En ce début de semaine, les principales places boursières européennes affichent des performances mitigées à l’ouverture des marchés. Si Paris et Francfort enregistrent de légères progressions, respectivement de 0,07% et 0,23%, Londres recule pour sa part de 0,23%. Milan se distingue avec un gain modéré de 0,17%. Malgré les hausses de la semaine passée, les indices n’ont pas réussi à effacer totalement les pertes de la mi-juin.
Des investisseurs dans l’expectative
Plusieurs échéances majeures sont attendues dans les prochains jours, ce qui incite les opérateurs à la prudence. En premier lieu, la publication vendredi des données sur l’inflation dans la zone euro et ses principales économies sera scrutée de près. Les chiffres du mois de mai, en accélération à 8,1% sur un an, avaient ravivé les craintes d’un resserrement monétaire plus rapide que prévu de la BCE. Si une nouvelle hausse est anticipée, son ampleur donnera des indications sur l’évolution de la politique monétaire.
Par ailleurs, le second tour des élections législatives en France dimanche prochain constitue un autre point d’attention. À l’issue d’un premier tour marqué par une forte poussée de la gauche unie et de l’extrême-droite, la majorité présidentielle n’est pas assurée d’obtenir la majorité absolue à l’Assemblée nationale. Un tel scénario compliquerait la mise en œuvre des réformes économiques et budgétaires promises par Emmanuel Macron. Le risque politique pourrait donc peser sur les actifs français en cas de résultat indécis.
Wall Street en ordre dispersé
Du côté des États-Unis, les contrats à terme laissent présager une ouverture sans grand changement. Les investisseurs restent préoccupés par le risque de récession, alors que la Fed a accentué son tour de vis monétaire la semaine dernière avec une hausse de taux de 75 points de base, une première depuis 1994. Les indicateurs avancés suggèrent un ralentissement de l’activité dans plusieurs secteurs.
Vendredi, l’indice S&P 500 a terminé en légère baisse de 0,1% mais a signé un rebond de 6,4% sur l’ensemble de la semaine, sa meilleure performance hebdomadaire depuis novembre 2020. Le Nasdaq, à forte coloration technologique, a lui bondi de 7,5% en cinq séances.
Agenda économique copieux
Au-delà des élections en France et des chiffres de l’inflation, de nombreuses statistiques jalonneront la semaine :
- Lundi : indice Ifo du climat des affaires en Allemagne
- Mardi : indice de confiance des consommateurs aux États-Unis
- Jeudi : première estimation de l’inflation en Allemagne, chiffres révisés du PIB américain au T1
- Vendredi : taux de chômage en zone euro, revenus et dépenses des ménages aux USA, indice PMI manufacturier en Chine
À suivre aussi, les réunions des banques centrales de Chine et du Royaume-Uni. La banque centrale chinoise pourrait assouplir encore sa politique pour soutenir une économie pénalisée par les restrictions sanitaires. La BoE devrait de son côté procéder à une nouvelle hausse de taux, l’inflation ayant atteint 9% outre-Manche.
Les marchés naviguent à vue dans un environnement complexe, entre menace inflationniste, risque de récession, resserrement monétaire et tensions géopolitiques. La volatilité devrait rester élevée dans ce contexte d’incertitudes.
– Christopher Dembik, directeur de la recherche macroéconomique chez Saxo Bank
Sur le plan microéconomique, le rythme des publications de résultats va s’accélérer en Europe et de nombreuses entreprises tiendront leur assemblée générale annuelle. Des évènements qui seront l’occasion d’obtenir des indications sur les perspectives de l’activité et des marges dans un contexte économique tendu.