Le jeudi 13 juin, quelques heures seulement après avoir été investi candidat aux législatives par le Nouveau Front Populaire à Avignon, Raphaël Arnault, militant d’ultragauche fiché S, a été placé en garde à vue pour coups et blessures. Une affaire qui jette une ombre sur le début de campagne du mouvement de Jean-Luc Mélenchon.
Raphaël Arnault, un candidat controversé
À 29 ans, Raphaël Arnault, de son vrai nom Archenault, est un des leaders de la Jeune Garde, groupuscule d’extrême-gauche connu pour ses actions musclées. Proche de Jean-Luc Mélenchon, il a été choisi pour porter les couleurs du Nouveau Front Populaire dans la 1ère circonscription du Vaucluse, un parachutage qui suscite déjà de vives réactions localement.
Mais Raphaël Arnault est surtout connu des services de renseignement. Selon Europe 1, il est fiché S à trois reprises, par la DGSI, le Renseignement territorial et la DRPP, pour sa radicalité et sa propension à la violence. Des fiches régulièrement renouvelées depuis 2019, signe que sa dangerosité est prise très au sérieux.
Une investiture qui passe mal
L’arrivée tonitruante de cette figure de l’ultragauche, décidé à lutter contre le Rassemblement National qui menace de rafler la mise dans le Vaucluse, est loin de faire l’unanimité au sein des forces de gauche locales. Le Parti Socialiste a même déposé un recours pour tenter de récupérer l’investiture dans cette circonscription clé et renvoyer Raphaël Arnault à Lyon, sa base.
Raphaël Arnault n’a pas une fiche S, mais trois. Signe que sa dangerosité est encore prise très au sérieux.
Europe 1
Violences à la gare de Lyon
Quelques heures seulement après l’annonce de sa candidature, Raphaël Arnault a été impliqué dans une rixe violente à la gare de Lyon-Part-Dieu. De retour d’une manifestation parisienne contre l’extrême droite, lui et trois de ses camarades ont pris à partie un militant d’ultradroite venu chercher sa fiancée sur le quai. « Coups de poing, de pied et de matraque télescopique », « pénaltys au niveau du crâne », décrira la victime aux policiers.
Placés en garde à vue, Raphaël Arnault et ses acolytes nient les violences et portent plainte à leur tour. Tous ressortent libres, mais l’affaire risque de ternir durablement l’image de ce candidat atypique et de fragiliser le rassemblement de la gauche radicale voulu par Jean-Luc Mélenchon.
Une campagne partie du mauvais pied
À peine lancée, la campagne du Nouveau Front Populaire se retrouve donc entachée par la violence et les démêlés judiciaires d’un de ses candidats les plus en vue. Jean-Luc Mélenchon, qui mise beaucoup sur ce scrutin pour asseoir son leadership à gauche, va-t-il lâcher Raphaël Arnault ou le soutenir malgré la polémique ? La question se pose alors que l’ultragauche se mobilise déjà pour défendre son “camarade”.
Une chose est sûre, entre un candidat fiché S pour sa radicalité et des accusations de violences dès le premier jour, c’est un vrai baptême du feu pour le jeune mouvement. La campagne des législatives s’annonce plus agitée que jamais, avec la menace d’un duel fratricide à gauche et une extrême droite qui espère bien tirer son épingle du jeu. Raphaël Arnault, lui, promet déjà d’aller « jusqu’au bout » malgré « les attaques et les coups bas ». Le ton est donné.