter à travers des paysages, des cultures et des émotions, tout en révélant des histoires profondément humaines. Le film Pour la France, réalisé par Rachid Hami et porté par Laurent Lafitte, Karim Leklou et Shaïn Boumedine, ne fait pas exception. Diffusé pour la première fois en clair le 27 juillet 2025 sur France 2, ce long-métrage poignant retrace une quête de vérité et de mémoire, entre la douleur d’une perte et la recherche de justice. Mais où cette histoire, inspirée d’un drame réel, a-t-elle pris vie à l’écran ? Des ruelles vibrantes d’Alger aux avenues animées de Taipei, en passant par les décors austères de la France, partons à la découverte des lieux de tournage qui donnent à ce film son identité visuelle unique.
Un Film, Trois Univers : Les Lieux de Tournage
Le film Pour la France, sorti en 2022, s’inspire de l’histoire personnelle du réalisateur Rachid Hami, dont le frère Jallal est décédé lors d’un rituel d’intégration à l’École Militaire de Saint-Cyr. Cette tragédie, au cœur du récit, se déploie à travers trois lieux distincts : la France, l’Algérie et Taipei. Chaque endroit joue un rôle clé, non seulement dans l’intrigue, mais aussi dans l’esthétique visuelle choisie par le cinéaste pour transmettre des émotions spécifiques.
La France : Une Ambiance Clinique et Réaliste
En France, le tournage s’est concentré autour de décors liés à l’École Militaire de Saint-Cyr, où se déroule l’événement tragique qui marque le point de départ du film. Rachid Hami a opté pour des optiques sphériques pour filmer ces scènes, cherchant à obtenir une image plus nette, presque clinique. Ce choix technique reflète la dureté de l’environnement militaire, où les traditions et la discipline dominent. Les décors, souvent austères, ancrent les personnages dans une réalité brute, sans artifices, renforçant le sentiment d’oppression et de vérité recherché par le réalisateur.
Les scènes françaises ne se limitent pas à l’école militaire. Certaines séquences capturent des moments plus intimes, dans des espaces urbains ou familiaux, où le personnage principal, Ismaël, mène son enquête. Ces lieux, bien que moins spectaculaires, sont essentiels pour montrer le contraste entre la rigidité institutionnelle et la quête personnelle du protagoniste.
« Pour la partie française, nous avons choisi des optiques sphériques pour une image plus clinique, dure et réaliste, afin d’inscrire les acteurs dans le présent. »
Rachid Hami, réalisateur
Alger : Une Plongée dans les Souvenirs d’Enfance
Les scènes tournées à Alger transportent le spectateur dans les souvenirs d’enfance des frères Aïssa et Ismaël. Les rues animées, les marchés colorés et les paysages urbains de la capitale algérienne offrent une toile de fond chaleureuse et nostalgique. Pour capturer cette ambiance, Rachid Hami a utilisé des optiques anamorphiques, qui donnent une image plus ronde, avec des flous d’arrière-plan plus prononcés. Ce choix technique crée une séparation visuelle entre les personnages et leur environnement, renforçant l’idée d’un passé idéalisé, presque onirique.
Alger n’est pas seulement un décor : c’est un personnage à part entière. Les ruelles étroites, les couleurs vives des étals et les bruits de la ville évoquent une connexion profonde avec les racines des protagonistes. Ces scènes, riches en détails, permettent au spectateur de ressentir la chaleur et la complexité de leur histoire familiale.
Le saviez-vous ? Le choix des optiques anamorphiques pour les scènes d’Alger a permis de créer une esthétique unique, où les personnages semblent flotter dans leurs souvenirs, détachés des décors pour mieux souligner leur intériorité.
Taipei : Une Énergie Urbaine et Moderne
À Taipei, le film prend une tournure plus contemporaine, capturant les derniers moments partagés entre les deux frères. Les avenues illuminées par les néons, les gratte-ciel et l’effervescence de la capitale taïwanaise contrastent avec la chaleur d’Alger et la froideur de la France. Ici encore, les optiques anamorphiques ont été utilisées pour accentuer la douceur des couleurs et créer une ambiance immersive, presque cinématographique dans le sens le plus classique du terme.
Le tournage à Taipei a nécessité une logistique complexe, avec des prises de vue dans des lieux emblématiques comme les marchés de nuit ou les quartiers modernes. Ces décors dynamiques reflètent l’énergie d’Aïssa, un jeune homme en quête de sens, loin de son pays d’origine. Ils symbolisent également la distance, tant physique qu’émotionnelle, qui sépare les personnages à certains moments clés de l’histoire.
Une Esthétique au Service de l’Histoire
Le choix des lieux de tournage ne se limite pas à une simple question de décor. Rachid Hami a travaillé avec son équipe, notamment l’étalonneuse Elodie Ichter, pour créer trois esthétiques distinctes, chacune correspondant à une partie du film. Cette approche, minutieusement pensée, donne au long-métrage une unité visuelle tout en marquant les différences entre les trois lieux.
Pour résumer les choix esthétiques du film :
- France : Optiques sphériques pour une image nette, réaliste, et un ancrage dans le présent.
