Le quartier de Châtelet-les-Halles, en plein cœur de Paris, a été le théâtre d’une scène d’une rare violence dans la nuit de mardi à mercredi. Deux personnes ont été sauvagement agressées à l’arme blanche, en l’espace de quelques minutes, par un ou plusieurs individus qui ont pris la fuite et sont toujours recherchés par la police. Un acte d’une brutalité inouïe, qui semble totalement gratuit et inexpliqué à ce stade.
Une agression d’une violence inouïe
Vers 3h30 du matin, un premier appel est passé aux forces de l’ordre. Devant le Café Oz, un bar animé du quartier, un homme gît au sol, le visage en sang. Il vient d’être agressé au couteau par deux individus, sans aucune raison apparente selon les premiers éléments de l’enquête. Les suspects ont immédiatement pris la fuite quand les vigiles ont tenté d’intervenir.
Quelques minutes plus tard, un nouvel appel au secours. À une centaine de mètres de la première agression, c’est cette fois un homme poignardé à trois reprises au thorax et à l’abdomen qui est découvert. Une policière hors service a tenté de s’interposer mais a été violemment frappée au visage. Les agresseurs, vraisemblablement les mêmes que précédemment, se sont à nouveau enfuis.
Les deux victimes dans un état grave
Si le premier homme agressé ne souffre que de blessures superficielles au visage, le second est dans un état critique. Poignardé avec une extrême violence, son pronostic vital est engagé selon nos sources. Il a été transporté en urgence absolue à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière. La policière, choquée, souffre d’une profonde entaille à l’arcade sourcilière.
C’était d’une violence inouïe, je n’avais jamais vu ça. Ils ont poignardé ce pauvre homme alors qu’il n’avait rien fait. J’ai cru qu’ils allaient le tuer devant moi.
– Un témoin de la scène
La piste d’une agression gratuite et sans mobile
Quel est le mobile de ces agressions d’une telle sauvagerie ? À ce stade, l’hypothèse d’une attaque totalement gratuite et sans raison est privilégiée. Les deux victimes ne se connaissaient pas et n’avaient a priori aucun lien avec leurs agresseurs. Ces derniers, deux hommes de 33 et 34 ans, étaient des clients du Café Oz. Ils ont été formellement identifiés par les vigiles, les victimes et des témoins.
Mais leur mobile reste un mystère à ce stade. S’agit-il d’individus sous l’emprise de drogues ou d’alcool ? D’une attaque terroriste ? D’un règlement de comptes sur fond de trafic ? Les enquêteurs explorent toutes les pistes, mais la thèse d’une explosion de violence aveugle et sans fondement semble pour l’heure la plus probable.
Des questions sur la sécurité en plein Paris
Cette attaque d’une brutalité sidérante en plein cœur de la capitale soulève inévitablement des questions sur la sécurité. Comment une telle scène a-t-elle pu se produire dans une zone aussi fréquentée, truffée de caméras de surveillance ? Pourquoi les agresseurs n’ont-ils pas pu être interpellés rapidement malgré l’intervention rapide des forces de l’ordre ?
Des questions auxquelles les autorités devront rapidement répondre. Car si les agressions au couteau sont malheureusement fréquentes à Paris, un tel déchaînement de violence gratuite reste extrêmement rare et inquiétant. La maire de Paris Anne Hidalgo a d’ores et déjà condamné un “acte d’une cruauté insupportable” et réclamé “toute la lumière” sur les circonstances de l’attaque.
Pendant que la traque des agresseurs, toujours en fuite, se poursuit, les deux victimes luttent pour leur survie à l’hôpital. Avec en toile de fond cette question glaçante : comment une telle éruption de violence aveugle a-t-elle pu surgir, comme ça, en pleine rue, sans le moindre signe avant-coureur ? Le signe d’une société de plus en plus violente, où la vie semble perdre de sa valeur ?