C’est un coup de théâtre qui secoue l’Amérique : Donald Trump, pourtant prompt à clamer son innocence sur tous les toits, a finalement renoncé à témoigner lors de son procès pour fraude à New York. Une décision surprenante de la part de l’ex-locataire de la Maison Blanche, connu pour ne jamais mâcher ses mots.
Un témoin-clé qui se défile
Alors que le prétoire attendait fébrilement la confrontation entre Donald Trump et les procureurs, ses avocats ont coupé court au suspense. Seuls deux autres témoins mineurs ont été appelés à la barre, signifiant que l’ex-président jetait l’éponge. Pourtant, il n’avait eu de cesse de répéter qu’il viendrait s’expliquer devant le tribunal.
Tout le monde dit qu’il n’y a pas de délit (…) Tous les experts disent que je n’ai rien fait de mal
– Donald Trump, à son arrivée au tribunal
Un revirement qui en dit long sur la stratégie de la défense, visiblement peu encline à soumettre son client au feu nourri des questions des procureurs. Car en prenant place à la barre, Donald Trump se serait exposé à un contre-interrogatoire potentiellement dévastateur.
En quête de crédibilité
Durant plus de 4 semaines, la défense s’est attelée à saper la crédibilité des principaux témoins, à commencer par Michael Cohen, ancien homme à tout faire de Donald Trump. Condamné pour parjure, capable de “mentir” et “intimider” pour le compte de son patron, ses multiples revirements ont été passés au crible pendant trois jours d’un contre-interrogatoire intense.
Paiements douteux et comptes maquillés
Au cœur du dossier : un paiement de 130 000 dollars à l’actrice porno Stormy Daniels, pour acheter son silence sur une liaison présumée avec Donald Trump. Des fonds qui auraient ensuite été remboursés, une fois le milliardaire élu président, en étant maquillés en “frais juridiques” dans les comptes de la Trump Organization. Une combine destinée, selon l’accusation, à éviter un scandale sexuel en pleine campagne présidentielle.
Bientôt l’heure du verdict
Place désormais aux réquisitoires et plaidoiries finales. Mardi prochain, le jury entamera ses délibérations pour décider du sort de Donald Trump. S’il est reconnu coupable des 34 chefs de falsifications comptables, le candidat à la présidentielle de 2024 écrira une nouvelle page des livres d’histoire : celle du premier ex-président américain condamné au pénal.
Un séisme politique en vue
Même si une éventuelle condamnation n’empêcherait pas légalement Donald Trump de se présenter en novembre 2024, le choc politique n’en serait pas moins retentissant. Déjà cerné par les affaires, de l’assaut du Capitole à la gestion douteuse de documents classifiés, l’ancien président verrait sa réputation encore un peu plus écornée. De quoi offrir des munitions à ses adversaires, démocrates comme républicains, à un an et demi d’une élection présidentielle qui s’annonce explosive.
L’épilogue judiciaire approche donc à grands pas dans ce dossier hors norme. Avec un Donald Trump qui, fidèle à lui-même, criera au complot ou savourera une victoire, selon le verdict. Une chose est sûre : le feuilleton est loin d’être terminé et promet encore bien des rebondissements.