C’est un cri d’alarme et d’impuissance qu’a poussé cette mère lyonnaise. Sa fille Emma, 24 ans, a été violemment agressée à coups de couteau dans la nuit du 8 au 9 juin dernier, alors qu’elle fêtait un anniversaire dans le quartier de la Croix-Rousse à Lyon. Après une tentative de vol, la jeune femme s’est retrouvée avec deux plaies profondes juste en dessous du cou, nécessitant sept points de suture. Un drame qui a poussé sa mère à lancer une pétition en ligne pour réclamer l’installation de caméras de vidéosurveillance dans ce quartier, le seul de la ville à en être totalement dépourvu.
La Croix-Rousse, un îlot sans caméras au cœur de Lyon
Situé sur les pentes de la colline qui surplombe le centre-ville, le quartier de la Croix-Rousse se distingue par son atmosphère bohème et ses ruelles pittoresques. Mais derrière cette image de carte postale se cache une réalité plus sombre. Agressions, vols, trafics… L’insécurité y est grandissante, notamment la nuit venue. Un constat alarmant renforcé par l’absence totale de caméras de vidéosurveillance, contrairement au reste de la ville.
Le 4ème arrondissement est le seul de Lyon à ne pas être équipé de caméras. Un choix datant du mandat de Gérard Collomb, l’ancien maire de Lyon.
explique la mère d’Emma.
Une situation ubuesque qui empêche les forces de l’ordre d’identifier et d’interpeller les auteurs d’agressions comme celle subie par Emma. Malgré de nombreux témoins, impossible de retrouver ses agresseurs sans images de vidéosurveillance. Un sentiment d’impunité qui ne fait qu’accroître le climat d’insécurité.
Une pétition pour faire bouger les choses
Excédée par cette situation, la mère d’Emma a décidé de prendre les choses en main. Via une pétition en ligne, elle interpelle la mairie de Lyon et réclame l’installation en urgence de caméras de vidéosurveillance dans le quartier de la Croix-Rousse. Une initiative qui a rapidement trouvé un large écho auprès des habitants et commerçants du quartier, eux aussi exaspérés par la recrudescence des actes de délinquance.
On ne demande pas la lune, juste de pouvoir vivre et sortir en sécurité dans notre quartier. Les caméras sont indispensables pour dissuader les voyous et aider la police.
souligne un commerçant signataire de la pétition.
Face à la pression, la mairie écologiste de Lyon semble avoir entendu le message. Des caméras nomades devraient être déployées prochainement autour de la place où a eu lieu l’agression. Mais pour beaucoup, cette réponse est loin d’être suffisante. Le quartier a besoin d’un véritable maillage de caméras fixes, comme dans le reste de la ville, pour espérer endiguer durablement l’insécurité.
L’insécurité, l’autre pandémie des villes
Au-delà du cas lyonnais, cette affaire est symptomatique d’un mal plus profond qui ronge nos villes : l’insécurité galopante. Agressions, cambriolages, trafics de drogue… La délinquance prospère sur le terreau de la crise économique et sociale. Une réalité alarmante qui mine le quotidien de millions de Français et face à laquelle les pouvoirs publics semblent souvent démunis.
Bien sûr, la vidéosurveillance n’est pas une solution miracle. Elle doit s’inscrire dans une approche globale mêlant prévention, éducation et répression. Mais dans des quartiers gangrénés par la violence, où même les forces de l’ordre hésitent à s’aventurer, les caméras apparaissent comme un outil indispensable. Un moyen de dissuader les délinquants, de confondre les coupables et de rassurer les habitants.
Alors que la présidentielle approche, la lutte contre l’insécurité s’annonce comme l’un des thèmes majeurs de la campagne. Mais au-delà des promesses et des effets d’annonce, il est urgent d’agir concrètement pour restaurer la sécurité et la tranquillité auxquelles tous les citoyens ont droit. L’appel de cette mère lyonnaise est un cri qu’il nous faut entendre. Car derrière chaque fait divers sordide, ce sont des vies brisées et des familles endeuillées. Une souffrance que nous ne pouvons plus ignorer.