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Tensions Grandissantes Autour du Rachat d’Atos

Rebondissement dans le dossier Atos : des dissensions apparaissent chez les repreneurs alors que l'examen des comptes révèle des besoins de financement plus importants que prévus. Le sauvetage du groupe est-il compromis ? Réponse ce soir lors d'une réunion de crise entre toutes les parties...

Les négociations autour du sauvetage du géant français de l’informatique Atos connaissent un nouveau rebondissement. Alors qu’un accord de principe semblait avoir été trouvé début juin entre les créanciers et un consortium mené par David Layani, PDG du groupe OnePoint, pour restructurer la dette d’Atos, des lignes de fracture apparaissent aujourd’hui dans le camp des repreneurs.

Un besoin de financement revu à la hausse

Suite à un examen approfondi des comptes d’Atos réalisé ces derniers jours dans le cadre du processus de « due diligence », il s’avère que les besoins en argent frais pour relancer l’entreprise seraient bien plus importants qu’initialement envisagés. Un élément qui vient compliquer les discussions entre les différentes parties.

Face à cette situation, « les téléphones des différents protagonistes chauffent » selon une source proche du dossier. L’administratrice judiciaire Hélène Bourbouloux a convoqué en urgence une réunion ce mardi soir avec l’ensemble des acteurs pour clarifier les intentions de chacun et voir si une solution est toujours envisageable.

L’avenir d’Atos en jeu

Pour rappel, le conseil d’administration d’Atos avait décidé le 11 juin de retenir l’offre portée par David Layani, associé à Walter Butler et au groupe Econocom, au détriment de celle de l’homme d’affaires tchèque Daniel Kretinsky. Mais le récent audit des comptes vient rebattre les cartes.

À ce stade, impossible de savoir si le consortium de repreneurs est prêt à remettre au pot pour boucler l’opération ou s’il va jeter l’éponge. Le temps presse car la situation financière d’Atos, lourdement endetté, est plus que jamais précaire. Un échec des négociations précipiterait le groupe dans une crise profonde.

L’État suit le dossier de près

Étant donné le caractère stratégique et la taille d’Atos, qui emploie près de 110 000 personnes dont 25 000 en France, l’État suit ce dossier de très près. Comme l’a souligné le Sénat dans un récent rapport, le gouvernement est toutefois intervenu tardivement et de manière insuffisante dans ce dossier industriel majeur.

L’Élysée a tout de même dépêché à plusieurs reprises son conseiller économique pour s’assurer du sérieux des différentes offres de reprise. Il a aussi mandaté des banquiers pour plancher sur des solutions de sauvetage. Bercy espère qu’un accord sera trouvé rapidement pour sortir Atos de l’ornière et préserver l’essentiel des emplois.

Atos, un fleuron en difficulté

Issu de la fusion en 2000 des sociétés Axime et Sligos, Atos s’est hissé au fil des années parmi les principaux acteurs mondiaux de la transformation digitale. Mais le groupe a perdu de sa superbe ces derniers temps, enchaînant les déconvenues et profit warnings.

Erreurs stratégiques, contrats peu rentables, retards technologiques… Les difficultés se sont accumulées, plombant les comptes et la trésorerie. En 2022, Atos a essuyé une perte nette de 1 milliard d’euros et vu sa dette s’envoler. Une restructuration en profondeur et un recentrage sur les activités les plus rentables semblent inévitables.

Reste à savoir désormais qui sera aux manettes pour mener à bien ce vaste chantier. Les prochaines heures s’annoncent décisives. Le sort d’Atos devrait être scellé après l’ultime réunion de la dernière chance prévue ce soir. En espérant un dénouement heureux pour ce fleuron tricolore de la tech.

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