Le Nouveau Front Populaire, formé de l’union des forces de gauche, a dû faire des compromis sur sa politique étrangère en vue des élections législatives du 7 juillet prochain. Si les questions économiques et sociales sont au cœur du programme de “rupture” qu’ils veulent imposer dans les 15 premiers jours de leur gouvernance, l’alliance a aussi du s’accorder sur des sujets internationaux épineux comme la guerre en Ukraine, Gaza et Israël.
Compromis sur les livraisons d’armes à l’Ukraine
Sur l’Ukraine, un consensus a été trouvé entre les positions des différents partis de gauche. Le Nouveau Front Populaire prévoit de maintenir les livraisons d’armes au gouvernement ukrainien pour qu’il puisse se défendre face à l’invasion russe. Néanmoins, ces livraisons seraient “strictement défensives” et assorties d’une volonté diplomatique de parvenir à un cessez-le-feu et à des négociations de paix.
Des nuances subsistent toutefois entre les composantes de la gauche. La France Insoumise se montre plus prudente sur l’ampleur du soutien militaire, tandis que les écologistes et les socialistes y sont plus favorables. Mais tous s’accordent sur la nécessité d’éviter une escalade militaire et de privilégier une issue diplomatique au conflit.
Gaza : Un cessez-le-feu “immédiat” exigé
Sur le conflit entre Israël et le Hamas à Gaza, la gauche unie appelle à un cessez-le-feu “immédiat” et à la levée du blocus de l’enclave palestinienne. Elle condamne fermement les frappes israéliennes qui font de nombreuses victimes civiles, tout en reconnaissant le “droit d’Israël à se défendre” face aux tirs de roquettes.
La France doit peser de tout son poids pour obtenir un arrêt des hostilités et la reprise du processus de paix.
– Extrait du programme du NFP
Le Nouveau Front Populaire réaffirme par ailleurs son soutien à une solution à deux États, israélien et palestinien, vivant côte à côte dans des frontières sûres et reconnues. Il promet aussi d’œuvrer à la tenue d’une conférence internationale de paix.
Une politique étrangère pragmatique mais idéaliste
Malgré leurs différences, les forces de gauche ont donc réussi à s’entendre sur les grandes lignes d’une politique étrangère commune. Celle-ci se veut à la fois pragmatique, en tenant compte des réalités géostratégiques, et idéaliste dans sa volonté de promouvoir la paix, le multilatéralisme et les droits de l’Homme.
Reste à voir comment ces orientations diplomatiques seront concrètement mises en œuvre si la gauche l’emporte aux élections et accède au pouvoir. Les compromis fragiles passés pendant la campagne résisteront-ils à l’épreuve de la réalité ? L’avenir le dira. En attendant, la gauche joue l’unité pour espérer conquérir une majorité à l’Assemblée nationale.
