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Vladimir Poutine Défie l’Occident Lors de sa Visite au Vietnam

Vladimir Poutine est accueilli en grande pompe au Vietnam, où il défie l'encerclement occidental. Le pays communiste nostalgique de l'ère soviétique lui déroule le tapis rouge, tout en se gardant de s'aligner totalement sur Moscou. Quel message Poutine cherche-t-il à envoyer ?

Les 21 coups de canon qui résonnent au-dessus de l’ancienne citadelle impériale de Hanoï en ce 20 juin marquent l’arrivée très remarquée de Vladimir Poutine sur le sol vietnamien. De retour de Pyongyang, le président russe reçoit un accueil des plus chaleureux de la part de son homologue To Lam, qui ne tarit pas d’éloges sur la « stabilité politique » dont jouit la Russie depuis la réélection de Poutine pour un troisième mandat.

Le Vietnam, ce « tigre asiatique » au régime communiste, offre une tribune de choix au maître du Kremlin pour défier l’encerclement occidental. Dans un pays encore empreint de nostalgie pour l’ère soviétique, Poutine peut compter sur une oreille attentive et complaisante.

Un parfum soviétique plane sur Hanoï

To Lam, ancien ministre de la sécurité publique, a pris les rênes du pays le mois dernier à la faveur de purges au sein de l’appareil communiste. Comme le souligne Bill Hayton, auteur de Vietnam, Rising Dragon, « les hommes de la sécurité sont désormais aux commandes à Hanoï ». Un contexte qui n’est pas sans rappeler la reprise en main opérée par Poutine en Russie.

La visite officielle prend ainsi des allures de retrouvailles entre vieux camarades. Une atmosphère renforcée par la présence de vétérans de la coopération russo-vietnamienne et les discours célébrant l’amitié « traditionnelle » entre les deux pays.

La « diplomatie du bambou » à l’épreuve

Cependant, le Vietnam n’entend pas pour autant s’aligner aveuglément sur les positions russes. Fidèle à sa stratégie de « diplomatie du bambou », le pays cultive sa neutralité et ménage ses relations tant avec la Russie qu’avec les puissances occidentales.

Le Vietnam louvoie habilement entre les grands acteurs internationaux, évitant de se ranger dans un camp

explique Benoît de Tréglodé, directeur de recherche à l’IRSEM et spécialiste du Vietnam

Une position d’équilibriste qui sert les intérêts bien compris de ce pays en plein développement, avide d’investissements étrangers et d’accords commerciaux tous azimuts. Le Vietnam entend bien tirer profit de la rivalité sino-américaine dans la région sans prendre parti.

Un message à l’Occident

Au-delà de l’affichage d’une relation privilégiée avec un pays communiste, c’est un message à l’Occident que Vladimir Poutine est venu délivrer à Hanoï. Après son étape nord-coréenne, cette visite vietnamienne vise à démontrer que la Russie n’est pas isolée sur la scène internationale, en dépit des sanctions et des tensions avec les pays occidentaux.

En s’affichant avec les dirigeants de régimes communistes asiatiques, Poutine entend prouver qu’il conserve des alliés et une influence dans la région. Une façon de défier les tentatives occidentales visant à contenir les ambitions russes et affaiblir le régime de Moscou.

Ainsi, si l’accueil réservé par le Vietnam reste empreint de nostalgies soviétiques, il s’inscrit surtout dans une géopolitique complexe où chacun avance ses pions avec pragmatisme. Vladimir Poutine en profite pour rappeler que la Russie demeure un acteur avec lequel il faut compter, au-delà du seul théâtre européen.

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