Incroyable mais vrai ? Une vidéo devenue virale sur les réseaux sociaux affirme qu’Anne Hidalgo, la maire de Paris, aurait décidé de colorer la Seine en bleu turquoise afin de rendre l’eau “plus belle” pour les Jeux Olympiques de 2024. Cette annonce pour le moins surprenante a enflammé la toile et suscité de nombreuses réactions. Mais qu’en est-il vraiment ?
Une vidéo trompeuse venue d’outre-Atlantique
Comme l’a révélé le site parodique Pediavenir, à l’origine de cette rumeur, la fameuse vidéo ne montre en réalité pas la Seine mais un étang situé dans l’Illinois aux États-Unis. On y voit un employé d’une entreprise spécialisée déverser du colorant bleu dans l’eau afin de lutter contre la prolifération des mauvaises herbes aquatiques. Rien à voir, donc, avec les préparatifs des JO parisiens !
Pourtant, malgré les indices évidents, certains internautes sont tombés dans le panneau, s’indignant des méthodes présumées de la mairie de Paris. “J’imagine qu’ils vont dire que ce colorant n’est pas nuisible pour l’environnement… Alors pourquoi les gants ?”, s’interroge l’un d’eux, persuadé d’assister à une opération de “greenwashing” en vue des Jeux.
Les publications parodiques sur les JO en général fonctionnent super bien. La Seine reste un sujet qui fait du clic, les gens doutent car elle est très polluée.
– Le créateur du compte parodique Pediavenir
Un véritable défi environnemental
Car au-delà de la blague, la propreté de la Seine cristallise de réelles inquiétudes à l’approche des JO 2024, où le fleuve doit accueillir plusieurs épreuves de nage en eau libre et de triathlon. Malgré les efforts et les lourds investissements pour tenter d’assainir ses eaux, des analyses récentes montrent que la Seine est encore loin de remplir les critères sanitaires pour la baignade.
- En avril, l’ONG Surfrider pointait un état “alarmant” de la qualité de l’eau
- Des mesures effectuées à l’automne et l’hiver derniers étaient “très largement au-dessus” des seuils recommandés
- Aucun des 14 points de prélèvement n’atteignait un niveau suffisant selon les directives européennes
Pas sûr, donc, que colorer la Seine en bleu suffise à camoufler la pollution bien réelle du fleuve parisien ! Il faudra sans doute déployer des trésors d’ingéniosité pour permettre aux athlètes de concourir dans des conditions optimales lors des Jeux, sans mettre leur santé en danger. Un sacré défi environnemental et sanitaire pour les organisateurs.
La parodie, reine des réseaux
Cette “intox” sur la Seine colorée en bleu illustre une nouvelle fois la vitesse à laquelle une information peut se propager sur les réseaux sociaux, surtout quand elle joue sur des ressorts émotionnels comme la défense de l’environnement. Malgré les indices qui auraient dû mettre la puce à l’oreille, comme la mention “média parodique”, certains internautes sont prompts à s’enflammer sans vérifier les sources.
Un phénomène amplifié par les algorithmes des plateformes, qui favorisent les contenus “engageants” et clivants, s’appuyant sur nos biais de confirmation. Dans ce contexte, la désinformation a de beaux jours devant elle, surtout quand elle surfe sur des sujets d’actualité porteurs comme peuvent l’être les JO de Paris.
Alors, avant de partager massivement la prochaine vidéo annonçant une mesure choc des autorités à l’approche des Jeux, prenez le temps de vous interroger sur sa crédibilité et sa provenance. Vous éviterez peut-être de tomber dans le piège des fake news !