Au cœur des quartiers Nord de Paris, dans l’ombre des regards, opère l’une des plus violentes organisations criminelles nigérianes. Baptisée « Maphite », cette confrérie mystique et sanguinaire a tissé sa toile, de la prostitution aux trafics de drogue, en passant par d’obscurs rites vaudous. Une mafia tentaculaire qui n’hésite pas à recourir aux pires sévices pour asseoir son emprise sur ses victimes.
Un procès révélateur d’un vaste réseau criminel
Le 24 juin s’ouvre le procès de neuf ressortissants nigérians, accusés d’avoir orchestré un large réseau de proxénétisme. Mais derrière la barre, c’est toute l’ampleur et la cruauté des agissements de la mafia Maphite qui risquent d’être mises en lumière. Car si la prostitution constitue son activité la plus visible, l’organisation trempe aussi dans le trafic de stupéfiants et la traite d’êtres humains.
Des victimes réduites en esclavage
Attirées par la promesse d’une vie meilleure en Europe, de nombreuses jeunes nigérianes tombent dans les griffes de la mafia. Une fois sur place, elles déchantent rapidement. Privées de papiers, endettées, menacées, elles sont forcées de se prostituer pour rembourser leur « dette ». Les récalcitrantes subissent des représailles d’une inouïe sauvagerie : viols, avortements forcés, et même mutilations à travers des rites vaudous destinés à les maintenir sous emprise.
« On m’a dit que si je refusais, le vaudou allait me tuer moi et ma famille. J’étais terrorisée. »
témoigne une des victimes
Un « langage secret » pour opérer en toute discrétion
Dans les milieux interlopes parisiens, le sigle « KDFB » tatoué sur la main est un signe de reconnaissance entre membres de la confrérie Maphite. Signifiant « Keep de fire burning », il reflète leur volonté de préserver coûte que coûte la domination du groupe. Car pour perdurer, la mafia s’appuie sur ses propres codes, rites et lois, tissant un voile opaque sur ses activités.
Paris, plaque tournante d’un réseau international
Si le procès à venir lève le voile sur l’emprise de la mafia à Paris, ses ramifications s’étendent bien au-delà des frontières. De l’Italie aux Pays-Bas en passant par l’Espagne, le Nigeria exporte ses réseaux dans toute l’Europe. Une internationalisation qui complique le travail des autorités et permet aux têtes pensantes d’échapper aux mailles du filet.
Face à cette pieuvre criminelle, le procès de juin constitue une première victoire. Mais pour endiguer durablement ce fléau, une coopération policière et judiciaire renforcée au niveau européen s’avère indispensable. Car derrière chaque prostituée nigériane se cache potentiellement l’ombre d’une organisation sans foi ni loi, prête à broyer des vies pour s’enrichir. Un combat de longue haleine pour éviter que d’autres jeunes femmes ne sombrent dans cet enfer.