La saison des élections législatives bat son plein, et avec elle, son cortège habituel de promesses électorales plus ou moins crédibles. Mais cette année, le Nouveau Front Populaire (NFP), cette alliance hétéroclite de la gauche, semble avoir franchi un cap. Bienvenue dans l’ère de la post-économie.
Le NFP et ses chiffres mirobolants
Portée par l’euphorie de son accord électoral, la coalition menée par Jean-Luc Mélenchon s’est lancée dans une surenchère de promesses chiffrées. Et les zéros s’accumulent à une vitesse vertigineuse :
- 30 milliards d’euros de rentrées fiscales supplémentaires dès 2024
- 100 milliards en 2025
- 150 milliards les années suivantes
Sans oublier des dépenses nouvelles tout aussi pharaoniques. Au NFP, rien ne se perd, tout se redistribue, semble-t-il.
Des économistes sceptiques
Face à cette débauche de chiffres, les économistes tirent la sonnette d’alarme. Des figures respectées comme Olivier Blanchard, Xavier Jaravel ou Philippe Aghion s’étranglent devant l’irréalisme des montants avancés. Mais leurs mises en garde sont balayées d’un revers de main par le NFP, qui les taxe d’orthodoxie bornée, voire de social-démocratie timorée.
Au NFP, chiffrer, c’est s’exposer.
Bertille Bayart, éditorialiste au Figaro
Vers une post-économie ?
Cette campagne marque-t-elle l’avènement d’une ère post-économique, où les réalités comptables s’effacent derrière les promesses électorales ? Le risque est grand de voir se creuser un fossé entre les attentes suscitées et la réalité des contraintes budgétaires.
Car si le NFP parvient à ses fins, il devra bien, une fois aux manettes, confronter ses promesses mirobolantes à l’épreuve des faits. Et c’est là que le bât risque de blesser. À trop jouer avec les chiffres, on finit par perdre tout sens des réalités.
Un danger pour la crédibilité politique
Au-delà des enjeux économiques, c’est la crédibilité même du discours politique qui est en jeu. À force de promesses intenables, le risque est grand de nourrir la défiance des citoyens envers leurs représentants.
Il est temps de revenir à une certaine sobriété dans le débat économique. Plutôt que de chercher à éblouir par des chiffres irréalistes, les responsables politiques gagneraient à proposer des solutions concrètes et chiffrées aux défis de notre temps. C’est à ce prix qu’ils pourront restaurer la confiance des Français dans la parole publique.