La situation en Nouvelle-Calédonie est sur toutes les lèvres depuis l’embrasement de violences communautaires sans précédent qui secoue l’archipel depuis plus d’une semaine. Face à cette crise majeure, le président Emmanuel Macron a décidé de se rendre sur place pour tenter de rétablir le dialogue. Une visite très attendue, notamment par l’ancien Premier ministre Édouard Philippe qui espère des annonces présidentielles à la hauteur des enjeux.
La Nouvelle-Calédonie au bord du gouffre
Après trois référendums d’autodétermination en trois ans, dont le dernier boycotté par les indépendantistes, la Nouvelle-Calédonie traverse une période de fortes turbulences. Les espoirs d’un nouveau statut dans le giron de la République, partagé par une majorité de Calédoniens, semblent s’éloigner. Les tensions entre loyalistes et partisans de l’indépendance n’ont jamais été aussi vives, comme en témoignent les récentes émeutes d’une violence inouïe.
Pour Édouard Philippe, la situation est “terriblement triste et dangereuse“. Selon lui, la France se trouve face à une occasion unique de trouver une issue pacifique et durable, même si la tâche s’annonce ardue. L’ancien locataire de Matignon en appelle donc à des annonces fortes de la part d’Emmanuel Macron pour sortir de l’ornière.
Un accord politique comme seule issue
Aux yeux d’Édouard Philippe, la priorité absolue est de renouer le fil du dialogue entre loyalistes et indépendantistes pour parvenir à un accord politique global :
Ce qui compte le plus en Nouvelle-Calédonie, c’est l’accord politique entre les indépendantistes et les loyalistes. C’est la priorité des priorités.
Édouard Philippe
Un accord qui devra, selon lui, s’inscrire dans le respect des accords de Matignon de 1988 tout en prenant en compte l’aspiration indépendantiste kanak qui ne s’éteindra jamais totalement. Il s’agira donc de trouver un équilibre subtil entre stabilité et autodétermination.
L’État doit retrouver sa posture d’arbitre impartial
Pour l’ancien Premier ministre, la sortie de crise passe aussi par un changement de posture de l’État qui doit redevenir cet arbitre impartial qu’il a été pendant de longues années :
L’État était partie au processus mais devait se placer derrière un voile d’impartialité. C’est ce cadre qui a permis une évolution réelle de 1988 à 2024.
Édouard Philippe
Un rôle d’État-arbitre qui a permis de grands progrès et qu’il convient de réinventer pour dessiner un nouvel avenir partagé à la Nouvelle-Calédonie pour les 20, 30 ou 40 prochaines années.
Des annonces à la hauteur de la part d’Emmanuel Macron ?
La balle est désormais dans le camp d’Emmanuel Macron qui doit poser les bases d’une nouvelle méthode pour ressouder une société calédonienne plus fracturée que jamais. Édouard Philippe attend beaucoup de ce déplacement présidentiel :
J’espère que les annonces du président Macron seront à la hauteur de la situation.
Édouard Philippe
Des annonces shock pour marquer les esprits et enclencher une nouvelle dynamique positive ? C’est en tout cas le vœu formulé par l’ancien chef du gouvernement, conscient que l’avenir de la Nouvelle-Calédonie et des relations entre les communautés en dépend. Les prochains jours s’annoncent décisifs.
