Imaginez pouvoir traverser la mer Baltique en seulement 7 minutes, confortablement installé dans un train filant à 200 km/h. C’est la promesse du tunnel immergé du Fehmarnbelt, un projet titanesque qui vise à relier l’Allemagne et le Danemark d’ici 2029. Avec ses 18 km de long, il deviendra le plus long tunnel sous-marin au monde, détrônant l’actuel record détenu par le tunnel sous la Manche.
Un chantier d’exception au fond de la Baltique
La première section de ce tunnel hors-norme vient tout juste d’être installée le 17 juin 2023, marquant une étape clé de ce chantier pharaonique débuté en 2022. Contrairement au tunnel sous la Manche qui a été foré, le Fehmarnbelt sera constitué d’éléments préfabriqués posés sur le fond marin préalablement dragué et aplani.
Cette méthode de construction innovante permet de s’adapter aux contraintes du milieu sous-marin. Les ingénieurs doivent composer avec les courants, la pression de l’eau mais aussi la préservation de l’écosystème de la Baltique. Un défi technologique et environnemental de taille !
Un tunnel multi-usage pour dynamiser les échanges
Le tunnel du Fehmarnbelt ne sera pas réservé qu’aux trains. Une autoroute y sera également aménagée, permettant aux véhicules de passer d’un pays à l’autre en un temps record de 10 minutes. Fini les 45 minutes de ferry, l’Europe se rapproche comme jamais !
Cette nouvelle liaison aura un impact considérable sur le transport de passagers et de marchandises entre l’Europe centrale et la Scandinavie. Le trajet entre les grandes métropoles comme Hambourg et Copenhague sera réduit à seulement 2h30 en train contre 5h actuellement.
Le tunnel est un maillon essentiel du réseau transeuropéen de transport. Il stimulera les échanges, le tourisme et rapprochera les peuples.
Claus Dynesen, directeur du projet
Le Danemark, champion des liaisons fixes
Avec ses nombreuses îles, le Danemark multiplie tunnels et ponts pour faciliter la mobilité sur son territoire. Depuis 2000 et l’inauguration du pont de l’Øresund, Copenhague n’est plus qu’à 20 minutes de la Suède. Le pays confirme son statut de pionnier des liaisons fixes.
Le royaume nordique n’est pas le seul à miser sur ces infrastructures. De nombreux projets de tunnels sous-marins sont à l’étude aux quatre coins de l’Europe pour s’affranchir des contraintes maritimes :
- Entre la Finlande et l’Estonie sous the golfe de Finlande
- Pour connecter enfin la Sicile à l’Italie continentale
- Sous le détroit de Gibraltar entre l’Espagne et le Maroc
Alors que les liaisons aériennes et maritimes atteignent leurs limites en termes de capacité et d’impact environnemental, le développement des tunnels apparaît comme une alternative d’avenir. À l’image du Fehmarnbelt, ces projets audacieux pourraient bien révolutionner notre façon de voyager à travers le continent.
Un enjeu écologique et économique
Au-delà du défi technique, la construction du tunnel s’inscrit dans une démarche de développement durable. En captant une partie du trafic routier et aérien, cette liaison ferroviaire à grande vitesse contribuera à réduire les émissions de CO2 du transport européen.
Avec un coût estimé à plus de 7 milliards d’euros, le chantier mobilise des milliers d’emplois et stimule l’activité économique locale. L’Union Européenne voit dans ce projet un symbole fort de la coopération entre États-membres pour bâtir les infrastructures du futur.
Le compte à rebours est lancé. Dans moins de 6 ans, nous pourrons emprunter cette nouvelle voie de communication révolutionnaire and découvrir les côtés danoise et allemande de la Baltique comme jamais auparavant. L’Europe n’aura bientôt plus de frontières, même sous les mers !