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La peur s’installe dans la communauté juive après un viol antisémite

Un viol d'une extrême violence à caractère antisémite contre une jeune fille de 12 ans a semé l'effroi dans la communauté juive. Un millier de personnes se sont rassemblées mercredi soir à Paris pour dire leur peur et leur colère face à la montée de l'antisémitisme. "On a peur pour nos vies" témoigne un manifestant, symbole d'une communauté sous le choc après ce crime abject qui ravive le traumatisme de l'attaque meurtrière du 7 octobre dernier...

La peur et l’incompréhension. Voilà les sentiments qui dominent au sein de la communauté juive, quatre jours après le viol d’une jeune fille de 12 ans à Courbevoie, dans les Hauts-de-Seine. Un crime abject, à caractère antisémite, qui a plongé les Français de confession juive dans l’effroi et ravivé le traumatisme de l’attaque sanglante du 7 octobre dernier.

Un millier de personnes rassemblées pour dire “plus jamais ça”

Mercredi 19 juin au soir, ils étaient plus d’un millier à s’être donné rendez-vous sur le parvis de l’Hôtel de Ville de Paris. Objectif : soutenir la jeune victime et sa famille, mais aussi exprimer leur ras-le-bol face à la montée de l’antisémitisme dans l’Hexagone. “Violée a 12 ans parce que juive”, “Ne sacrifiez pas les Français juifs”, “Faisons front contre l’antisémitisme”… Les pancartes brandies témoignent de l’inquiétude et de la colère sourde qui habitent les manifestants.

Les visages sont graves, fermés. Les accolades pudiques, comme pour se soutenir, s’encourager. Car tous ont conscience que l’horreur qu’a subie cette adolescente aurait pu arriver à leurs propres enfants. “On a peur pour nos vies, pour nos familles. On ne peut plus vivre tranquillement notre judaïsme”, confie Esther, mère de deux petites filles, des sanglots dans la voix.

Les actes antisémites en forte hausse en 2024

Et la peur, bien compréhensible, de cette communauté est amplifiée par les chiffres glaçants du premier trimestre 2024. Selon les dernières statistiques, les actes antisémites ont bondi de 75% par rapport à la même période l’an passé. Une tendance inquiétante, qui s’inscrit dans la lignée de 2023, déjà une année noire.

L’antisémitisme n’est pas une opinion, c’est un délit. Et nous devons le combattre avec la plus grande fermeté.

Elisabeth Borne, Première ministre

Face à cette vague de haine, le gouvernement se veut rassurant et promet une réponse pénale “implacable”. Les trois agresseurs présumés, âgés de seulement 12 et 13 ans, ont d’ailleurs été rapidement interpellés et mis en examen. Mais pour beaucoup dans la communauté juive, cela ne suffira pas. Il faut s’attaquer aux racines du mal, sensibiliser dès le plus jeune âge.

Une communauté sous le choc, entre peur et colère

En attendant, c’est le choc et l’incompréhension qui dominent. Comment en est-on arrivé là ? Comment des enfants aussi jeunes ont-ils pu commettre un tel acte, uniquement motivé par la haine de l’autre, du Juif ? Des questions pour l’heure sans réponse, qui taraudent une communauté meurtrie. Et cette sourde impression que l’histoire se répète inlassablement.

Alors, en ce soir de juin, sur le pavé parisien, les milliers de manifestants sont là pour dire qu’ils n’accepteront plus ces violences, cette haine, ce déferlement d’antisémitisme. Pour ne plus avoir peur d’être juif en France. Pour que plus jamais une adolescente ne soit violée en raison de ses origines ou de sa religion. Pour que l’horreur d’hier ne se reproduise plus jamais. Tout simplement.

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