Loin des projecteurs médiatiques, une partie de la jeunesse française vit une réalité bien différente de celle des grandes métropoles. Dans les campagnes, les jeunes sont confrontés à des difficultés spécifiques, souvent méconnues des décideurs publics. Pourtant, leur avenir est crucial pour la vitalité et le renouvellement de ces territoires ruraux.
Un accès à l’emploi et à la formation plus complexe
Premier défi pour les jeunes ruraux : trouver un emploi près de chez eux. Le tissu économique des campagnes, souvent centré sur l’agriculture et l’artisanat, offre moins d’opportunités et de diversité que les bassins d’emploi urbains. Résultat, le taux de chômage des moins de 25 ans est plus élevé en milieu rural.
L’accès à une formation professionnelle adaptée est un autre obstacle. Les jeunes doivent souvent quitter leur région pour suivre des études, avec un coût financier et un déracinement social et familial. Ceux qui restent peinent à trouver des formations en adéquation avec le marché de l’emploi local.
Ici, c’est pas facile de trouver du boulot quand on n’a pas de diplôme. À part les champs et les chantiers, y’a pas grand chose. Alors parfois, on n’a pas le choix, faut partir.
Témoignage d’un jeune rural
La mobilité, nerf de la guerre
Pour étudier ou travailler, les jeunes doivent pouvoir se déplacer. Mais dans des zones rurales où les transports en commun sont rares voire inexistants, la voiture est indispensable. Un coût important quand on démarre dans la vie active. Les aides au permis de conduire sont donc cruciales.
Le numérique peut être un levier pour désenclaver ces territoires. Le développement de la connectivité, du télétravail et des formations à distance ouvre de nouvelles perspectives aux jeunes ruraux. Encore faut-il que les infrastructures et la couverture réseau suivent.
Maintenir les services publics
Autre enjeu clé : l’accès aux services publics. Écoles, médecins, administrations… Leur présence conditionne l’attractivité des territoires pour les jeunes ménages. Pourtant, la tendance est plutôt à la concentration dans les villes moyennes, creusant les disparités territoriales.
Pour freiner l’exode rural des jeunes, il est urgent de repenser l’aménagement du territoire. Maintenir des services de proximité, développer des tiers-lieux et des espaces de coworking, soutenir les initiatives associatives et entrepreneuriales… Les leviers sont multiples.
L’avenir des campagnes en jeu
Car au-delà des parcours individuels, c’est bien la vitalité des campagnes qui est en jeu. Sans renouvellement des générations, certains villages se vident et vieillissent, mettant en péril des savoir-faire, des traditions, une identité rurale. L’enjeu est social mais aussi économique, l’agriculture et l’artisanat ayant besoin de sang neuf.
On a besoin des jeunes pour faire vivre nos campagnes. Ils sont l’avenir de nos exploitations, de nos entreprises, de nos associations. Si on n’arrive pas à les garder, dans quelques années, y’aura plus grand monde…
Un maire rural
Emploi, formation, mobilité, services… Sur tous ces fronts, les politiques publiques ont un rôle clé à jouer pour accompagner les jeunes ruraux. Des aides ciblées à l’installation, un soutien renforcé aux filières locales, des investissements dans les équipements et le numérique… Les réponses devront être multiples et adaptées à chaque territoire.
Il est temps de porter un nouveau regard sur cette jeunesse rurale, loin des clichés et des idées reçues. Parce qu’en soutenant leurs projets et leurs aspirations, c’est toute la société qui en bénéficiera. L’avenir des campagnes passe par sa jeunesse, ne l’oublions pas.