Qu’est-ce qui pousse une star mondiale, habituée des plateaux hollywoodiens, à passer derrière la caméra ? À 40 ans, Scarlett Johansson, connue pour ses rôles dans des blockbusters comme Avengers ou des films d’auteur avec Woody Allen, a surpris le monde du cinéma en présentant son premier long-métrage en tant que réalisatrice au Festival de Cannes 2025. Ce n’est pas seulement un changement de casquette, mais une véritable déclaration d’amour au cinéma, inspirée par des figures comme Robert Redford. Son film, Eleanor the Great, présenté dans la sélection Un certain regard, a déjà suscité l’enthousiasme des critiques. Plongeons dans cette nouvelle aventure de l’actrice, entre ambition artistique et retour aux sources du cinéma des années 1990.
De l’Écran à la Réalisation : Une Transition Audacieuse
Scarlett Johansson n’est pas la première actrice à vouloir explorer la mise en scène, mais son parcours intrigue. À seulement 12 ans, elle donnait la réplique à Robert Redford dans L’Homme qui murmurait à l’oreille des chevaux. Cette expérience, qu’elle décrit comme fondatrice, a planté les graines de son ambition de réalisatrice. « Travailler avec Redford, c’était voir un maître à l’œuvre, quelqu’un qui comprend chaque rouage du cinéma », a-t-elle confié lors d’une interview sur la Croisette.
« Robert Redford m’a montré qu’un film, c’est une vision. Il m’a donné envie de raconter mes propres histoires. »
Scarlett Johansson, Festival de Cannes 2025
Ce n’est pas un hasard si Johansson choisit Cannes pour dévoiler Eleanor the Great. Le festival, connu pour son exigence artistique, est une vitrine idéale pour une œuvre qui se veut à la fois intime et universelle. Loin des superproductions hollywoodiennes, ce film marque un retour à un cinéma plus humain, centré sur les émotions et les personnages.
Eleanor the Great : Une Ode aux Personnages
Eleanor the Great raconte l’histoire d’Eleanor Morgenstein, une veuve de 94 ans, interprétée par la remarquable June Squibb. Ce personnage, à la fois drôle et sans filtre, retourne à New York après la mort de sa meilleure amie, une survivante de l’Holocauste. Le scénario, salué pour sa solidité, évoque le cinéma indépendant des années 1990, une époque où les récits humains primaient sur les effets spéciaux.
Le choix de June Squibb, actrice chevronnée connue pour son rôle dans Nebraska, n’est pas anodin. Johansson a voulu entourer son héroïne de comédiens capables de transmettre une authenticité rare. « J’aime les acteurs qui vivent leur rôle, qui ne jouent pas seulement », explique-t-elle. Ce parti pris se ressent dans chaque scène, où l’émotion brute rencontre une mise en scène précise.
Les points forts d’Eleanor the Great :
- Un scénario poignant, centré sur la résilience et l’amitié.
- Une performance magistrale de June Squibb.
- Une esthétique sobre, inspirée du cinéma indépendant.
Cannes 2025 : Un Contexte Idéal pour Johansson
Le Festival de Cannes 2025 a été marqué par une compétition intense, avec des films comme L’Agent secret ou Sound of Falling qui divisent les critiques. Pourtant, Eleanor the Great s’est imposé dans la sélection Un certain regard comme une bouffée d’air frais. Ce choix stratégique reflète l’ambition de Johansson : s’éloigner des blockbusters pour proposer une œuvre personnelle, loin des attentes commerciales.
Le festival, avec son mélange d’élégance et d’exigence, a offert à Johansson une plateforme unique. Contrairement à d’autres réalisateurs qui cherchent la Palme d’or, elle semble plus intéressée par les retours des spectateurs et des critiques. « Cannes, c’est un endroit où l’on parle vraiment de cinéma », a-t-elle déclaré, soulignant l’importance de ce rendez-vous pour les cinéastes.
Un Héritage Cinématographique
Le parcours de Scarlett Johansson est jalonné de collaborations prestigieuses. De Woody Allen, avec qui elle a tourné Match Point et Vicky Cristina Barcelona, à Wes Anderson pour Asteroid City, elle a côtoyé des réalisateurs qui ont façonné son regard. Ces expériences l’ont préparée à prendre les rênes d’un projet aussi ambitieux qu’Eleanor the Great.
Pourtant, Johansson n’oublie pas ses racines hollywoodiennes. Elle a récemment fait parler d’elle pour son rôle dans Jurassic World : Renaissance, où elle succède à Chris Pratt. Ce grand écart entre blockbusters et cinéma d’auteur montre sa polyvalence, mais aussi son désir de ne pas être enfermée dans une seule case.
Film | Rôle | Année |
---|---|---|
L’Homme qui murmurait à l’oreille des chevaux | Actrice | 1998 |
Match Point | Actrice | 2005 |
Eleanor the Great | Réalisatrice | 2025 |
Pourquoi Ce Virage vers la Réalisation ?
