ActualitésÉconomie

La CFDT Appelle à la Grève des Agents de Sécurité pour les JO 2024

Coup de tonnerre à un mois des JO 2024 : la CFDT appelle les agents de sécurité à faire grève. Entre revendications salariales et menaces de perturbations, les coulisses d'un bras de fer qui pourrait faire vaciller l'événement...

À un mois du coup d’envoi des Jeux Olympiques 2024, un pavé vient d’être jeté dans la mare. Le syndicat CFDT a en effet appelé mardi les agents de sécurité privée à se mettre massivement en grève à partir du 28 juin, menaçant ainsi de perturber le bon déroulement de ce rendez-vous planétaire. Derrière ce mouvement social, des revendications sur les conditions de travail et de rémunération de ce métier réputé difficile.

Une grève qui pourrait faire tache d’huile

Dans son communiqué, la CFDT ne mâche pas ses mots. Le syndicat dénonce le non-respect par les organisations patronales de leurs engagements concernant la revalorisation des salaires des agents. Et de pointer du doigt la “pénibilité” et la “dureté” de ce métier, arguant que “la présence des agents de sécurité aux Jeux olympiques n’est pas sans condition”.

Si pour l’heure, la CFDT est le seul syndicat à lancer cet appel, le risque est grand de voir le mouvement s’étendre. D’autant que les entreprises de sécurité privée, en première ligne pendant les JO, sont confrontées à d’importantes difficultés de recrutement. Une grève massive pourrait dès lors sérieusement compliquer la tâche des organisateurs.

Majoration des primes, travail de nuit… Les revendications de la CFDT

Parmi les principales revendications mises en avant par la CFDT, figurent :

  • La revalorisation générale des salaires
  • La majoration des heures de nuit à 25%
  • La majoration du travail du dimanche à 50%

Des demandes jugées légitimes par le syndicat, qui affirme avoir tenté jusqu’au bout de négocier pour éviter d’en arriver à un mouvement social pendant les Jeux. En vain, semble-t-il, tant le dialogue avec le patronat apparaît dans l’impasse.

Jusqu’au bout, on a tenté de négocier pour éviter d’en arriver à faire grève pendant les Jeux olympiques.

Véronique Revillod, secrétaire générale de la fédération des services CFDT

Un préavis qui tombe au pire moment pour les organisateurs

Ce coup de pression du premier syndicat du secteur intervient alors que le compte à rebours avant les JO est lancé. Les organisateurs tablaient sur un effectif de 22 000 agents pour assurer la sécurité de l’événement. À ce jour, selon les chiffres du préfet d’Ile-de-France, 21 000 personnes ont été embauchées.

Si le préfet se veut “confiant” quant à l’atteinte de l’objectif d’ici un mois, cette menace de grève vient sérieusement assombrir les perspectives. Car au-delà du seul aspect quantitatif, c’est bien la qualité du dispositif de sécurité dans son ensemble qui pourrait être remise en cause par un vaste mouvement social.

Vers un bras de fer incertain

En annonçant ce préavis de grève, la CFDT met clairement la pression sur les entreprises de sécurité et les pouvoirs publics. L’objectif : obtenir des avancées significatives d’ici au 28 juin, date prévue de la première mobilisation. Faute de quoi, le syndicat agite le spectre d’une “série de grèves pendant les Jeux olympiques”, avec pas moins de 11 journées de mobilisation prévues jusqu’en septembre.

Le bras de fer ne fait que commencer et son issue apparaît incertaine. Entre des organisateurs qui ne peuvent se permettre le moindre couac sécuritaire et des agents qui entendent faire valoir leurs droits, la partie s’annonce serrée. Avec en toile de fond, la réussite ou non de ce qui s’annonce comme l’un des événements sportifs et médiatiques majeurs de la décennie. Les prochaines semaines s’annoncent décisives.

Passionné et dévoué, j'explore sans cesse les nouvelles frontières de l'information et de la technologie. Pour explorer les options de sponsoring, contactez-nous.