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L’immigration massive en Allemagne : un goût et une odeur différents

« L'Allemagne ne ressemble plus à ce qu'elle était il y a dix ans. » Les propos chocs de Viktor Orban sur l'immigration massive qui transforme le pays en profondeur. Le dirigeant hongrois tire la sonnette d'alarme lors de sa visite à Berlin...

En visite à Berlin ce vendredi, le Premier ministre hongrois Viktor Orban n’a pas mâché ses mots au sujet de l’immigration massive en Allemagne. Selon lui, le pays a subi des transformations majeures et « ne ressemble plus à ce qu’il était il y a dix ans ». Un constat alarmant qu’il a livré sans détour sur les ondes de la radio hongroise.

« Si je compare au pays d’il y a dix ans, le goût n’est plus le même, l’odeur n’est plus la même », a déclaré le dirigeant nationaliste, connu pour ses positions fermes anti-immigration. Viktor Orban, qui doit rencontrer le chancelier allemand Olaf Scholz dans l’après-midi alors que la Hongrie s’apprête à prendre la présidence tournante de l’Union européenne, n’a pas hésité à pointer du doigt les effets néfastes d’une politique migratoire jugée trop laxiste.

Une Allemagne méconnaissable

Aux yeux de Viktor Orban, l’Allemagne a perdu ce qui faisait autrefois sa force et son identité. Là où il voyait un peuple travailleur et ordonné, il découvre aujourd’hui « un monde coloré et multiculturel » avec « toutes sortes d’effets » sur la société. Un changement radical qu’il attribue directement à l’arrivée massive de migrants, notamment suite à la crise des réfugiés de 2015 où près d’un million de personnes avaient été accueillies sur le sol allemand.

L’Allemagne compte désormais des « centaines de milliers » de migrants bénéficiant de l’assouplissement des conditions d’obtention de la nationalité, d’après Viktor Orban.

Radio hongroise

Le dirigeant hongrois s’est au contraire félicité d’avoir su préserver son pays en fermant ses frontières aux réfugiés dès 2015, faisant de la Hongrie « un îlot de paix » à la différence de l’Allemagne. Une politique migratoire restrictive qui n’est pas sans créer des tensions avec les institutions européennes, comme en témoignent les multiples condamnations de la Cour de justice de l’UE à l’encontre de Budapest, dont une amende record de 200 millions d’euros en juin dernier.

Le recours aux travailleurs étrangers

Si la Hongrie affiche une ligne dure contre l’immigration, elle n’en reste pas moins confrontée comme l’Allemagne au défi du vieillissement de sa population et au manque de main d’œuvre. Pour y remédier, le pays a discrètement ouvert ses portes ces dernières années aux travailleurs étrangers extra-communautaires, dont le nombre a doublé entre 2019 et 2024 pour atteindre 78 000 personnes, principalement venues d’Asie.

« C’est un programme qui n’a rien à voir avec l’immigration, ils ne restent pas à long terme avec nous », nuance toutefois Gergely Gulyas, directeur de cabinet du Premier ministre hongrois.

Gergely Gulyas

Alors que Viktor Orban s’apprête à prendre les rênes de la présidence de l’UE, ses déclarations sur l’immigration en Allemagne risquent de jeter un froid sur les relations germano-hongroises. Mais au-delà des tensions diplomatiques, c’est bien la question de l’identité et de l’avenir de l’Europe qui se pose face au défi migratoire et démographique. Un débat complexe et passionné auquel le dirigeant hongrois apporte sa contribution, aussi controversée soit-elle.

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