En cette période d’élections législatives, trois agriculteurs ont choisi de s’engager en politique sous les couleurs de différents partis. Forts de leur ancrage dans les territoires ruraux, ils portent un regard éclairé sur les enjeux cruciaux auxquels fait face l’agriculture française. Entre la défense d’un modèle familial et la nécessaire transition écologique, les visions parfois s’opposent mais se rejoignent sur l’importance de préserver un secteur vital pour notre souveraineté alimentaire.
Des profils variés, un même attachement à la terre
Si leurs parcours et convictions diffèrent, nos trois agriculteurs candidats partagent un profond enracinement dans leur terroir. Benoît Biteau, éleveur et candidat NFP en Charente-Maritime, milite depuis longtemps pour une agriculture paysanne et durable. Dans la Creuse, Jean-Baptiste Moreau a cédé récemment sa ferme pour défendre les couleurs de Renaissance. Quant à Grégoire de Fournas, viticulteur médocain, il tentera de conserver son siège de député RN en Gironde.
L’agriculture doit rester un pilier économique et social de nos campagnes. C’est une question de survie pour des milliers d’exploitations familiales.
Benoît Biteau, candidat NFP
Pesticides et agriculture écologique : le débat fait rage
La question épineuse des pesticides divise nos trois candidats. Pour Grégoire de Fournas, pas question d’interdire totalement ces produits jugés indispensables : « Une viticulture sans aucun intrant chimique n’est pas viable à grande échelle, sauf à sacrifier des pans entiers de vignoble. » Jean-Baptiste Moreau prône lui un accompagnement des agriculteurs vers des pratiques plus vertueuses, quand Benoît Biteau milite pour une sortie rapide des pesticides et un soutien accru à la bio.
Mégabassines et gestion de l’eau : l’autre pomme de discorde
Sujet brûlant s’il en est, les mégabassines cristallisent les tensions. Les candidats Renaissance et RN y voient un outil indispensable d’adaptation au changement climatique et de sécurisation de l’irrigation. Une hérésie pour l’écologiste Benoît Biteau qui dénonce un accaparement de la ressource en eau par l’agro-industrie et plaide pour des alternatives comme la reforestation ou l’agroforesterie.
Des visions divergentes, des convergences possibles ?
Malgré ces désaccords profonds, nos trois agriculteurs en campagne se retrouvent sur la nécessité de mieux rémunérer le travail des paysans et de préserver le tissu rural. Ils plaident chacun à leur manière pour redonner du sens et un avenir aux territoires ruraux, en misant sur les circuits courts, la qualité des produits et la valorisation des savoir-faire. Un message qu’ils espèrent faire entendre dans l’hémicycle, quel que soit le résultat des urnes le 7 juillet prochain.
Au-delà des clivages politiques, nous devons travailler ensemble pour replacer l’agriculture et la ruralité au cœur du projet de société.
Jean-Baptiste Moreau, candidat Renaissance
