En ce jeudi ensoleillé, l’esplanade du Palais de Tokyo s’est métamorphosée en un véritable temple de la mode avant-gardiste. C’est ici que Rick Owens, créateur américain de 62 ans, a présenté sa collection été 2025 intitulée « Hollywood Babylon ». Un défilé qui s’apparente à une déflagration artistique, rappelant avec brio pourquoi la mode est un art à part entière.
Un casting inclusif et audacieux
Pour ce show exceptionnel, Rick Owens a misé sur la diversité en recrutant pas moins de 200 mannequins d’un jour, pour beaucoup issus d’écoles de mode parisiennes. Un choix osé mais assumé par le créateur qui souhaitait présenter ses créations sur une grande variété de morphologies.
J’ai toujours trouvé malhonnêtes les défilés de mannequins maigrissimes dans lesquels on glissait un ou deux modèles plus ronds. Je voulais montrer cette diversité de corps de manière plus réelle et flatteuse pour tout le monde.
– Rick Owens
Le défi était de taille puisqu’il a fallu adapter les tenues à ces différentes silhouettes. Mais le résultat est à la hauteur des attentes : époustouflant de maîtrise et digne des plus grandes productions hollywoodiennes !
Une collection inspirée par le cinéma
Si le sport était présent en filigrane, c’est surtout l’âge d’or du 7ème art qui a nourri l’imagination du styliste. Les décors Art déco, l’esthétique noir et blanc, les thèmes de rédemption et de représentation du péché… Autant de références qui transparaissent dans les silhouettes présentées.
Les mannequins défilent par groupes, vêtus de total looks monochromes dans des teintes claires et lumineuses. On retrouve les pièces signatures de Rick Owens comme les blousons biker en denim, mais aussi des créations plus inattendues tels que ces immenses sneakers ou ces bottes à talons vertigineux.
Un défilé virtuose sans standing ovation
Si l’esthétique est qualifiée de « plus douce qu’à l’accoutumée » par son créateur, elle n’en reste pas moins avant-gardiste et radicale. Rick Owens repousse une fois de plus les limites, quitte à bousculer son public.
Mais étonnamment, ce défilé magistral n’a pas reçu l’ovation debout qu’il méritait amplement. Un mystère quand on connaît l’exigence et l’audace créative dont fait preuve le designer à chacune de ses présentations.
Une chose est sûre, avec « Hollywood Babylon », Rick Owens réaffirme son statut d’électron libre dans le paysage de la mode. Un créateur hors normes qui n’a pas fini de nous surprendre et de faire évoluer son art au fil des saisons.