Passer de la lumière des projecteurs à l’ombre du clap de fin n’est pas une décision anodine. Pour Johansson, c’est une question de contrôle créatif. « En tant qu’actrice, vous êtes une partie du puzzle. En tant que réalisatrice, vous créez le puzzle entier », explique-t-elle. Cette transition reflète une tendance croissante à Hollywood, où des actrices comme Greta Gerwig ou Kristen Stewart prennent les rênes de projets personnels.
Ce choix s’inscrit aussi dans un contexte où le cinéma cherche à se réinventer. Après des années dominées par les franchises de super-héros, le public semble prêt pour des histoires plus intimes. Eleanor the Great répond à cette attente, avec son ton sincère et ses personnages complexes.
Les Défis d’une Première Réalisation
Réaliser un film n’est pas une mince affaire, même pour une star comme Johansson. Diriger une équipe, gérer un budget, et surtout imposer une vision artistique sont des défis de taille. Pourtant, les premiers échos de Cannes suggèrent qu’elle a relevé le pari avec brio. Les critiques saluent la maturité de sa mise en scène, qui évite les pièges du premier film trop ambitieux.
Un des atouts de Johansson est sa capacité à tirer le meilleur de ses acteurs. June Squibb, en tête d’affiche, livre une performance qui pourrait bien lui valoir des nominations aux prochains Oscars. Cette alchimie entre réalisatrice et comédiens rappelle le travail de réalisateurs comme Alexander Payne, connu pour sublimer ses acteurs.
Un Regard sur l’Avenir
Avec Eleanor the Great, Scarlett Johansson ne se contente pas de changer de rôle : elle redéfinit son héritage. Ce film marque le début d’une nouvelle phase de sa carrière, où elle pourrait alterner entre acting et mise en scène. Les rumeurs parlent déjà d’un prochain projet, peut-être encore plus audacieux.
À Cannes, Johansson a aussi marqué les esprits par son humilité. Loin de l’image de diva, elle s’est montrée accessible, discutant avec les journalistes et les spectateurs. Cette proximité pourrait bien devenir sa marque de fabrique en tant que réalisatrice.
Ce qu’il faut retenir :
- Scarlett Johansson fait ses débuts de réalisatrice à Cannes 2025.
- Eleanor the Great séduit par son authenticité et ses performances.
- Inspirée par Robert Redford, elle vise un cinéma intime et humain.
Scarlett Johansson et Hollywood : Une Relation Ambivalente
Scarlett Johansson n’a jamais caché son agacement face à certaines dérives d’Hollywood. Elle a notamment critiqué l’Académie des Oscars pour avoir ignoré Avengers : Endgame dans la catégorie du meilleur film. Cette frustration, partagée par de nombreux acteurs, reflète un fossé entre le cinéma commercial et le cinéma d’auteur.
En choisissant de réaliser Eleanor the Great, Johansson prend position. Elle montre qu’elle peut naviguer entre ces deux mondes, tout en imposant sa voix. Ce film, bien que modeste en budget, pourrait avoir un impact durable, notamment auprès des spectateurs en quête d’histoires authentiques.
Le Cinéma des Années 1990 : Une Inspiration Centrale
L’esthétique d’Eleanor the Great rappelle les grands films indépendants des années 1990, comme ceux de Richard Linklater ou des frères Coen. À cette époque, le cinéma américain savait raconter des histoires simples avec une profondeur rare. Johansson semble vouloir renouer avec cette tradition, en mettant l’accent sur les dialogues et les personnages.
Ce retour aux sources n’est pas seulement nostalgique. Il répond à une demande croissante pour des films qui parlent au cœur, loin des franchises formatées. En ce sens, Johansson s’inscrit dans une vague de cinéastes qui cherchent à redonner du sens au cinéma.
Et Après ?
Le succès critique d’Eleanor the Great à Cannes pourrait ouvrir de nouvelles portes à Scarlett Johansson. Les festivals internationaux, comme Toronto ou Venise, pourraient accueillir son film avec le même enthousiasme. De plus, les performances de ses acteurs, notamment June Squibb, pourraient briller lors de la saison des récompenses.
Pour Johansson, ce n’est que le début. En passant derrière la caméra, elle s’affirme comme une artiste complète, capable de surprendre et d’émouvoir. Son prochain défi ? Confirmer cet essai avec un nouveau projet qui, on l’espère, sera tout aussi personnel.
Scarlett Johansson en 3 dates clés :
- 1998 : Premiers pas avec Robert Redford dans L’Homme qui murmurait à l’oreille des chevaux.
- 2005 : Consécration avec Match Point de Woody Allen.
- 2025 : Débuts de réalisatrice avec Eleanor the Great à Cannes.