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Mpox : L’OMS Maintient l’Alerte Mondiale

L’OMS tire la sonnette d’alarme face à l’épidémie de mpox, avec 37 000 cas en 2024. L’Afrique est en première ligne, mais le virus gagne du terrain. Quelles solutions pour enrayer cette crise ?

Imaginez un virus qui, après des décennies de discrétion, resurgit avec une force alarmante, touchant des milliers de vies, principalement en Afrique, tout en menaçant de s’étendre au-delà des frontières. Le mpox, anciennement connu sous le nom de variole du singe, fait trembler les autorités sanitaires mondiales. En 2024, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) maintient son alerte la plus élevée face à cette épidémie, qualifiée d’urgence de santé publique de portée internationale. Pourquoi cette crise persiste-t-elle, et quelles sont les solutions envisagées pour enrayer sa propagation ?

Une Crise Sanitaire qui Persiste

Depuis le début de l’année 2024, le mpox a frappé fort, avec plus de 37 000 cas confirmés signalés à l’OMS par 25 pays, dont 125 décès. La République démocratique du Congo (RDC) est l’épicentre de cette flambée, représentant 60 % des cas et 40 % des décès. Mais le virus ne s’arrête pas là : l’Ouganda, le Burundi et le Sierra Leone enregistrent également une augmentation inquiétante des infections. Sept nouveaux pays, dont l’Albanie, l’Éthiopie et le Togo, ont signalé des cas pour la première fois depuis février 2024, révélant la menace d’une propagation silencieuse.

Le mpox, causé par un virus de la même famille que la variole, se manifeste par une forte fièvre et des lésions cutanées caractéristiques, appelées vésicules. S’il a longtemps été confiné à une dizaine de pays africains, sa capacité à traverser les frontières, comme en 2022 avec le clade 2, a alerté la communauté internationale. Aujourd’hui, le clade 1, plus virulent, est au cœur de cette nouvelle vague, particulièrement en Afrique centrale.

Pourquoi l’Alerte Mondiale Perdure

Le 9 juin 2025, le directeur général de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, a confirmé que le mpox répond toujours aux critères d’une urgence sanitaire internationale. Cette décision, prise après la réunion du Comité d’urgence le 5 juin, repose sur plusieurs facteurs préoccupants :

  • Augmentation des cas : Les chiffres continuent de grimper, notamment en Afrique de l’Ouest, où la surveillance reste insuffisante.
  • Transmission non détectée : Certains pays hors d’Afrique signalent des cas, suggérant une propagation sous les radars.
  • Défis opérationnels : Le manque de financement et les lacunes en matière de dépistage compliquent la réponse à l’épidémie.

Face à ces défis, l’OMS insiste sur la nécessité d’un soutien international continu. Sans ressources supplémentaires, la lutte contre le mpox risque de s’enliser, laissant des milliers de personnes vulnérables.

La RDC au Cœur de la Tempête

La République démocratique du Congo est le pays le plus touché, avec 60 % des cas mondiaux et un flux constant de 2 000 à 3 000 cas suspects signalés chaque semaine. Ce fardeau sanitaire s’explique par plusieurs facteurs : une infrastructure médicale limitée, une population dense dans certaines zones, et des difficultés d’accès aux zones rurales où le virus circule. Les décès, bien que moins nombreux proportionnellement, restent une source d’inquiétude, avec 40 % des morts enregistrés dans ce pays.

« Nous avons besoin d’une vaccination stratégique et ciblée pour enrayer cette crise. »

Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur général de l’OMS

La situation en RDC illustre un défi plus large : comment répondre efficacement à une épidémie dans un contexte de ressources limitées ? Les campagnes de vaccination, bien que prometteuses, peinent à atteindre les populations les plus à risque en raison de contraintes logistiques.

Une Menace qui S’Étend

Si la RDC reste l’épicentre, d’autres pays africains, comme l’Ouganda et le Burundi, enregistrent une hausse des cas. Le Sierra Leone, en particulier, connaît une flambée depuis le début de 2024. Plus inquiétant encore, sept nouveaux pays, dont des nations européennes comme l’Albanie et la Macédoine du Nord, ont signalé des cas pour la première fois. Cette expansion géographique soulève une question cruciale : le mpox est-il en train de devenir une menace mondiale, comme en 2022 ?

