ActualitésInternational

Julian Assange Libéré : Un Nouveau Chapitre pour WikiLeaks

Rebondissement dans l'affaire Assange : le fondateur de WikiLeaks est libre après un accord surprise avec la justice américaine. Mais que signifie cette libération pour l'avenir de la transparence et du journalisme d'investigation ? Les réponses dans notre article.

C’est un rebondissement aussi inattendu que spectaculaire dans l’une des sagas judiciaires les plus suivies de ces dernières années. Julian Assange, le fondateur controversé de WikiLeaks, a retrouvé la liberté après avoir négocié un accord avec la justice américaine qui réclamait son extradition depuis plus d’une décennie.

Un feuilleton judiciaire qui touche à sa fin

Depuis la publication en 2010 de centaines de milliers de documents confidentiels sur les activités militaires et diplomatiques des États-Unis, Julian Assange était devenu l’ennemi public numéro un de Washington. Réfugié pendant sept ans à l’ambassade d’Équateur à Londres, il avait finalement été arrêté en 2019 et risquait une extradition vers les États-Unis où il était passible de 175 ans de prison pour espionnage.

Mais coup de théâtre ce lundi, WikiLeaks annonce que son fondateur est “libre” et a quitté le Royaume-Uni après avoir négocié un accord avec la justice américaine. Selon les documents judiciaires rendus publics, Assange a accepté de plaider coupable pour un seul chef d’accusation – “complot pour obtenir et divulguer des informations relevant de la défense nationale” – en échange de l’abandon des 17 autres charges retenues contre lui.

“Julian est libre !!! Il a quitté le Royaume-Uni et la prison de haute sécurité où il était incarcéré depuis 2019, pour embarquer dans un avion privé. Il peut enfin retrouver sa femme et ses enfants, résultat d’une campagne mondiale.”

WikiLeaks

Une peine déjà purgée

Aux termes de cet accord, Assange devrait écoper de 62 mois de prison, mais une peine qu’il a en réalité déjà purgée en détention provisoire à Londres. Il va donc pouvoir regagner libre son Australie natale, dans ce que sa femme Stella a qualifié de “fin d’un calvaire” ayant duré près de 14 ans.

C’est une victoire incontestable pour le camp Assange et tous les défenseurs de la liberté d’expression et de la presse qui n’ont cessé de dénoncer une persécution politique contre le lanceur d’alerte australien. Mais que signifie cette libération surprise pour l’avenir de WikiLeaks et plus largement du journalisme d’investigation à l’ère du tout numérique ?

WikiLeaks va-t-il renaître de ses cendres ?

Incontestablement, la libération de Julian Assange est une bouffée d’oxygène pour WikiLeaks. Privée de son charismatique fondateur, muselée par les poursuites, l’organisation était en mode survie ces dernières années. Même si son travail de publication de documents et de fuites s’est poursuivi, son aura et son impact étaient très loin du raz-de-marée planétaire provoqué par les révélations sur les abus de l’armée américaine en Irak et en Afghanistan en 2010.

Le retour d’Assange aux manettes pourrait donner un nouveau souffle à WikiLeaks, lui permettre de retrouver sa place de plateforme incontournable pour les lanceurs d’alerte et les sources anonymes. Avec un Assange libre et blanchi par la justice américaine, la crainte de représailles pourrait s’estomper et les langues se délier à nouveau.

Un précédent juridique en demi-teinte

Pour autant, il ne faut pas crier victoire trop vite. Car si l’épilogue de l’affaire Assange est positif au plan individuel, il laisse un goût amer au niveau des principes. En acceptant de plaider coupable, même pour une seule charge, le fondateur de WikiLeaks a en quelque sorte reconnu une forme de culpabilité. Certes, on peut y voir une manœuvre juridique habile pour sortir de l’impasse et éviter la prison à perpétuité. Mais cela crée un précédent délicat.

Les défenseurs de la liberté de la presse auraient préféré un abandon total des charges, une reconnaissance claire que publier des documents d’intérêt public n’est pas un crime mais au contraire l’essence du journalisme. Là, le message envoyé est plus ambivalent. Oui au journalisme d’investigation, mais jusqu’à un certain point, pas trop subversif non plus. Un peu comme si on disait que la transparence c’est bien, mais pas trop quand même.

Quel avenir pour le journalisme à l’ère des fuites massives ?

Car au fond, c’est bien la question posée par le cas Assange et WikiLeaks : comment tracer la ligne entre le droit légitime du public à l’information et la protection des secrets d’État ? Entre la nécessaire transparence démocratique et les impératifs de sécurité ? Dans un monde interconnecté où n’importe quel document peut fuiter en un clic, ces dilemmes ne vont faire que s’accentuer.

L’accord trouvé dans l’affaire Assange ne règle pas ces questions de fond. Il referme un chapitre rocambolesque, mais en ouvre d’autres tout aussi épineux sur l’avenir du journalisme à l’ère numérique. Une chose est sûre : WikiLeaks a changé la donne à jamais, en repoussant les limites de ce qui est publiable. Avec le risque d’être poursuivi certes, mais aussi le pouvoir de faire trembler les puissants en révélant leurs secrets. Un héritage à double tranchant, dont Julian Assange, libre mais pas totalement blanchi, restera la figure emblématique.

Pour autant, il ne faut pas crier victoire trop vite. Car si l’épilogue de l’affaire Assange est positif au plan individuel, il laisse un goût amer au niveau des principes. En acceptant de plaider coupable, même pour une seule charge, le fondateur de WikiLeaks a en quelque sorte reconnu une forme de culpabilité. Certes, on peut y voir une manœuvre juridique habile pour sortir de l’impasse et éviter la prison à perpétuité. Mais cela crée un précédent délicat.

Les défenseurs de la liberté de la presse auraient préféré un abandon total des charges, une reconnaissance claire que publier des documents d’intérêt public n’est pas un crime mais au contraire l’essence du journalisme. Là, le message envoyé est plus ambivalent. Oui au journalisme d’investigation, mais jusqu’à un certain point, pas trop subversif non plus. Un peu comme si on disait que la transparence c’est bien, mais pas trop quand même.

Quel avenir pour le journalisme à l’ère des fuites massives ?

Car au fond, c’est bien la question posée par le cas Assange et WikiLeaks : comment tracer la ligne entre le droit légitime du public à l’information et la protection des secrets d’État ? Entre la nécessaire transparence démocratique et les impératifs de sécurité ? Dans un monde interconnecté où n’importe quel document peut fuiter en un clic, ces dilemmes ne vont faire que s’accentuer.

L’accord trouvé dans l’affaire Assange ne règle pas ces questions de fond. Il referme un chapitre rocambolesque, mais en ouvre d’autres tout aussi épineux sur l’avenir du journalisme à l’ère numérique. Une chose est sûre : WikiLeaks a changé la donne à jamais, en repoussant les limites de ce qui est publiable. Avec le risque d’être poursuivi certes, mais aussi le pouvoir de faire trembler les puissants en révélant leurs secrets. Un héritage à double tranchant, dont Julian Assange, libre mais pas totalement blanchi, restera la figure emblématique.

Passionné et dévoué, j'explore sans cesse les nouvelles frontières de l'information et de la technologie. Pour explorer les options de sponsoring, contactez-nous.