C’est un nouveau contretemps qui vient perturber le compte à rebours des Jeux Olympiques de Paris 2024. La répétition de la cérémonie d’ouverture, grand format, qui devait se tenir lundi sur la Seine, a dû être reportée. En cause : le débit exceptionnellement élevé du fleuve, environ cinq fois supérieur à la normale estivale, conséquence directe des pluies diluviennes et orages qui se sont abattus sur l’Île-de-France ces derniers jours.
Une qualité de l’eau dégradée, à un mois et demi des JO
Au-delà de ce report, c’est la qualité même de l’eau de la Seine qui préoccupe, alors que le fleuve doit accueillir plusieurs épreuves phares des Jeux dans seulement un mois et demi. Selon les derniers relevés publiés vendredi, la concentration en bactérie Escherichia coli dépasse allègrement les normes fixées par les fédérations internationales de triathlon et de natation pour autoriser la tenue de compétitions.
Une situation attribuée là encore aux précipitations importantes, qui ont entraîné des rejets d’eaux usées non traitées dans le fleuve. Le tout dans un contexte météorologique globalement défavorable, entre faible ensoleillement et températures inférieures aux normales de saison.
Un Plan baignade qui n’atteint pas encore ses objectifs
Pourtant, la mairie de Paris et la préfecture de région, à la tête du Plan baignade dans lequel 1,4 milliard d’euros ont été investis, se veulent rassurantes. Si la qualité de l’eau n’est clairement pas au rendez-vous aujourd’hui, elles assurent que les prélèvements actuels “ne correspondent pas aux standards” attendus cet été, et que le plan pourra “produire tous ses effets” une fois les conditions réunies.
Dès que les conditions seront réunies, le plan pourra produire tous ses effets.
Marc Guillaume, préfet de la région Île-de-France
Le spectre d’un report des épreuves
Mais le temps presse, d’autant que les prévisions météo pour les deux prochaines semaines ne sont guère optimistes, laissant présager de nouvelles dégradations de la qualité de l’eau. De quoi faire resurgir le spectre d’un report, voire d’une annulation des épreuves concernées, comme lors des tests events l’été dernier.
Natation en eau libre, triathlon, paratriathlon : au total, ce sont 4 jours de compétition qui sont programmés dans la Seine entre fin juillet et début septembre. Le plan B envisagé par les organisateurs consiste à décaler les épreuves de quelques jours si nécessaire, mais pas à changer de site. Un scénario qui semble de plus en plus probable, au vu du contexte actuel.
Paris se jette à l’eau malgré tout
En attendant, la mairie de Paris compte bien montrer l’exemple. Anne Hidalgo, la maire de la capitale, a ainsi confirmé qu’elle se baignerait dans la Seine comme prévu après le 14 juillet, “pour montrer que c’est possible”. Une opération de communication censée rassurer, mais qui ne suffira pas à dissiper tous les doutes.
À un peu plus d’un mois de la cérémonie d’ouverture, prévue le 26 juillet au cœur de Paris, les organisateurs des Jeux sont plus que jamais sous pression. Entre enjeux sportifs, défis logistiques et impératifs écologiques, l’équation s’annonce complexe à résoudre. Les prochaines semaines seront décisives pour déterminer si ces JO 2024, censés faire la part belle à la Seine, tiendront toutes leurs promesses.