Le quartier de La Frayère à Cannes a été secoué par une violente fusillade dans la nuit de vendredi à samedi. Aux alentours de 22h30, les habitants ont été surpris par une dizaine de coups de feu tirés par deux individus circulant à scooter. Selon les premiers éléments de l’enquête, l’arme utilisée serait une kalachnikov, laissant craindre un possible règlement de comptes sur fond de trafic de drogue.
Une balle perdue a terminé sa course dans la cuisine d’un appartement du quartier, frôlant de peu un membre de la famille qui s’y trouvait. «Elle a traversé la vitre, tapé au plafond, à quelques centimètres de mon beau-fils», témoigne, encore sous le choc, la locataire. Peu avant, son fils s’était mis au balcon, pensant à des pétards, pour demander aux auteurs de cesser. C’est alors que les tirs ont été dirigés dans sa direction.
La piste d’un règlement de comptes privilégiée
Si aucun blessé n’est à déplorer, l’inquiétude et la peur règnent parmi les riverains. Les autorités ont ouvert une enquête et orientent leurs soupçons vers un possible règlement de comptes lié au trafic de stupéfiants et aux guerres de territoires. Cet acte d’intimidation pourrait viser à récupérer un point de deal disputé.
Le quartier de La Frayère, comme d’autres à Cannes et dans les Alpes-Maritimes, est malheureusement régulièrement le théâtre de tels faits divers, sur fond de délinquance et de criminalité organisée. Les forces de l’ordre sont mobilisées pour tenter d’endiguer ces violences et restaurer la sérénité des habitants.
Vivre avec la peur au quotidien
Pour les familles de La Frayère, cette fusillade vient rappeler la dure réalité de leur quotidien. Vivre dans la crainte de balles perdues, de règlements de comptes, est devenu leur lot, malgré eux. Beaucoup aspirent à plus de tranquillité et de sécurité, à pouvoir laisser jouer leurs enfants dehors sans angoisse.
On ne peut plus vivre comme ça, à sursauter au moindre bruit, à avoir peur pour nos proches dès qu’ils sortent. Il faut que ça cesse, que l’État agisse enfin pour nous protéger.
Une habitante du quartier
Le fléau du trafic de drogue
Si la piste privilégiée est celle d’un règlement de comptes lié au trafic de stupéfiants, c’est que ce dernier gangrène depuis trop longtemps certains quartiers. Malgré les efforts et saisies records des forces de l’ordre, le problème perdure, au détriment des habitants pris en étau.
La lutte contre ces réseaux criminels doit s’intensifier, avec une réponse pénale plus ferme, mais aussi des actions de prévention et d’insertion pour offrir d’autres perspectives aux jeunes tentés par l’argent facile. Un travail de longue haleine, qui nécessite détermination et moyens.
Les autorités sur le pont
Après cette énième fusillade, les autorités locales et nationales se veulent rassurantes. Des moyens supplémentaires devraient être déployés pour renforcer la sécurité et la présence policière dans les quartiers les plus touchés. L’identification et l’interpellation des auteurs de ces tirs restent la priorité.
La justice devra ensuite jouer son rôle, avec des sanctions à la hauteur de la gravité des faits. Les peines planchers, souvent décriées, trouvent ici tout leur sens pour éloigner durablement ces criminels des quartiers qu’ils terrorisent. L’impunité doit cesser.
Retrouver l’espoir à La Frayère
Au-delà de la réponse sécuritaire, c’est aussi d’espoir dont ont besoin les habitants de La Frayère et des quartiers touchés. Espoir de lendemains meilleurs, de pouvoir se projeter, de voir leurs enfants grandir sereinement.
Cela passera par un travail de fond, pour améliorer le cadre de vie, l’accès à l’éducation, à la formation, à l’emploi. Décloisonner ces quartiers, y ramener de la mixité sociale, lutter contre le communautarisme et le repli. Tout un chantier qui demande volonté politique et participation de tous.
La fusillade de La Frayère, aussi choquante soit-elle, ne doit pas rester un fait divers parmi d’autres. Elle devrait sonner comme un ultime appel à agir avec force et détermination, pour que plus jamais des familles n’aient à vivre de tels moments de terreur. La Frayère, comme tant d’autres quartiers, mérite de retrouver la paix.