À quelques jours du second tour des élections législatives, les consignes de vote font débat au sein de la classe politique. Mercredi soir, François Bayrou a clarifié la position de son parti, le MoDem, dans les duels opposant le Rassemblement national à la gauche radicale de La France insoumise.
Ni RN, ni LFI pour Bayrou et le MoDem
Invité sur le plateau de France 5, le président du MoDem a annoncé sans ambiguïté la ligne de son mouvement :
Nous ne voterons ni pour un candidat du RN ni de LFI.
François Bayrou
Une position tranchée qui rejoint celle exprimée par une trentaine de figures de la gauche républicaine dans une tribune au Monde, parmi lesquelles Manuel Valls ou Bernard Cazeneuve.
La gauche non-LFI épargnée
François Bayrou a tenu à différencier La France insoumise du reste de la gauche. Il dénonce la stratégie des “forces politiques républicaines” qui ont choisi de
s’installer sous la coupe et sous le joug d’une extrême gauche très radicale, brutale, violente dans ses expressions et ses attitudes.
Le centriste pointe du doigt les accusations d’antisémitisme visant régulièrement LFI depuis le début du conflit israélo-palestinien. Un sujet sensible qui “empoisonne” la formation de Jean-Luc Mélenchon selon lui.
La lettre de Tondelier balayée
Marine Tondelier, cheffe de file d’EELV, a écrit aux dirigeants de la majorité présidentielle pour dénoncer l’absence de “différence entre l’extrême droite et la gauche” à leurs yeux. Un courrier sèchement recadré par François Bayrou :
Avoir accepté de donner beaucoup plus de circonscriptions à LFI, ça justifie l’appel que les responsables que je citais ont lancé.
Le Béarnais refuse néanmoins de tomber dans “le piège politicien” à quelques jours du scrutin. Hors de question pour lui de donner des “consignes” qui sonneraient comme un aveu de défaite.
Le camp présidentiel face à un casse-tête
La prise de position de François Bayrou illustre la complexité de l’équation pour la majorité. De nombreux candidats macronistes risquent l’élimination dès le premier tour, laissant place à des duels RN/NUPES délicats à trancher.
Si la majorité penche pour une approche au cas par cas, la sortie de Bayrou devrait faire école chez les électeurs centristes. Reste à savoir quel poids pèsera le MoDem dans ce second tour à haut risque pour le camp présidentiel.