Dans un monde où les puissants semblent souvent au-dessus des lois, un homme se dresse contre vents et marées pour rétablir la justice. Karim Khan, procureur de la Cour pénale internationale (CPI), n’a pas froid aux yeux. Son tableau de chasse impressionne : Vladimir Poutine, Benyamin Netanyahou, les Talibans… Rien ne semble l’arrêter dans sa quête d’une justice impartiale.
Un parcours hors du commun
Avant de devenir le procureur intrépide qu’il est aujourd’hui, Karim Khan a forgé son expérience au sein des tribunaux pénaux internationaux pour l’ex-Yougoslavie et le Rwanda. Musulman ahmadiste, il a été persécuté au Pakistan, ce qui explique sans doute sa volonté farouche de défendre les opprimés.
Pourtant, sa carrière n’a pas toujours été un long fleuve tranquille. Khan a aussi défendu des dictateurs africains comme Charles Taylor ou Saïf al-Islam Kadhafi. Des choix qui ont pu surprendre, mais qui témoignent peut-être de sa volonté d’assurer une justice impartiale, y compris pour les accusés les plus controversés.
Un homme qui n’a pas peur de défier les puissants
Depuis son élection à la tête de la CPI en 2021, Karim Khan multiplie les coups d’éclat. En mars 2023, il émet un mandat d’arrêt audacieux contre Vladimir Poutine pour la déportation d’enfants ukrainiens. Une décision historique qui lui vaut les foudres du Kremlin, mais aussi le respect de nombreux défenseurs des droits humains.
Et ce n’est pas tout ! En mai 2024, nouveau coup de tonnerre : Khan requiert des mandats d’arrêt contre Benyamin Netanyahou et des chefs du Hamas. Une initiative qui divise la communauté internationale, certains y voyant un deux poids deux mesures. Mais le procureur reste droit dans ses bottes :
Personne n’est au-dessus des lois.
Karim Khan, sur CNN
Les Talibans et l’État islamique dans le viseur
Khan n’oublie pas non plus les exactions commises en Afghanistan. Dès septembre 2021, il relance l’enquête sur les crimes de guerre perpétrés par les Talibans et l’État islamique au Khorassan. Une décision courageuse, alors que le pays est plus que jamais plongé dans le chaos.
En revanche, le procureur choisit de mettre de côté les investigations sur les crimes contre l’humanité commis par les forces internationales, notamment américaines. Un choix pragmatique qui lui permet de concentrer ses efforts sur les poursuites judiciaires les plus urgentes.
Un bilan en demi-teinte ?
Si l’action de Karim Khan force le respect, certains dénoncent toutefois les limites de la Cour pénale internationale. Les mandats d’arrêt restent souvent lettre morte, les accusés échappant à la justice. Le chemin est encore long pour que ce tribunal international ait un réel impact.
Malgré tout, l’engagement de Khan en faveur des droits humains et de la responsabilité pénale des dirigeants est salutaire. Ses enquêtes approfondies et ses poursuites équitables contribuent, à leur échelle, à la lutte contre l’impunité. Espérons que son exemple inspire d’autres juges et procureurs à travers le monde.
En attendant, gageons que Karim Khan n’a pas fini de faire parler de lui. Quelles seront ses prochaines cibles ? Quels dirigeants trembleront face à ce procureur qui n’a décidément peur de rien ni personne ? Une chose est sûre : avec lui, les puissants ne dorment plus tranquilles. Et c’est tant mieux pour la justice internationale.