- Alger : Optiques anamorphiques pour une douceur nostalgique et des souvenirs flous.
- Taipei : Optiques anamorphiques pour une énergie vibrante et une modernité éclatante.
Chaque choix technique renforce le récit, permettant au spectateur de ressentir les émotions des personnages à travers les lieux qu’ils traversent. Cette attention au détail fait de Pour la France un film qui ne se contente pas de raconter une histoire, mais qui la fait vivre visuellement.
Rachid Hami : Un Réalisateur en Mouvement
Rachid Hami ne s’est pas contenté de choisir des lieux de tournage évocateurs. Il a également insufflé une dynamique particulière au film, inspiré par des cinéastes comme Akira Kurosawa, Edward Yang, Costa Gavras et Lee Chang-Dong. Pour lui, le cinéma doit être centré sur les personnages, avec une caméra qui trouve la « juste distance » : ni trop proche, ni trop loin.
« Je voulais faire un film en mouvement et centré sur les personnages. Les plans devaient avoir du sens, ne jamais être arbitraires. »
Rachid Hami, réalisateur
Cette approche se ressent dans chaque scène, où la caméra accompagne les personnages dans leur quête, qu’il s’agisse de la douleur d’Ismaël ou des souvenirs d’Aïssa. Le film évite les clichés du cinéma social, préférant une narration fluide et immersive qui capte l’attention du spectateur.
Le Rôle des Acteurs dans les Décors
Le casting de Pour la France est un autre point fort du film. Laurent Lafitte, connu pour ses rôles dans des films comme Elle ou Un peuple et son roi, apporte une intensité dramatique à son personnage. Karim Leklou, avec sa présence brute et authentique, incarne Ismaël avec une profondeur émouvante. Shaïn Boumedine, Lubna Azabal, Samir Guesmi et Hugo Becker complètent cette distribution, chacun apportant une nuance unique à l’histoire.
Les décors, qu’il s’agisse des salles d’entraînement de Saint-Cyr, des marchés d’Alger ou des rues de Taipei, servent de toile de fond pour mettre en valeur les performances des acteurs. Chaque lieu amplifie l’émotion des scènes, qu’il s’agisse de la tension d’un interrogatoire ou de la douceur d’un souvenir d’enfance.
| Lieu | Ambiance | Technique de tournage |
|---|---|---|
| France | Réaliste, clinique | Optiques sphériques |
| Alger | Nostalgique, chaleureuse | Optiques anamorphiques |
| Taipei | Moderne, vibrante | Optiques anamorphiques |
Un Étalonnage Subtil pour Une Unité Visuelle
L’étalonnage, réalisé par Elodie Ichter depuis Los Angeles, a joué un rôle crucial dans l’identité visuelle du film. Chaque partie du film – France, Alger, Taipei – a bénéficié d’un traitement spécifique pour refléter son ambiance. Pourtant, une identité commune a été préservée pour assurer une cohérence globale. Ce travail subtil a permis de lier les trois univers tout en respectant leurs différences.
Pour la France, l’étalonnage privilégie des tons froids, presque métalliques, pour refléter la rigueur militaire. À Alger, les couleurs chaudes et saturées évoquent la chaleur méditerranéenne. À Taipei, les teintes vibrantes et contrastées capturent l’énergie urbaine. Ce travail méticuleux renforce l’immersion du spectateur dans chaque segment du récit.
Pourquoi Regarder Pour la France ?
Pour la France n’est pas seulement un film sur une tragédie personnelle. C’est une réflexion sur la mémoire, la justice et les liens familiaux, portée par une réalisation audacieuse et des performances d’acteurs remarquables. Les lieux de tournage, soigneusement choisis, enrichissent le récit en offrant des perspectives visuelles variées, tandis que les choix techniques de Rachid Hami donnent au film une profondeur unique.
Diffusé le 27 juillet 2025 à 21h05 sur France 2, ce long-métrage est une occasion de découvrir une œuvre qui allie émotion, esthétique et engagement. Que vous soyez passionné de cinéma ou simplement curieux, Pour la France promet une expérience immersive qui ne laisse pas indifférent.
À noter : Le film est une adaptation de l’histoire personnelle de Rachid Hami, ce qui ajoute une dimension authentique et bouleversante à l’ensemble du récit.
Une Invitation au Voyage Cinématographique
En explorant les lieux de tournage de Pour la France, on découvre non seulement la richesse visuelle du film, mais aussi la manière dont chaque décor raconte une partie de l’histoire. De la solennité de Saint-Cyr aux ruelles animées d’Alger, en passant par l’effervescence de Taipei, chaque lieu est une pièce du puzzle narratif. Le travail de Rachid Hami, alliant technique et émotion, fait de ce film une œuvre à part, qui mérite d’être vue et revue.
Alors, prêt à embarquer pour ce voyage cinématographique ? Rendez-vous le 27 juillet 2025 sur France 2 pour découvrir ou redécouvrir Pour la France, un film qui ne manquera pas de vous toucher en plein cœur.
