Le paysage politique français traverse une période de turbulences, comme en témoigne le dernier baromètre Odoxa qui met en lumière une évolution marquante dans la stratégie du « barrage républicain ». En effet, cette enquête d’opinion fait apparaître un renversement de tendance, laissant entrevoir un affaiblissement de la résistance traditionnelle au Rassemblement national (RN).
Le Nouveau Front Populaire, principal repoussoir
Le sondage révèle que c’est désormais le Nouveau Front Populaire (NFP), l’alliance des principaux partis de gauche, qui cristallise le rejet le plus important. Pas moins de 47% des personnes interrogées se disent prêtes à faire barrage à cette coalition, contre seulement 44% pour la majorité présidentielle et 41% pour le RN. Un véritable bouleversement par rapport aux scrutins précédents.
Un renversement au centre et à droite
C’est chez les sympathisants du centre et de la droite que le revirement est le plus spectaculaire. Les sondés proches de Renaissance sont ainsi 71% à envisager un barrage au NFP, contre 65% vis-à-vis du RN. Du côté de Les Républicains, l’écart est encore plus prononcé avec 77% de répondants disposés à s’opposer au NFP, et seulement 45% au RN.
En cas de duel de second tour entre un candidat du NFP et du RN, les sympathisants des partis de droite pourraient donc favoriser le candidat d’extrême-droite.
Jordan Bardella plébiscité à droite
La popularité grandissante du président du RN, Jordan Bardella, dans l’électorat de droite explique en partie ce retournement de situation. Il suscite en effet une adhésion de 82% chez les sondés proches des partis allant de l’UDI à Reconquête, en passant par LR et Debout la France.
Jean-Luc Mélenchon, figure clivante
À l’inverse, Jean-Luc Mélenchon, chef de file de La France Insoumise, apparaît comme un véritable épouvantail. Avec un taux de 68% d’opinions défavorables, il devient la personnalité politique la plus rejetée dans l’opinion.
Cette nouvelle donne politique, si elle se confirmait dans les urnes, pourrait bien rebattre les cartes des alliances et des stratégies électorales. L’effritement du front républicain face à l’extrême-droite et la constitution d’un nouveau « barrage » contre la gauche radicale laissent augurer de profondes recompositions dans le paysage politique français.
Reste à savoir si ces évolutions se traduiront durablement dans les comportements électoraux ou s’il s’agit d’un phénomène conjoncturel lié au contexte politique actuel. Une chose est sûre, les partis devront plus que jamais affiner leurs stratégies et leurs discours pour s’adapter à cette nouvelle réalité.