Imaginez-vous déambuler dans les allées verdoyantes du bois de Vincennes, à l’est de Paris, où la vie semble paisible, presque hors du temps. Pourtant, c’est dans cet écrin de nature que se déroule l’histoire touchante et drôle de Trois fois rien, une comédie sociale qui a marqué les esprits lors de sa sortie en 2022. Réalisée par Nadège Loiseau, cette œuvre met en lumière trois sans-abris confrontés à une chance inouïe : un gain au loto. Mais où ce film, qui mêle rires et émotions, a-t-il été tourné ? Plongeons dans les lieux qui ont donné vie à cette fable moderne, entre réalisme brut et poésie inattendue.
Un Décor Ancré dans la Réalité : Le Bois de Vincennes
Le bois de Vincennes, poumon vert de la capitale française, est bien plus qu’un simple décor dans Trois fois rien. Il incarne un personnage à part entière, reflet de la précarité mais aussi de l’espoir des protagonistes. Ce vaste parc, situé à l’est de Paris, offre un contraste saisissant : des espaces naturels luxuriants côtoient des campements de fortune, où la vie suit son cours loin des regards. C’est ici que Brindille, Casquette et La Flèche, interprétés par Antoine Bertrand, Philippe Rebbot et Côme Levin, mènent leur quotidien, entre débrouillardise et camaraderie.
La réalisatrice, Nadège Loiseau, a choisi ce lieu pour son authenticité. Ayant vécu à Charenton-le-Pont, près du bois, elle a croisé à de nombreuses reprises des sans-abris installés dans des abris improvisés. Ces rencontres, marquées par une humanité brute, ont inspiré les personnages du film. Le bois de Vincennes, avec ses clairières et ses sentiers, devient ainsi un symbole de marginalité mais aussi de résilience.
« J’ai croisé des SDF qui vivaient dans le bois de Vincennes dans leur campement de fortune. À force de les croiser tous les jours, j’ai fait connaissance avec eux. Ce film, je le leur dois sûrement. »
— Nadège Loiseau
Paris, Toile de Fond d’une Comédie Sociale
Si le bois de Vincennes est le cœur battant de Trois fois rien, Paris tout entier sert de toile de fond à cette aventure humaine. Le tournage s’est déroulé dans divers quartiers de la capitale, capturant l’essence d’une ville à la fois majestueuse et impitoyable. Les rues parisiennes, avec leurs contrastes entre luxe et précarité, reflètent le parcours chaotique des trois protagonistes, qui tentent de transformer leur gain au loto en une nouvelle vie.
Le choix de Paris n’est pas anodin. La ville, souvent idéalisée, est ici montrée sous un jour plus cru, où les sans-abris doivent naviguer dans un dédale administratif pour accéder à leur dû. Les scènes urbaines, tournées dans des lieux emblématiques mais aussi dans des coins moins connus, mettent en lumière cette dualité. Les spectateurs reconnaîtront peut-être certains endroits, mais l’accent reste sur l’intimité des personnages plutôt que sur des monuments célèbres.
La Cabane : Un Décor à l’Image des Personnages
Un des éléments les plus marquants du film est la cabane des personnages principaux, conçue avec soin par le chef décorateur Pierre Du Boisberranger. Ce lieu, niché au cœur du bois de Vincennes, est à la fois réaliste et empreint d’une touche onirique. Nadège Loiseau voulait que cet abri reflète la personnalité de Casquette, un homme à l’âme poétique, tout en restant crédible pour un campement de sans-abris.
La construction de cette cabane a nécessité un travail minutieux. Chaque détail, des matériaux recyclés aux objets hétéroclites, raconte une histoire. Ce décor, à la croisée du pragmatisme et de la rêverie, incarne l’esprit du film : une ode à l’humanité dans des conditions difficiles. Les spectateurs sont invités à s’immerger dans cet espace, où l’amitié et l’espoir prennent le pas sur la misère.
Élément du décor | Signification |
---|---|
Matériaux recyclés | Représentent la débrouillardise des personnages face à la précarité. |
Objets poétiques | Reflètent la sensibilité et l’imagination de Casquette. |
Structure fragile | Symbolise la précarité mais aussi la résilience. |
Une Réalisatrice Inspirée par la Réalité
Nadège Loiseau n’a pas choisi le thème des sans-abris par hasard. En arrivant à Paris il y a plus de vingt ans, elle a été frappée par la présence quotidienne des personnes vivant dans la rue. Cette réalité, souvent banalisée, a nourri son envie de raconter une histoire qui mêle humour et gravité. Trois fois rien est le fruit de cette réflexion, un film qui ne se moque jamais de ses personnages mais célèbre leur humanité.
