Alors que le gouvernement cherche désespérément à faire des économies, une piste explosive refait surface : la désindexation des retraites et prestations sociales sur l’inflation. Cette mesure, poussée par certains députés, pourrait rapporter jusqu’à 20 milliards d’euros selon les estimations. Mais à quel prix pour les retraités et les bénéficiaires ?
Un tour de passe-passe budgétaire déjà utilisé
L’idée n’est pas nouvelle. Déjà en 2019, les retraites de base n’avaient été revalorisées que de 0,3% alors que l’inflation tournait autour de 1,3%. Ce décalage avait permis à l’État d’engranger environ 2,8 milliards d’euros d’économies sur le dos des retraités.
C’est une méthode facile, pérenne et qui rapporte bien
François Ecalle, expert des finances publiques
Les mécanismes d’indexation dans le viseur
Aujourd’hui, avec plus de 20 milliards d’euros d’économies à trouver pour boucler le budget 2025, le gouvernement pourrait être tenté de rejouer cette partition. Les mécanismes d’indexation automatiques des retraites, des prestations sociales mais aussi du barème de l’impôt sur le revenu sont clairement dans le viseur.
- Retraites de base
- Prestations familiales
- Aides au logement
- Minima sociaux
- Barème de l’impôt sur le revenu
Emmanuel Macron opposé… pour l’instant
Si cette piste semble faire des émules chez certains députés de la majorité, Emmanuel Macron y serait pour l’heure opposé. Mais la tentation pourrait être grande, tant les marges de manœuvre budgétaires sont étroites. D’autant que techniquement, une telle mesure est assez simple à mettre en place.
Une mesure explosive socialement
Mais attention, désindexer les retraites et prestations serait une mesure très impopulaire et explosive socialement. Cela reviendrait de facto à diminuer le pouvoir d’achat de millions de retraités et d’allocataires, déjà durement touchés par l’inflation. Le gouvernement joue avec le feu et risque de mettre le pays sous haute tension.
Affaire à suivre donc, alors que se profile déjà la très sensible réforme des retraites. Le gouvernement saura-t-il résister à la tentation de cette année blanche pour renflouer les caisses de l’État ? Rien n’est moins sûr. Les prochains mois s’annoncent agités sur le front social.