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Boeing Évitera-t-il Toujours la Justice ?

Boeing évite un procès pour le crash de 2019 grâce à un accord de dernière minute. Que cache cet arrangement ? La justice sera-t-elle rendue pour les victimes ? Lisez la suite pour tout savoir.

Le 10 mars 2019, le vol ET302 d’Ethiopian Airlines s’écrase tragiquement, emportant 157 vies. Parmi elles, une famille entière, celle de Paul Njoroge, disparue dans l’accident d’un Boeing 737 MAX 8. Ce drame, qui a secoué le monde, continue de faire écho dans les couloirs de la justice. Comment une entreprise comme Boeing, géant de l’aéronautique, parvient-elle à éviter les procès civils liés à cet accident ? Cet article explore les tenants et aboutissants de cette affaire, entre accords de dernière minute, responsabilités assumées et quête de justice des familles endeuillées.

Un Accord de Dernière Minute pour Éviter le Tribunal

À quelques jours d’un procès fédéral prévu à Chicago, Boeing a une nouvelle fois esquivé la salle d’audience. Un accord à l’amiable, dont le montant reste confidentiel, a été conclu avec Paul Njoroge, un plaignant ayant perdu sa femme, ses trois enfants et sa belle-mère dans le crash du vol ET302. Cet accord, annoncé lors d’une audience préparatoire, met fin à une procédure qui promettait de faire la lumière sur les responsabilités de l’avionneur.

Cet arrangement n’est pas une première pour Boeing. Depuis l’accident, l’entreprise a multiplié les règlements hors tribunal pour éviter des procès publics. Mais que signifie cette stratégie pour les victimes et pour l’industrie aéronautique dans son ensemble ?

Le Crash du Vol ET302 : Retour sur une Tragédie

Le 10 mars 2019, un Boeing 737 MAX 8 d’Ethiopian Airlines s’écrase six minutes après son décollage d’Addis-Abeba, en route vers Nairobi. Les 157 personnes à bord, dont des passagers de 35 nationalités, périssent dans l’accident. Parmi les victimes, la famille de Paul Njoroge : son épouse Carolyne, ses enfants Ryan, Kellie et Rubi, ainsi que sa belle-mère Ann Karanja. Ce drame, survenu moins de cinq mois après un accident similaire impliquant un 737 MAX de Lion Air, a mis en lumière des failles dans la conception de l’avion.

« J’ai tout perdu ce jour-là. Ma famille, mon avenir. »

Paul Njoroge, plaignant dans l’affaire

Les enquêtes ont rapidement pointé du doigt le logiciel MCAS, un système antidécrochage défaillant, comme l’un des facteurs clés de ces catastrophes. Ce logiciel, conçu pour stabiliser l’avion, a provoqué des dysfonctionnements majeurs, entraînant les appareils dans des piqués mortels.

La Stratégie de Boeing : Éviter les Procès à Tout Prix

Boeing a publiquement reconnu sa responsabilité dans l’accident d’Ethiopian Airlines, admettant que la conception du logiciel MCAS a joué un rôle dans la tragédie. Pourtant, l’entreprise semble déterminée à éviter les procès publics. Depuis 2019, des accords à l’amiable ont été conclus avec les proches de nombreuses victimes, souvent juste avant les dates prévues pour les audiences.

Dans le cas de Paul Njoroge, sa plainte était unique : il était le seul plaignant prévu pour le procès de Chicago, en raison de la perte tragique de toute sa famille. Ce contexte rendait l’audience particulièrement symbolique. Pourtant, comme pour les autres cas, un accord a été trouvé, évitant un examen public des circonstances de l’accident.

Pourquoi tant d’accords à l’amiable ? Ces arrangements permettent à Boeing de limiter la publicité négative et de contrôler les coûts financiers et juridiques. Mais ils soulèvent aussi des questions sur la transparence et la justice pour les familles des victimes.

Un Système Judiciaire sous Pression

Le juge fédéral Jorge Alonso, en charge des plaintes liées au crash, a mis en place une méthode pour gérer les recours déposés par les proches de 155 victimes. Ces plaintes, déposées entre avril 2019 et mars 2021, visent à établir des indemnisations pour mort injustifiée et négligence. Pour simplifier les procédures, le juge a organisé les plaintes en groupes, fixant des dates de procès pour chacun. Si un groupe parvient à un accord à l’amiable, le procès est annulé.

