Alors que la France se prépare à vivre des élections législatives incertaines, le spectre d’une cohabitation politique plane sur le pays. Entre inquiétudes des uns et espoirs des autres, cette perspective soulève de nombreuses questions sur l’avenir de nos institutions. La cohabitation serait-elle synonyme de chaos ou au contraire, l’expression même de la démocratie ?
Législatives 2024 : vers une recomposition politique majeure ?
À moins d’un mois du scrutin législatif, tous les scénarios semblent possibles. En tête des sondages, le Rassemblement National espère décrocher une majorité à l’Assemblée, tandis que la coalition présidentielle s’essouffle. Les partis d’opposition, des Insoumis aux Républicains, rêvent eux aussi d’imposer une cohabitation à Emmanuel Macron.
Dans ce contexte, nombreux sont ceux qui redoutent une crise institutionnelle majeure. L’ancien président du Conseil constitutionnel Pierre Mazeaud juge la situation « grave et affligeante », appelant même le chef de l’État à démissionner en cas de défaite. Un scénario alarmiste partagé par une partie de la classe politique et des observateurs.
Jordan Bardella à Matignon : l’hypothèse qui effraie
Si une cohabitation venait effectivement à se profiler, c’est aujourd’hui Jordan Bardella qui semble en pole position pour Matignon. Le président par intérim du RN pose comme condition de disposer d’une majorité absolue de députés. Une configuration inédite sous la Ve République, qui verrait l’extrême droite aux commandes de l’exécutif. De quoi inquiéter nombre de responsables politiques et une partie de l’opinion.
La cohabitation avec un gouvernement d’extrême droite serait d’une violence politique inouïe, sonnant potentiellement le glas de la Ve République.
Un député de la majorité
La cohabitation, principe démocratique ou facteur de blocage ?
Pour autant, difficile de dénoncer la cohabitation comme antidémocratique par essence. N’est-elle pas au contraire la traduction d’un choix souverain des électeurs ? Certes, la coexistence d’un président et d’un Premier ministre de bords opposés peut engendrer des blocages et conflits. Mais elle oblige aussi au compromis, au dialogue entre sensibilités différentes.
- La cohabitation a déjà eu lieu à trois reprises sous la Ve République (1986-1988, 1993-1995, 1997-2002), sans remettre en cause les institutions.
- Elle peut être un facteur de rééquilibrage des pouvoirs, évitant une trop grande concentration dans les mains du président.
Malgré tout, une cohabitation avec l’extrême droite ferait sans nul doute entrer la France en terrain inconnu. Elle remettrait en cause le « cordon sanitaire » établi jusqu’ici envers le RN. Mais traduirait aussi la volonté d’une partie des Français de bousculer le statu quo politique.
Vers une réforme institutionnelle pour fluidifier la vie politique ?
À plus long terme, le risque d’instabilité chronique posé par les cohabitations amène à réinterroger notre architecture institutionnelle. Faut-il passer à un régime présidentiel strict, avec une nette séparation des pouvoirs ? Ou au contraire basculer dans un système parlementaire, donnant la primauté aux élus de l’Assemblée ?
Une chose est sûre : face aux fractures qui minent le pays, le prochain quinquennat devra trouver les voies d’un nouvel équilibre. Pour que la cohabitation, quand elle advient, ne soit plus synonyme de paralysie, mais de respiration démocratique. Un défi majeur pour l’avenir de notre modèle politique.
Pour autant, difficile de dénoncer la cohabitation comme antidémocratique par essence. N’est-elle pas au contraire la traduction d’un choix souverain des électeurs ? Certes, la coexistence d’un président et d’un Premier ministre de bords opposés peut engendrer des blocages et conflits. Mais elle oblige aussi au compromis, au dialogue entre sensibilités différentes.
- La cohabitation a déjà eu lieu à trois reprises sous la Ve République (1986-1988, 1993-1995, 1997-2002), sans remettre en cause les institutions.
- Elle peut être un facteur de rééquilibrage des pouvoirs, évitant une trop grande concentration dans les mains du président.
Malgré tout, une cohabitation avec l’extrême droite ferait sans nul doute entrer la France en terrain inconnu. Elle remettrait en cause le « cordon sanitaire » établi jusqu’ici envers le RN. Mais traduirait aussi la volonté d’une partie des Français de bousculer le statu quo politique.
Vers une réforme institutionnelle pour fluidifier la vie politique ?
À plus long terme, le risque d’instabilité chronique posé par les cohabitations amène à réinterroger notre architecture institutionnelle. Faut-il passer à un régime présidentiel strict, avec une nette séparation des pouvoirs ? Ou au contraire basculer dans un système parlementaire, donnant la primauté aux élus de l’Assemblée ?
Une chose est sûre : face aux fractures qui minent le pays, le prochain quinquennat devra trouver les voies d’un nouvel équilibre. Pour que la cohabitation, quand elle advient, ne soit plus synonyme de paralysie, mais de respiration démocratique. Un défi majeur pour l’avenir de notre modèle politique.