C’est une affaire qui a secoué le milieu scolaire parisien. Trois lycéens, à peine majeurs, jugés coupables d’avoir orchestré une série de cambriolages dans la capitale et sa proche banlieue, juste après les cours. Plus de 14 appartements visités, pour un préjudice total dépassant les 100 000€. Retour sur une équipée délinquante qui pose question sur l’engrenage de la criminalité chez certains jeunes.
De bons élèves le jour, cambrioleurs le soir
Aux yeux de leurs camarades et de leurs professeurs, Abdoul, Ali et Kelyan étaient des lycéens sans histoires, assidus en cours. Mais une fois la journée de classe terminée, les trois complices de 17 et 18 ans se livraient à une toute autre activité : le cambriolage d’appartements, principalement à Paris et dans les communes limitrophes.
L’enquête minutieuse menée par la Brigade de Répression du Banditisme a mis en lumière leur mode opératoire bien rodé. Profitant de la fin d’après-midi, ils s’introduisaient par effraction dans les logements ciblés, n’hésitant pas à agir même en présence des occupants. Une audace et une absence de scrupules déconcertantes pour leur jeune âge.
Un butin conséquent et des antécédents judiciaires
Les perquisitions et les aveux des prévenus ont permis d’estimer le préjudice à plus de 100 000€, entre numéraire, bijoux et matériel électronique dérobés. Une somme importante qui soulève des interrogations sur l’utilisation de ce butin par ces lycéens, dont deux étaient déjà connus de la justice pour des faits similaires.
Malgré leur interpellation, certains semblaient prendre l’audience à la légère, à l’image d’Abdoul et de ses sourires en coin face aux autres lycéens venus assister aux débats. Une attitude révélatrice d’une certaine insouciance face aux conséquences de leurs actes.
Des peines de prison avec sursis et une inquiétude pour l’avenir
À l’issue du procès, le tribunal correctionnel a prononcé des peines de 8 à 18 mois de prison, dont une grande partie assortie d’un sursis probatoire. Si ce jugement prend en compte leur jeune âge, il n’en demeure pas moins un signal fort envoyé à ces délinquants en devenir.
Car au-delà des cambriolages, c’est la personnalité de certains prévenus qui a alerté la justice. Les recherches sur les armes retrouvées dans le téléphone de Kelyan, à seulement 18 ans, ne laissent rien présager de bon pour son avenir si un accompagnement adapté n’est pas mis en place.
À son âge, c’est particulièrement inquiétant.
Procureure lors de l’audience
Cette affaire, au-delà de son volet judiciaire, est symptomatique d’une dérive d’une partie de la jeunesse, attirée par l’appât du gain facile et fermant les yeux sur les répercussions de leurs délits. Un constat qui appelle à une réflexion sur les leviers de prévention à mettre en place pour éviter que ces lycéens d’aujourd’hui ne deviennent les criminels endurcis de demain.