En ce mercredi 19 juin 2024, la guerre à Gaza entre dans son troisième mois sans perspective de règlement alors que la situation ne cesse de se dégrader sur le terrain. Les bombardements israéliens se sont intensifiés, faisant sept morts de plus pendant la nuit selon les secouristes palestiniens. Des combats acharnés opposent soldats israéliens et combattants palestiniens dans l’ouest de Rafah, appuyés par des tirs de drones et de chars.
Mais au-delà des affrontements, c’est au sein même de l’armée israélienne que des dissensions apparaissent au grand jour. Le porte-parole de Tsahal, le contre-amiral Daniel Hagari, a en effet estimé qu’il était illusoire de penser que le Hamas, contre lequel Israël se bat, pourrait « disparaître ». Des propos qui lui ont valu un rappel à l’ordre immédiat du gouvernement, le Premier ministre Benyamin Netanyahou ayant réaffirmé que la destruction des capacités militaires du Hamas restait un objectif de guerre.
Le Hezbollah menace d’ouvrir un second front
Pendant ce temps, le Liban voisin menace de s’embraser à son tour. Le chef du Hezbollah Hassan Nasrallah a averti qu’« aucun lieu en Israël ne serait épargné » par les missiles de son mouvement si les dirigeants israéliens mettaient à exécution leurs menaces d’attaquer le Liban. Il a également mis en garde Chypre contre l’ouverture de ses aéroports et bases à Israël en cas de guerre.
Plusieurs frappes israéliennes ont d’ailleurs déjà visé le sud du Liban ce mercredi, faisant deux morts parmi les combattants du Hezbollah selon le mouvement chiite. Ce dernier a quant à lui revendiqué une attaque de drone sur des soldats israéliens dans le nord d’Israël.
L’ONU s’inquiète du respect du droit de la guerre
Face à cette escalade, l’ONU s’est alarmée du non-respect du droit international humanitaire par Tsahal. Un rapport accablant détaille six bombardements « emblématiques » ayant fait au moins 218 morts civils pendant les deux premiers mois du conflit. Le Haut-Commissaire aux droits de l’homme Volker Türk a estimé que l’obligation de choisir des méthodes évitant les dommages aux civils « semble avoir été systématiquement violée », pointant l’utilisation de bombes particulièrement destructrices dans des zones densément peuplées.
Ces dernières semaines, la situation s’est améliorée dans le nord, mais s’est considérablement détériorée dans le sud.
– Farhan Haq, porte-parole de l’ONU
Gaza au bord de la catastrophe humanitaire
Sur le terrain, c’est une véritable catastrophe humanitaire qui se déroule dans la bande de Gaza, territoire densément peuplé soumis à un blocus israélien depuis plus de 15 ans. L’aide internationale parvient au compte-gouttes, les points de passage étant régulièrement fermés en raison des combats.
Résultat, même si certains produits de base sont encore disponibles, leurs prix les rendent inabordables pour une grande partie de la population palestinienne, déjà fragilisée par des années de conflits et de marasme économique. Une situation explosive qui fait craindre le pire pour les prochaines semaines si les armes ne se taisent pas rapidement.
Mais avec un Hamas considéré comme partie intégrante du paysage politique palestinien et un gouvernement israélien qui semble plus que jamais dans une logique guerrière, les perspectives de paix à court terme semblent bien minces. La communauté internationale saura-t-elle se mobiliser pour imposer un cessez-le-feu durable et relancer des négociations ? L’avenir de Gaza et de ses 2 millions d’habitants en dépend.
