Imaginez la scène : des stands avec de grands kakémonos, des recruteurs en tenue professionnelle, des candidats motivés… Nous pourrions être à n’importe quel salon de l’emploi. Sauf qu’ici, les candidats portent des uniformes de prisonnier. Bienvenue à la « Place de l’emploi », un événement pas comme les autres organisé par France Travail au sein même de la maison d’arrêt de Draguignan.
Une initiative pour « aller vers les populations éloignées de l’emploi »
L’objectif de cette démarche originale ? Permettre à des personnes détenues, souvent très éloignées du marché du travail, de rencontrer directement des employeurs potentiels. Comme l’explique Lidwine Bori, directrice de l’agence France Travail locale, il s’agit d’« aller vers les populations éloignées de l’emploi », que ce soit dans les quartiers prioritaires, les zones rurales, ou donc ici, en milieu carcéral.
Sur place, les entreprises participantes adaptent leur discours et leurs questions au profil particulier des candidats. « Oui, nos bureaux sont à côté de la Poste, vous situez ? » lance un recruteur à un détenu. « Et à votre sortie, vous serez véhiculé ? » s’enquiert un autre. Des échanges surréalistes, qui témoignent bien de la spécificité de ce « job dating » carcéral.
Mais les entreprises y trouvent aussi leur compte. Confrontées à des difficultés de recrutement dans certains secteurs, elles voient dans ce vivier de candidats une opportunité. « On voit passer de très bons profils », confie un recruteur. « Le seul problème, c’est qu’il faut parfois attendre un peu qu’ils soient libres ! » plaisante-t-il.
Des questions qui restent en suspens
Si la démarche est louable, elle soulève néanmoins certaines interrogations. Comment s’assurer par exemple que les personnes recrutées bénéficieront d’un véritable suivi à leur sortie ? Le risque n’est-il pas de céder à un « effet vitrine », sans réel accompagnement derrière ?
La question de la non-discrimination se pose aussi. Les employeurs sont-ils prêts à donner sa chance à n’importe quel détenu, quels que soient les motifs de son incarcération ? Sur ce point, la directrice de l’agence France Travail se veut rassurante. « Nous travaillons en étroite collaboration avec l’administration pénitentiaire et le service pénitentiaire d’insertion et de probation pour sélectionner les profils pertinents », assure-t-elle.
Perspectives : des initiatives à essaimer ?
Une chose est sûre : devant le succès de l’opération (une trentaine d’entreprises présentes pour environ 80 détenus), France Travail compte bien réitérer l’expérience. D’autres « job dating » carcéraux devraient voir le jour prochainement dans d’autres établissements pénitentiaires.
C’est une première étape. Mais nous espérons vraiment généraliser ce type d’événements, pour en faire un levier puissant de réinsertion.
Lidwine Bori, directrice de l’agence France Travail de Draguignan
Reste à voir si ces initiatives isolées suffiront à changer le regard de la société sur les personnes détenues. Le chemin vers une véritable « seconde chance » est encore long. Mais en ouvrant les portes des prisons aux recruteurs, France Travail pose peut-être la première pierre d’une réinsertion réussie.
Donner une seconde chance et préparer l’avenir
Au-delà de l’aspect « coup de com’ », cette initiative répond à un véritable enjeu de réinsertion. Pour beaucoup de détenus, décrocher un emploi est en effet la clé pour construire une nouvelle vie à leur sortie et éviter la récidive. En les mettant directement en relation avec des employeurs, France Travail espère ainsi leur donner une réelle seconde chance.
Mais les entreprises y trouvent aussi leur compte. Confrontées à des difficultés de recrutement dans certains secteurs, elles voient dans ce vivier de candidats une opportunité. « On voit passer de très bons profils », confie un recruteur. « Le seul problème, c’est qu’il faut parfois attendre un peu qu’ils soient libres ! » plaisante-t-il.
Des questions qui restent en suspens
Si la démarche est louable, elle soulève néanmoins certaines interrogations. Comment s’assurer par exemple que les personnes recrutées bénéficieront d’un véritable suivi à leur sortie ? Le risque n’est-il pas de céder à un « effet vitrine », sans réel accompagnement derrière ?
La question de la non-discrimination se pose aussi. Les employeurs sont-ils prêts à donner sa chance à n’importe quel détenu, quels que soient les motifs de son incarcération ? Sur ce point, la directrice de l’agence France Travail se veut rassurante. « Nous travaillons en étroite collaboration avec l’administration pénitentiaire et le service pénitentiaire d’insertion et de probation pour sélectionner les profils pertinents », assure-t-elle.
Perspectives : des initiatives à essaimer ?
Une chose est sûre : devant le succès de l’opération (une trentaine d’entreprises présentes pour environ 80 détenus), France Travail compte bien réitérer l’expérience. D’autres « job dating » carcéraux devraient voir le jour prochainement dans d’autres établissements pénitentiaires.
C’est une première étape. Mais nous espérons vraiment généraliser ce type d’événements, pour en faire un levier puissant de réinsertion.
Lidwine Bori, directrice de l’agence France Travail de Draguignan
Reste à voir si ces initiatives isolées suffiront à changer le regard de la société sur les personnes détenues. Le chemin vers une véritable « seconde chance » est encore long. Mais en ouvrant les portes des prisons aux recruteurs, France Travail pose peut-être la première pierre d’une réinsertion réussie.
Donner une seconde chance et préparer l’avenir
Au-delà de l’aspect « coup de com’ », cette initiative répond à un véritable enjeu de réinsertion. Pour beaucoup de détenus, décrocher un emploi est en effet la clé pour construire une nouvelle vie à leur sortie et éviter la récidive. En les mettant directement en relation avec des employeurs, France Travail espère ainsi leur donner une réelle seconde chance.
Mais les entreprises y trouvent aussi leur compte. Confrontées à des difficultés de recrutement dans certains secteurs, elles voient dans ce vivier de candidats une opportunité. « On voit passer de très bons profils », confie un recruteur. « Le seul problème, c’est qu’il faut parfois attendre un peu qu’ils soient libres ! » plaisante-t-il.
Des questions qui restent en suspens
Si la démarche est louable, elle soulève néanmoins certaines interrogations. Comment s’assurer par exemple que les personnes recrutées bénéficieront d’un véritable suivi à leur sortie ? Le risque n’est-il pas de céder à un « effet vitrine », sans réel accompagnement derrière ?
La question de la non-discrimination se pose aussi. Les employeurs sont-ils prêts à donner sa chance à n’importe quel détenu, quels que soient les motifs de son incarcération ? Sur ce point, la directrice de l’agence France Travail se veut rassurante. « Nous travaillons en étroite collaboration avec l’administration pénitentiaire et le service pénitentiaire d’insertion et de probation pour sélectionner les profils pertinents », assure-t-elle.
Perspectives : des initiatives à essaimer ?
Une chose est sûre : devant le succès de l’opération (une trentaine d’entreprises présentes pour environ 80 détenus), France Travail compte bien réitérer l’expérience. D’autres « job dating » carcéraux devraient voir le jour prochainement dans d’autres établissements pénitentiaires.
C’est une première étape. Mais nous espérons vraiment généraliser ce type d’événements, pour en faire un levier puissant de réinsertion.
Lidwine Bori, directrice de l’agence France Travail de Draguignan
Reste à voir si ces initiatives isolées suffiront à changer le regard de la société sur les personnes détenues. Le chemin vers une véritable « seconde chance » est encore long. Mais en ouvrant les portes des prisons aux recruteurs, France Travail pose peut-être la première pierre d’une réinsertion réussie.