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Scandale à Sciences Po : Une succession à haut risque

Sciences Po cherche désespérément un capitaine pour redresser le cap. Mais les candidats ne se bousculent pas au portillon. Plongée dans les coulisses d'une institution en pleine tourmente, à l'aube d'échéances politiques majeures. Arrivera-t-elle à se réinventer ?

Plongée au cœur d’une institution en crise. Sciences Po Paris, célèbre école de sciences politiques, se retrouve une nouvelle fois dans la tourmente. Alors que la commission de recrutement doit arrêter une “short list” de candidats pour succéder à Mathias Vicherat le 1er juillet, le poste de directeur semble bien moins attractif qu’auparavant. Retour sur les défis qui attendent le futur capitaine de ce navire en eaux troubles.

Un fauteuil éjectable ?

La fonction de directeur de Sciences Po Paris, jadis tant convoitée, ne fait plus rêver. Alors qu’en 2013, il fallait remplacer le charismatique Richard Descoings, ou en 2021, succéder à Frédéric Mion après le scandale Duhamel, cette année les candidatures de poids se font rares. Najat-Vallaud Belkacem, Jean-Michel Blanquer, Rima Abdul Malak… Autant de prétendants pressentis qui se sont désistés.

Il faut dire que le contexte est pour le moins sensible. Entre affaires à répétition, crise de gouvernance et occupation par des militants propalestiniens, l’école traverse une période agitée. Sans compter la pression des élections législatives de 2024 qui approchent. Un terrain miné pour tout nouvel arrivant.

L’ombre des affaires

Les scandales se succèdent à un rythme effréné à Sciences Po ces dernières années. L’affaire Duhamel, impliquant l’ancien président de la Fondation nationale des sciences politiques, a précipité le départ de Frédéric Mion en 2021. Son successeur, Mathias Vicherat, n’aura tenu que 17 mois, rattrapé par des accusations de violences conjugales.

Sciences Po semble abonné aux crises de succession, démontrant son incapacité à se réformer en profondeur.

Un observateur interne

Une gouvernance opaque

Les processus de nomination des directeurs font également polémique. Beaucoup dénoncent le manque de transparence et la mainmise des politiques sur l’école. “Comme d’habitude, c’est l’opacité totale”, déplore un professeur sous couvert d’anonymat. Une situation qui nuit à la sérénité de l’institution et suscite la défiance.

Des défis structurels

Au-delà des questions de personnes, Sciences Po doit affronter des problématiques de fond :

  • Repenser son modèle économique et pédagogique
  • Clarifier son identité et ses missions
  • Restaurer un climat apaisé en interne
  • Redorer son image et son rayonnement à l’international

Autant de chantiers titanesques qui attendent le prochain directeur ou la prochaine directrice. Dans un contexte politique tendu, à l’approche d’échéances électorales majeures, la tâche s’annonce ardue. Sciences Po, longtemps vivier de l’élite, doit se réinventer pour espérer retrouver son lustre d’antan.

Quel profil pour diriger Sciences Po ?

Plusieurs noms circulent pour prendre les rênes de l’école, avec des profils variés :

  • Des politiques comme Enrico Letta, Clément Beaune ou Aurélien Rousseau
  • Des académiques issus du sérail comme Laurence Bertrand Dorléac ou Guillaume Plantin
  • Des personnalités de la société civile à l’image d’Ariane Chemin ou Romuald Sciora

Le choix final en dira long sur les priorités et la vision portées pour l’avenir de l’institution. Sciences Po a besoin d’un dirigeant à la hauteur des enjeux, capable d’incarner un projet ambitieux et rassembleur. Un défi de taille dans un contexte inflammable, qui en refroidit plus d’un.

Un symbole fragilisé

Au-delà de son propre avenir, c’est le statut même de Sciences Po qui est fragilisé par cette valse des directeurs et ces affaires en cascade. L’école, historiquement associée à la formation des élites de la Nation, voit son image durablement écornée. Un constat amer pour cette institution créée en 1872, qui a vu passer sur ses bancs nombre de présidents et de Premiers ministres.

Sciences Po reste une grande école, avec d’immenses atouts. Mais elle doit impérativement se transformer pour redevenir ce creuset d’excellence au service de l’intérêt général.

Une ancienne diplômée

L’enjeu dépasse largement les murs de l’établissement : c’est la capacité du système éducatif français à former des dirigeants responsables et visionnaires qui est posée. Un sujet éminemment politique, au cœur des débats qui agitent le pays. Sciences Po, jadis fer de lance, peut-elle montrer la voie ? Réponse dans les prochains mois, avec la nomination tant attendue de son prochain dirigeant.

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