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Lutte contre l’antisémitisme : un devoir républicain

Des philosophes et sociologues appellent à combattre "inconditionnellement" l'antisémitisme d'extrême gauche comme d'extrême droite, qui menace l'unité républicaine. Un débat crucial en pleine campagne des législatives...

En cette période de campagne électorale pour les législatives, la question de l’antisémitisme s’impose au cœur des débats. Comme rarement auparavant, le sort des Juifs de France cristallise les enjeux et les tensions. Certains s’agacent de la place accordée à ce sujet, l’estimant disproportionnée. Pourtant, loin d’être anecdotique ou communautariste, la lutte contre l’antisémitisme constitue un impératif républicain de premier ordre.

L’antisémitisme, négation de l’universalisme républicain

Philosophers et sociologues mettent en garde : l’antisémitisme n’est pas un “problème secondaire”. Il ne concerne pas uniquement les Juifs. En excluant une partie des citoyens de la communauté nationale, l’antisémitisme sape le fondement même de la République une et indivisible. Comme l’expliquent les signataires d’une tribune publiée dans le Monde :

L’antisémite, en repoussant le Juif, lui refuse la participation à la communauté des citoyens : ce faisant, il brise la communauté nationale et liquide rien de moins que l’universel du corps politique.

Tribune collective de philosophes et sociologues

En s’attaquant aux Juifs, l’antisémitisme porte atteinte à l’ensemble du peuple français. Il ruine le principe d’égalité de tous les citoyens devant la loi, pilier de notre pacte républicain. Quiconque aspire à gouverner au nom du peuple se disqualifie donc en designant une partie de celui-ci à la vindicte.

L’antisémitisme n’a pas sa place, ni à droite ni à gauche

Trop souvent, la lutte contre l’antisémitisme souffre d’une forme de deux poids, deux mesures entre droite et gauche de l’échiquier politique. Là où l’extrême droite se voit systématiquement disqualifiée, certains semblent plus enclins à excuser les dérapages de l’extrême gauche. Pourtant, comme le soulignent les auteurs :

L’antisémitisme discrédite par conséquent l’extrême gauche pour les mêmes raisons qu’il discrédite l’extrême droite. Il n’est pas moins grave chez les uns que chez les autres.

Tribune collective de philosophes et sociologues

Aucun “contexte” ne saurait justifier les atteintes portées aux Juifs et, à travers eux, à la cohésion nationale. L’antisémitisme doit être combattu avec la même détermination, qu’il émane des franges radicales de droite ou de gauche.

Un enjeu au cœur de la refondation républicaine

Notre époque troublée, entre crises et fractures identitaires, exige de réaffirmer avec force les valeurs fondatrices de la République. Parmi celles-ci, l’universalisme et le refus des communautarismes doivent constituer une boussole. Comme le rappelle la tribune :

En République, la lutte contre l’antisémitisme est une question de principe.

Tribune collective de philosophes et sociologues

Ce principe ne souffre aucune exception, aucun accommodement. Il est le socle sur lequel doit se construire le renouveau de notre pacte républicain. À l’heure des choix électoraux, il est plus que jamais un critère cardinal pour juger de l’engagement des femmes et des hommes qui prétendent nous représenter.

Les législatives qui s’annoncent seront donc l’occasion de réaffirmer avec force notre attachement à une République unie et indivisible, debout face à la haine. En ces temps de doute, sachons faire de la lutte contre l’antisémitisme un rempart pour notre démocratie et un ferment pour son avenir.

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