C’est une affaire qui soulève de vives tensions dans le monde feutré des spas. Un homme a été condamné pour avoir agressé sexuellement une masseuse dans un établissement de Deauville, où il séjournait avec son épouse pour fêter ses 40 ans. Mais loin de reconnaître les faits, il dénonce un complot islamophobe ourdi par le personnel à son encontre et celle de sa femme voilée.
Un séjour bien-être qui tourne au cauchemar
Venu de région parisienne, le couple avait réservé cinq jours dans ce spa réputé de la côte fleurie, un cadeau d’anniversaire de madame à son mari. Au programme : massages et soins relaxants. Mais selon le personnel, dès les premières séances, le comportement du client est jugé inapproprié. Un signalement est fait à la direction, qui décide de ne plus lui attribuer que des masseuses expérimentées.
Les choses dérapent lors d’un massage, quand l’homme demande avec insistance que la praticienne se concentre sur ses adducteurs et son entrejambe. Devant son refus, il passe à l’acte. Le massage est interrompu, la masseuse sort en larmes. L’agression est immédiatement signalée.
Le client nie et évoque un complot islamophobe
Interrogé, le mis en cause semble tomber des nues. Il explique souffrir d’une mycose pour justifier son état. Quant aux alertes précédentes sur son comportement, il parle de « calomnie pure ». Selon lui, un complot islamophobe se trame parmi le personnel du spa :
Ils se sont passé le mot pour me descendre. L’accueil dans le spa a été glacial. On nous a fait attendre 1h30, sans explications. Ma femme est voilée, ils nous regardaient de travers. On a senti qu’on n’était pas les bienvenus.
– Le client condamné
Il assure « respecter les femmes » et clame son innocence. Ses dénégations n’ont pas convaincu le tribunal, qui l’a condamné pour agression sexuelle au vu des témoignages du personnel et des clients choqués.
Une affaire symptomatique de tensions sous-jacentes ?
Au-delà des faits, ce dossier met en lumière les frictions qui peuvent survenir dans les entreprises de bien-être confrontées à des clients aux comportements déplacés. Il pose aussi la question de l’islamophobie ordinaire dont s’estiment victimes certains musulmans dans leur vie quotidienne, y compris lors de moments supposés de détente.
Sans préjuger des ressentis de chacun, la justice a tranché sur le plan pénal. L’islam et le port du voile n’étaient pas en procès. En revanche, le respect dû aux professionnels dans l’exercice de leur métier, lui, est réaffirmé. Une évidence, que certains semblent encore avoir du mal à intégrer, y compris en pleine séance de massage.