En 2022, le clade 2 du virus avait surpris le monde en se propageant rapidement, touchant principalement les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes. Cette fois, le clade 1, plus sévère, alimente la crise actuelle. Sa propagation en Afrique de l’Ouest, où les systèmes de santé sont souvent fragiles, complique encore davantage la réponse.

Les Obstacles à Surmonter

La lutte contre le mpox est entravée par plusieurs obstacles majeurs. Voici les principaux défis identifiés par l’OMS :

Défis Impact
Manque de financement Limite les campagnes de vaccination et de sensibilisation
Surveillance insuffisante Difficulté à identifier et isoler les cas rapidement
Accès limité aux vaccins Ralentit la protection des populations à risque

Pour répondre à ces défis, l’OMS appelle à une mobilisation internationale. Un plan stratégique mondial, nécessitant 147 millions de dollars, a été élaboré pour renforcer la surveillance, accélérer la vaccination et améliorer l’accès aux soins. Mais sans l’engagement des donateurs et des partenaires, ce plan risque de rester lettre morte.

La Vaccination : Une Arme Essentielle

La vaccination est au cœur de la stratégie de lutte contre le mpox. Contrairement à la variole, éradiquée grâce à une campagne mondiale, le mpox nécessite une approche ciblée. Les vaccins disponibles, comme ceux développés pour la variole, offrent une protection partielle, mais leur distribution reste un défi logistique, surtout dans les zones rurales d’Afrique.

Le directeur de l’OMS a insisté sur l’importance d’une vaccination stratégique, qui priorise les populations à risque, comme les travailleurs de santé et les communautés touchées. Cependant, les stocks de vaccins sont limités, et leur acheminement vers des régions reculées est coûteux et complexe.

Une Crise aux Enjeux Mondiaux

Le mpox n’est pas seulement une crise africaine. Sa capacité à se propager au-delà du continent, comme en 2022, rappelle que la santé mondiale est interconnectée. Une transmission non détectée dans des pays à faibles ressources pourrait rapidement devenir un problème global. C’est pourquoi l’OMS insiste sur une réponse coordonnée, impliquant tous les acteurs, des gouvernements aux organisations non gouvernementales.

Les leçons de la pandémie de Covid-19 sont encore fraîches : sans solidarité internationale, les épidémies locales peuvent devenir des catastrophes mondiales. Le mpox, avec ses 37 000 cas et 125 décès en 2024, est un rappel brutal de cette réalité.

Que Faire pour Agir ?

Face à cette crise, plusieurs actions sont nécessaires pour freiner la propagation du mpox :

  1. Renforcer la surveillance : Améliorer le dépistage pour identifier les cas rapidement.
  2. Accélérer la vaccination : Prioriser les populations vulnérables et augmenter les stocks de vaccins.
  3. Sensibiliser les communautés : Informer sur les symptômes et les moyens de prévention.
  4. Mobiliser des fonds : Soutenir le plan stratégique de l’OMS avec des financements internationaux.

Ces mesures, bien que complexes, sont essentielles pour éviter que le mpox ne devienne une menace encore plus grande. La coopération internationale, comme l’a souligné Tedros Adhanom Ghebreyesus, est la clé pour surmonter cette crise.

Un Appel à la Solidarité

Le mpox met en lumière les inégalités en matière de santé mondiale. Les pays africains, en première ligne, manquent souvent des ressources nécessaires pour répondre seuls à cette épidémie. Pourtant, leur combat concerne le monde entier. En soutenant les efforts de l’OMS, en finançant la recherche et en facilitant l’accès aux vaccins, la communauté internationale peut faire la différence.

En conclusion, l’épidémie de mpox est un défi sanitaire majeur, mais pas insurmontable. Avec une mobilisation mondiale, des stratégies ciblées et un engagement collectif, il est possible de freiner cette crise. La question est : serons-nous à la hauteur de cet enjeu ?

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