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63 Cas de Violences Sexuelles au Sein des Missions Étrangères de Paris Depuis 1950

Un audit révèle l'ampleur des violences sexuelles au sein des Missions étrangères de Paris. Depuis 1950, 63 cas impliquant 46 prêtres ont été répertoriés, un nombre probablement sous-estimé. Le rapport met en lumière ce fléau qui a fait de nombreuses victimes, majoritairement des femmes et des mineures. L'institution s'engage à soutenir les victimes et à appliquer les recommandations...

Un rapport d’audit indépendant vient de lever le voile sur l’ampleur des violences sexuelles perpétrées au sein des Missions étrangères de Paris (MEP) depuis 1950. Les chiffres sont accablants : 63 cas répertoriés, impliquant 46 prêtres sur les 1 491 ayant exercé durant cette période. Un bilan qui n’est probablement que la partie émergée de l’iceberg.

Des victimes majoritairement mineures et de sexe féminin

Parmi les 63 cas de violences sexuelles mis au jour, près de la moitié concerne des mineurs. Lorsque l’âge est connu, les victimes sont à 60% des femmes ou des filles. Un constat terrifiant qui témoigne de la vulnérabilité des personnes ciblées par les agresseurs.

La France et l’Asie touchées

Si le plus grand nombre de signalements concerne la France avec 19 cas, l’Asie est aussi fortement impactée. La Thaïlande compte 10 cas répertoriés, et le Cambodge 7. Au total, ces actes ont été commis dans 14 pays différents où sont présentes les Missions étrangères de Paris.

Pics de violences dans les années 70 et 2010

L’analyse de la répartition temporelle des faits signalés met en évidence deux périodes particulièrement sombres : les années 1970 avec 19 cas, et les années 2010 avec 16 cas. Entre 1950 et 1970, très peu de cas ont été recensés, ce qui pourrait s’expliquer par une faible sensibilisation à ces problématiques à l’époque, et l’absence de normes et pratiques claires au sein de l’Église pour lutter contre ces violences.

8 cas avérés, des dizaines d’autres à confirmer

Parmi les 63 cas mis au jour, 8 sont considérés comme avérés et relèvent de délits ou crimes selon la loi française. 46 autres pourraient être requalifiés ainsi si les faits étaient confirmés. Enfin, 9 cas contreviennent au principe de protection des personnes. Un rapport accablant qui ne représente probablement que la face visible du problème, comme le reconnaissent les MEP.

Le nombre réel de personnes victimes est probablement supérieur aux 63 personnes identifiées.

Les Missions étrangères de Paris

Des mesures promises par les MEP

Face à l’ampleur des faits révélés par ce rapport d’audit, les Missions étrangères de Paris ont pris plusieurs engagements. L’institution promet de soutenir et protéger toutes les victimes, et de mettre en œuvre les recommandations formulées. Une prise de conscience qui intervient alors que les MEP ont été secouées en novembre 2023 par la mise en examen de leur ancien dirigeant pour tentative de viol sur un homme majeur.

Un audit qui en appelle d’autres

Si cet audit permet de mesurer l’étendue des violences sexuelles au sein d’une congrégation particulière, il met surtout en lumière la nécessité de faire toute la transparence sur ces actes au sein de l’Église dans son ensemble. D’autres travaux du même type permettraient de mieux cerner ce fléau et d’y apporter des réponses à la hauteur des souffrances des victimes.

Car au-delà des chiffres, ce sont bien des vies brisées qui se cachent derrière chaque cas. Des enfants, des femmes, des hommes qui portent à jamais les stigmates de la violence qu’on leur a infligée, souvent par ceux-là mêmes qui auraient dû les protéger. Il est plus que temps que toute la lumière soit faite et que les coupables soient punis.

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