La réalisatrice s’est appuyée sur ses souvenirs et ses rencontres pour façonner des personnages authentiques. Elle explique avoir voulu capturer l’essence de ces vies marginales sans tomber dans le pathos. Le résultat est une œuvre qui oscille entre rires et larmes, où chaque scène semble imprégnée d’une vérité vécue.
« Je trouve important que la comédie s’empare de sujets durs, reliés à notre quotidien, et qu’elle fasse rire malgré la gravité des situations évoquées. »
— Nadège Loiseau
Un Tournage Ancré dans l’Authenticité
Le tournage de Trois fois rien s’est déroulé dans des conditions qui reflètent l’esprit du film : simple, humain, mais exigeant. Les scènes dans le bois de Vincennes ont été tournées en extérieur, capturant la lumière naturelle et l’atmosphère changeante du parc. Cette approche donne au film une texture brute, presque documentaire, qui renforce son propos social.
Les acteurs, eux aussi, ont joué un rôle clé dans cette authenticité. Antoine Bertrand, avec sa bonhomie naturelle, apporte une touche de chaleur à Brindille. Philippe Rebbot, dans le rôle de Casquette, incarne une excentricité poétique, tandis que Côme Levin, en La Flèche, ajoute une énergie débordante. Leur alchimie à l’écran, forgée par des répétitions approfondies, donne vie aux lieux qu’ils habitent.
Pourquoi le Bois de Vincennes ?
Le choix du bois de Vincennes comme décor principal n’est pas seulement esthétique. Ce lieu, à la fois proche et éloigné du tumulte parisien, symbolise l’isolement des personnages. Il est un refuge, mais aussi une prison, où la société semble les avoir oubliés. Nadège Loiseau a su tirer parti de cette dualité pour créer un cadre narratif puissant.
Le bois, avec ses arbres majestueux et ses clairières paisibles, contraste avec la dureté de la vie des protagonistes. Pourtant, c’est dans cet environnement qu’ils trouvent un semblant de communauté. Les scènes tournées dans le parc capturent cette ambivalence, offrant des moments de poésie au milieu de la précarité.
L’Impact du Film : Rire et Réfléchir
Trois fois rien n’est pas qu’une comédie. C’est une réflexion sur la société, sur les absurdités administratives et sur la force de l’amitié. En choisissant de tourner dans des lieux réels, comme le bois de Vincennes, Nadège Loiseau ancre son récit dans une réalité tangible, tout en y insufflant une dose d’espoir. Le film, diffusé pour la première fois en clair sur France 2 le 6 juillet 2025, invite les spectateurs à regarder autrement ceux que l’on croise sans toujours les voir.
Les critiques ont salué cette capacité à mêler humour et gravité. Le film a été décrit comme un « petit bijou » qui touche par sa sincérité. Les lieux de tournage, en particulier le bois de Vincennes, jouent un rôle clé dans cette réussite, en offrant un cadre à la fois concret et symbolique.
- Authenticité : Le bois de Vincennes donne une dimension réaliste au récit.
- Contraste : La beauté du parc met en lumière la dureté de la précarité.
- Humanité : Les lieux reflètent l’espoir et la camaraderie des personnages.
Un Film qui Reste dans les Méoires
En explorant les lieux de tournage de Trois fois rien, on découvre bien plus qu’un simple décor. Le bois de Vincennes et les rues de Paris deviennent des acteurs à part entière, portant l’histoire de Brindille, Casquette et La Flèche. Leur quête, à la fois comique et poignante, résonne avec force grâce à ces lieux chargés d’histoire et d’humanité.
Que vous soyez amateur de cinéma ou simplement curieux de découvrir les coulisses d’une œuvre marquante, Trois fois rien vous invite à voir Paris sous un nouveau jour. Alors, lors de votre prochaine promenade dans le bois de Vincennes, peut-être penserez-vous à ces trois marginaux, dont l’histoire continue d’émouvoir et de faire rire.