Le vieillissement cognitif est un processus naturel et graduel qui survient avec l’âge. Mais saviez-vous que certaines maladies courantes peuvent accélérer ce déclin et augmenter significativement le risque de troubles comme la démence ? Des chercheurs tirent la sonnette d’alarme. Voici les 5 principales conditions à surveiller de près pour préserver votre capital cérébral.
L’hypertension artérielle, une menace silencieuse pour le cerveau
Selon le Dr Smita Patel, neurologue, l’hypertension artérielle peut endommager les vaisseaux sanguins cérébraux, entraînant des problèmes vasculaires qui augmentent le risque de démence. Cette maladie insidieuse constitue d’ailleurs un facteur de risque majeur de troubles cognitifs et de la maladie d’Alzheimer. Non contrôlée, elle accroît aussi dangereusement le risque d’AVC, autre contributeur important au déclin cognitif.
Les bonnes nouvelles ? Un traitement adapté par médicaments antihypertenseurs permettrait de réduire de 7 à 11% le risque de développer une démence. Adoptez aussi une alimentation saine comme le régime DASH, qui s’est révélé le plus efficace pour faire baisser la tension.
Le diabète, un ennemi du cerveau à multiples visages
Selon l’American Diabetes Association, les personnes diabétiques présentent des taux plus élevés de démence toutes causes confondues, de démence vasculaire et de maladie d’Alzheimer. En cause : l’hyperglycémie chronique qui altère le fonctionnement des vaisseaux sanguins et la circulation cérébrale. Elle favorise aussi l’inflammation et un excès d’insuline délétères pour les cellules nerveuses.
La clé ? Une prise en charge globale de la maladie, associant alimentation équilibrée, activité physique et traitements pour stabiliser la glycémie. Un suivi régulier avec votre médecin est indispensable. N’hésitez pas à vous faire épauler par un diététicien spécialisé pour adapter votre alimentation.
Carences en vitamines : les pièges à éviter
Des apports suffisants en vitamines sont cruciaux pour la santé du système nerveux et du cerveau, souligne le Dr Erika Hutz. Les vitamines B12, B1 et folates sont particulièrement importantes. Une carence en vitamine B1 peut ainsi conduire au syndrome de Korsakoff, qui altère sévèrement la mémoire.
Si vous constatez des troubles de la mémoire ou des changements cognitifs, parlez-en à votre médecin. Un simple bilan sanguin permet de détecter d’éventuelles carences à corriger rapidement, via une alimentation adaptée et une éventuelle supplémentation.
Apnée du sommeil : le danger de l’hypoxie nocturne
Des ronflements intenses, des pauses respiratoires pendant la nuit, une fatigue diurne malgré un temps de sommeil suffisant… Autant de signes d’apnée du sommeil à ne pas négliger. Cette maladie provoque des chutes importantes du taux d’oxygène, pourtant vital pour le cerveau. Résultat : les personnes non traitées ont 26% de risque en plus de développer un déclin cognitif significatif ou une démence !
La bonne attitude ? Consulter rapidement en cas de symptômes évocateurs. Votre médecin pourra prescrire un test du sommeil pour poser le diagnostic et mettre en place un traitement par PPC (pression positive continue). Objectif : maintenir les voies aériennes ouvertes pendant la nuit et préserver l’oxygénation cérébrale.
Dépression : un cercle vicieux qui nuit au cerveau
La dépression peut être à la fois un facteur de risque et une conséquence du déclin cognitif, avec un impact délétère global sur la santé cérébrale. Dans les formes sévères, elle peut aussi provoquer une pseudodémence avec des symptômes proches de la démence : pertes de mémoire, difficultés de concentration, troubles du jugement…
L’espoir vient de la prise en charge. Traiter la dépression par des médicaments et une psychothérapie aide à améliorer le déclin cognitif. Une alimentation riche en oméga-3, en vitamines et pauvre en sucre contribue aussi à réduire les risques de dépression.
Des gestes simples pour protéger son cerveau
Même avec des facteurs de risque, il existe des stratégies efficaces pour préserver son capital cérébral :
- Adopter une alimentation saine et équilibrée, riche en fruits, légumes, céréales complètes, protéines maigres et acides gras oméga-3
- Mettre de la couleur dans son assiette avec des aliments riches en anthocyanes (baies, chou rouge, aubergines…) et en légumes verts
- Bouger régulièrement pour créer de nouvelles cellules nerveuses, améliorer la circulation cérébrale et renforcer les connexions neuronales
- Consulter son médecin en cas de troubles de la mémoire ou si l’entourage les remarque, pour un bilan complet
Certaines maladies comme l’hypertension, le diabète, les carences en vitamines, l’apnée du sommeil ou la dépression peuvent accélérer le déclin cognitif lié à l’âge. Mais une intervention précoce fait toute la différence ! Alors n’attendez plus pour prendre soin de votre cerveau, il vous le rendra au centuple.