Dans un monde où l’instabilité politique peut freiner les ambitions d’une nation, la quête de stabilité devient un mantra pour les dirigeants africains. Lors d’une visite marquante à Abidjan, le chef de la junte guinéenne a mis en avant un message clair : sans une base politique solide, aucun développement durable n’est possible. À six mois d’élections cruciales en Guinée et en Côte d’Ivoire, cette rencontre entre deux leaders ouest-africains soulève des questions essentielles sur l’avenir de la région. Quels sont les enjeux de cette stabilité tant recherchée, et comment les dynamiques régionales influencent-elles ces aspirations ?
Une Visite Historique à Abidjan
Le général Mamadi Doumbouya, à la tête de la Guinée depuis le coup d’État de septembre 2021, a effectué sa première visite officielle en Côte d’Ivoire. Lors d’un point de presse aux côtés du président ivoirien Alassane Ouattara, il a insisté sur l’importance de la stabilité politique comme fondation du progrès. Cette visite, symbolique à bien des égards, intervient à un moment clé pour les deux pays, qui préparent des échéances électorales majeures en 2025. Mais au-delà des discours, quels sont les véritables défis auxquels la Guinée et la Côte d’Ivoire font face ?
La Guinée : Une Transition à l’Épreuve
Depuis son arrivée au pouvoir, le général Doumbouya a promis une transition vers un retour à l’ordre constitutionnel. Cette transition prend forme avec deux événements majeurs prévus avant la fin de 2025 : un référendum constitutionnel en septembre et des élections présidentielle et législatives en décembre. Ces étapes sont cruciales pour une Guinée en quête de légitimité démocratique après des années de turbulences.
« Depuis plusieurs mois, la Guinée traverse une étape cruciale de son histoire. »
Alassane Ouattara, président de la Côte d’Ivoire
Ces échéances électorales suscitent cependant des interrogations. Malgré la promesse initiale de ne pas se présenter, plusieurs voix au sein du pouvoir guinéen soutiennent une candidature de Doumbouya. Cette situation alimente les débats sur la sincérité de la transition et la volonté de la junte de céder le pouvoir. La population guinéenne, elle, attend des garanties pour des élections apaisées et transparentes.
La Côte d’Ivoire : Un Scrutin Sous Haute Surveillance
De son côté, la Côte d’Ivoire se prépare également à une élection présidentielle en octobre 2025. Alassane Ouattara, au pouvoir depuis 2010, n’a pas encore clarifié s’il briguerait un quatrième mandat. Sa longue expérience et son rôle de médiateur régional font de lui une figure centrale en Afrique de l’Ouest, mais son éventuelle candidature pourrait raviver des tensions dans un pays marqué par des crises électorales passées.
Ouattara a salué les efforts de la Guinée pour retrouver une normalité constitutionnelle, tout en exprimant son souhait de voir les deux nations organiser des élections dans un climat de paix. Ce message reflète une préoccupation partagée : la stabilité politique est non seulement un objectif national, mais aussi une condition pour renforcer la coopération régionale.
Stabilité : Le Pilier du Développement
Pourquoi la stabilité politique est-elle si cruciale ? Pour Doumbouya, elle est la clé pour attirer les investissements, renforcer les institutions et améliorer les conditions de vie. En Guinée, riche en ressources naturelles comme la bauxite, l’absence de stabilité a souvent freiné l’exploitation de ces atouts. La junte militaire, consciente de cet enjeu, cherche à projeter une image de contrôle et de cohérence.
Les priorités pour la Guinée en 2025 :
- Adoption d’une nouvelle Constitution via référendum.
- Organisation d’élections transparentes et inclusives.
- Restauration de la confiance des citoyens dans les institutions.
En Côte d’Ivoire, Ouattara a mis en avant son propre bilan, marqué par une croissance économique soutenue, mais aussi par des défis persistants, notamment en matière d’inégalités. La stabilité, dans ce contexte, est perçue comme un moyen de consolider les acquis et d’éviter les crises quiទ
Les Défis Régionaux : Le Sahel en Toile de Fond
La rencontre entre Doumbouya et Ouattara a également permis d’aborder les défis sécuritaires dans la région. Les deux dirigeants ont exprimé leur inquiétude face à l’intensification des attaques jihadistes dans les pays du Sahel, notamment le Mali, le Burkina Faso et le Niger. Ces tensions menacent non seulement les pays sahéliens, mais aussi les nations côtières comme la Côte d’Ivoire.
« Nous avons décidé de continuer d’apporter une assistance pour permettre aux pays du Sahel de faire face aux besoins humanitaires et sécuritaires. »
Alassane Ouattara
La coopération régionale est donc un enjeu majeur. Alors que le Mali, le Burkina Faso et le Niger ont formé une alliance séparée et quitté la Cedeao, la Guinée et la Côte d’Ivoire cherchent à maintenir des relations équilibrées avec leurs voisins. Cette dynamique complexe pourrait influencer les relations économiques et politiques dans la sous-région.
Un Avenir Incertain mais Plein d’Espoir
À l’approche des élections, les deux pays se trouvent à un carrefour. Pour la Guinée, le retour à un régime civil est un défi de taille, tandis que la Côte d’Ivoire doit naviguer dans un paysage politique où la succession d’Ouattara reste incertaine. Dans les deux cas, la stabilité politique reste le mot d’ordre, mais sa mise en œuvre demande des efforts concertés.
Pays | Échéance électorale | Enjeu principal |
---|---|---|
Guinée | Référendum (sept. 2025), élections (déc. 2025) | Retour à l’ordre constitutionnel |
Côte d’Ivoire | Présidentielle (oct. 2025) | Transition politique stable |
La visite d’Abidjan a mis en lumière les liens étroits entre la Guinée et la Côte d’Ivoire, mais aussi les défis communs à l’Afrique de l’Ouest. Alors que les deux nations se préparent à des moments décisifs, leur capacité à maintenir la stabilité tout en répondant aux attentes de leurs populations déterminera leur trajectoire dans les années à venir.
En somme, cette rencontre entre Doumbouya et Ouattara n’est pas seulement un événement diplomatique. Elle incarne l’espoir d’une région ouest-africaine plus stable, prospère et unie, malgré les défis sécuritaires et politiques qui persistent. Les mois à venir seront déterminants pour juger si ces ambitions se concrétiseront.
Points clés à retenir :
- La Guinée et la Côte d’Ivoire misent sur la stabilité pour leur développement.
- Élections cruciales en 2025 dans les deux pays.
- Coopération régionale face aux défis sécuritaires du Sahel.
Les regards sont désormais tournés vers septembre et octobre 2025, dates des échéances électorales qui pourraient redessiner le paysage politique ouest-africain. La stabilité, tant vantée, sera-t-elle au rendez-vous ?