Cette approche a permis à Boeing de régler la plupart des dossiers sans passer par un tribunal. Mais pour les familles, ces accords peuvent sembler insuffisants face à la douleur de la perte et aux questions restées sans réponse.

Le Logiciel MCAS : Au Cœur de la Controverse

Le système MCAS (Maneuvering Characteristics Augmentation System) est au centre des critiques. Conçu pour empêcher le décrochage de l’avion, il a été pointé du doigt dans les deux accidents du 737 MAX, celui d’Ethiopian Airlines et celui de Lion Air en 2018, qui avait coûté la vie à 189 personnes. Les enquêtes ont révélé que le logiciel, mal conçu, pouvait prendre le contrôle de l’appareil de manière inattendue, rendant la tâche des pilotes quasi impossible.

Boeing a depuis apporté des modifications au système, mais les dommages causés à sa réputation et la méfiance envers le 737 MAX persistent. Les familles des victimes, quant à elles, continuent de demander des comptes.

Les Enjeux pour les Familles des Victimes

Pour Paul Njoroge et d’autres proches des victimes, la quête de justice ne se limite pas à une compensation financière. Ces familles cherchent des réponses : comment un tel accident a-t-il pu se produire ? Pourquoi les failles du 737 MAX n’ont-elles pas été détectées plus tôt ? Et surtout, comment garantir que cela ne se reproduise plus ?

Les accords à l’amiable, bien qu’ils apportent une forme de réparation financière, ne répondent pas toujours à ces questions. Ils laissent souvent les familles avec un sentiment d’inachevé, comme si la vérité était occultée par des arrangements confidentiels.

  • Indemnisation : Les familles reçoivent une compensation financière, mais les montants restent confidentiels.
  • Transparence : Les accords évitent un procès public, limitant l’accès aux détails de l’affaire.
  • Responsabilité : Boeing reconnaît sa faute, mais les familles veulent des changements systémiques.

Que Peut-on Attendre de l’Avenir ?

L’affaire du 737 MAX a profondément ébranlé la confiance dans l’industrie aéronautique. Les régulateurs, comme la FAA aux États-Unis, ont renforcé leurs contrôles sur les certifications des avions. Boeing, de son côté, a investi dans des améliorations techniques et des formations pour les pilotes. Mais ces mesures suffisent-elles à restaurer la confiance du public ?

Pour les familles des victimes, la lutte continue. Certains militent pour des réformes plus strictes dans l’industrie, tandis que d’autres espèrent que les futurs procès, s’ils ont lieu, apporteront plus de clarté. La question reste ouverte : Boeing pourra-t-il continuer à éviter les tribunaux, ou un procès public finira-t-il par révéler toute la vérité ?

Événement Date Conséquences
Crash Lion Air Octobre 2018 189 morts, premières alertes sur le 737 MAX
Crash Ethiopian Airlines Mars 2019 157 morts, interdiction de vol du 737 MAX
Accords à l’amiable 2019-2025 Évite les procès, mais soulève des questions

Un Débat plus Large sur la Sécurité Aérienne

Les accidents du 737 MAX ont relancé le débat sur la sécurité aérienne et la responsabilité des grands constructeurs. Comment les régulateurs peuvent-ils garantir que les nouveaux avions sont sûrs ? Les pressions commerciales ont-elles pris le pas sur la sécurité ? Ces questions, bien que complexes, restent essentielles pour éviter de nouvelles tragédies.

Pour les passagers, la confiance dans les compagnies aériennes et les constructeurs comme Boeing est cruciale. Chaque accident, chaque erreur, érode un peu plus cette confiance. Les efforts de Boeing pour corriger ses erreurs sont indéniables, mais le chemin vers la rédemption est encore long.

En attendant, les familles des victimes continuent de porter leur douleur, tout en espérant que leur combat pour la justice aura un impact durable. L’histoire du 737 MAX, loin d’être terminée, reste un rappel poignant des conséquences de la négligence dans une industrie où la sécurité devrait être la priorité absolue.

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