Le 1er novembre 2024, la ville de Novi Sad, en Serbie, a été secouée par une tragédie qui a marqué les esprits. Un auvent en béton de la gare ferroviaire, récemment rénovée, s’est effondré, ôtant la vie à 16 personnes. Cet événement dramatique a non seulement endeuillé des familles, mais a aussi déclenché une vague de colère et de manifestations à travers le pays. Aujourd’hui, une lueur d’espoir émerge : un tribunal serbe a accordé, pour la première fois, une indemnisation à une famille touchée par ce drame. Que signifie cette décision ? Plongeons dans les détails de cette affaire qui mêle justice, douleur et quête de vérité.
Un Drame qui Ébranle la Serbie
L’effondrement de l’auvent de la gare de Novi Sad n’est pas qu’un accident. Il a mis en lumière des failles profondes dans la gestion des infrastructures publiques en Serbie. Ce jour-là, des familles ont perdu des proches, des vies ont été brisées, et la confiance envers les institutions s’est fissurée. Comment une structure récemment rénovée a-t-elle pu s’effondrer si brutalement ? Cette question hante encore les habitants de Novi Sad et au-delà.
La réponse, pour beaucoup, réside dans un mot : corruption. Dès les premiers jours suivant la tragédie, des accusations ont fusé, pointant du doigt des pratiques douteuses dans les travaux de rénovation. Ce drame a agi comme un catalyseur, poussant des milliers de Serbes à descendre dans les rues pour exiger des comptes. Des manifestations, parfois massives, ont réclamé une enquête transparente et une réforme du système.
Une Première Victoire Judiciaire
Le 17 juin 2025, un tournant majeur a eu lieu. La Haute-cour de Novi Sad a rendu un verdict historique en accordant une indemnisation à quatre membres d’une famille endeuillée. Cette décision, la première de ce type depuis l’accident, marque un pas vers la reconnaissance de la douleur des victimes. Trois plaignants recevront chacun 5 millions de dinars serbes, soit environ 42 600 euros, tandis qu’un quatrième percevra 4,5 millions de dinars, environ 38 300 euros.
Les plaignants ont obtenu des dommages non matériels pour la douleur mentale subie en raison de la perte d’un être cher.
Extrait du communiqué de la Haute-cour de Novi Sad
Cette indemnisation, bien que modeste face à la perte d’un proche, est symbolique. Elle reconnaît officiellement la responsabilité de l’entreprise publique Infrastruktura železnice Srbije et de l’État serbe. Cependant, le verdict reste susceptible d’appel, ce qui laisse planer une incertitude sur son issue définitive.
Des Enquêtes en Cours : Justice ou Impasse ?
Le drame de Novi Sad a donné lieu à deux enquêtes distinctes, chacune abordant un aspect différent de l’affaire. La première, menée par le bureau du Procureur général à Novi Sad, se concentre sur les circonstances de l’accident et les décès. La seconde, ouverte en février 2025 et confiée au Bureau du Procureur pour le crime organisé, explore les allégations de corruption liées aux travaux de rénovation de la gare.
Les deux enquêtes en bref :
- Enquête sur l’accident : Analyse des causes techniques et humaines de l’effondrement.
- Enquête sur la corruption : Examine les irrégularités potentielles dans la gestion des fonds publics.
Ces investigations sont cruciales pour répondre aux attentes des familles des victimes et des manifestants. Mais leur lenteur et leur complexité suscitent des doutes. Les Serbes, lassés par des années de scandales, craignent que la vérité ne soit jamais pleinement révélée.
Un Mouvement Populaire Sans Précédent
L’accident de Novi Sad a transcendé la simple tragédie pour devenir un symbole de résistance. Des dizaines, voire des centaines de milliers de personnes, ont manifesté dans les rues de Serbie. Leurs revendications ? Une enquête transparente, le respect de l’État de droit et des élections anticipées pour renouveler une classe politique jugée défaillante.
Ces manifestations ont révélé une fracture profonde entre la population et les autorités. Les pancartes brandies dans les cortèges dénonçaient non seulement l’accident, mais aussi un système où la corruption semble omniprésente. Ce mouvement, porté par une jeunesse déterminée, pourrait redessiner le paysage politique serbe.
Les Implications du Verdict
Le verdict de la Haute-cour de Novi Sad, bien que limité à une seule famille, ouvre la voie à d’autres actions en justice. Six autres procédures civiles, déposées par des proches des victimes, sont actuellement en cours. Ces démarches pourraient amplifier la pression sur les autorités et l’entreprise ferroviaire publique.
Pourtant, des questions subsistent. Infrastruktura železnice Srbije fera-t-elle appel ? Les indemnisations seront-elles étendues à d’autres familles ? Et surtout, les enquêtes en cours aboutiront-elles à des condamnations significatives ? Pour l’instant, les réponses manquent, mais l’espoir d’une justice équitable persiste.
Un Combat pour la Vérité
Derrière les chiffres et les verdicts, il y a des histoires humaines. Les 16 victimes de l’accident de Novi Sad étaient des pères, des mères, des enfants. Leurs familles, plongées dans le deuil, cherchent non seulement une compensation financière, mais aussi des réponses. Pourquoi cet auvent s’est-il effondré ? Qui est responsable ?
Ce drame a également ravivé un débat plus large sur la gouvernance en Serbie. Les citoyens exigent un système où la transparence et la responsabilité ne sont pas de vains mots. La mobilisation populaire, combinée à la pression judiciaire, pourrait forcer des changements structurels.
| Aspect | Détails |
|---|---|
| Date de l’accident | 1er novembre 2024 |
| Nombre de victimes | 16 morts |
| Indemnisations accordées | 42 600 € (3 plaignants), 38 300 € (1 plaignant) |
| Enquêtes en cours | Circonstances de l’accident et corruption |
Vers un Avenir Plus Juste ?
La décision de la Haute-cour de Novi Sad est un premier pas, mais le chemin vers la justice est encore long. Les familles des victimes, soutenues par une population mobilisée, continuent de se battre pour que la vérité éclate. Ce drame, bien que douloureux, pourrait devenir un tournant pour la Serbie, un appel à repenser la gestion des infrastructures et à renforcer la transparence.
En attendant, les regards se tournent vers les prochaines décisions judiciaires et les résultats des enquêtes. Chaque verdict, chaque révélation, pourrait rapprocher le pays d’une société plus équitable. Mais pour l’heure, le combat des familles et des manifestants se poursuit, dans l’espoir que plus jamais une telle tragédie ne se répète.
Ce drame, et la réponse qu’il a suscitée, nous rappelle une vérité universelle : la justice, bien que lente, est une aspiration qui unit les peuples. À Novi Sad, cette quête ne fait que commencer.
