Vous venez de recevoir un diagnostic de Syndrome de l’Intestin Irritable (SII) ? Cette nouvelle peut susciter de nombreuses questions et inquiétudes. Mais pas de panique ! Nos experts, gastro-entérologues et diététiciens, vous livrent leurs 5 conseils clés pour apprivoiser votre SII et retrouver une vie normale.
Qu’est-ce que le Syndrome de l’Intestin Irritable ?
Selon le Collège Américain de Gastroentérologie, le SII toucherait 10 à 15% de la population, avec une prédominance féminine. Cette pathologie se caractérise par des douleurs abdominales récurrentes associées à des troubles du transit, comme la diarrhée, la constipation ou l’alternance des deux.
Les causes exactes du SII restent méconnues et peuvent être multiples : infection intestinale, prise de certains médicaments, stress… D’après le Dr Gabriel Silva, gastro-entérologue, d’autres problèmes intestinaux peuvent aussi mimer les symptômes du SII.
1. Gérez votre stress
Nina El-Chebli, diététicienne spécialisée en santé digestive, insiste sur l’impact majeur du stress sur les processus digestifs. Un système nerveux perturbé peut ralentir la production d’enzymes digestives et altérer le bon fonctionnement intestinal. Sa principale recommandation ? Trouvez des techniques pour réduire votre stress au quotidien.
Respirations profondes, méditation, yoga, temps dans la nature, écoute de musique apaisante… Expérimentez différentes méthodes pour identifier celles qui vous conviennent le mieux. Pendant les repas, Nina conseille de minimiser les distractions (écrans, télévision…) et de se concentrer sur une mastication complète des aliments. Cette pleine conscience favorise une meilleure digestion.
2. Misez sur les fibres
Pour le Dr Ajay Bakhshi, gastro-entérologue, l’ajout de fibres est primordial dans la prise en charge du SII, que les patients souffrent de diarrhées ou de constipation. Il recommande en particulier les fibres solubles, comme le psyllium, via des compléments alimentaires (Benefiber, Metamucil…) à prendre quotidiennement. Les études montrent en effet que ces fibres solubles sont les plus efficaces pour soulager les symptômes.
On retrouve aussi ces précieuses fibres dans l’alimentation : haricots, lentilles, avoine, orge, pommes, patates douces, oranges… N’hésitez pas à les intégrer à vos menus. Mais avant de débuter tout complément, demandez l’avis de votre médecin.
3. Tenez un journal alimentaire
Yasi Ansari, porte-parole de l’Académie de Nutrition et Diététique, vous encourage à devenir votre propre détective. Notez chaque jour vos prises alimentaires et vos symptômes dans un journal détaillé. Ces données seront précieuses pour votre diététicien et votre médecin afin d’identifier d’éventuels facteurs déclencheurs.
Soyez le plus précis possible : dates, horaires, aliments et boissons consommés, symptômes ressentis avant ou après les repas… Vous pouvez aussi relever les périodes de stress intense ou les nuits perturbées. À terme, ce journal vous aidera, avec l’aide de votre équipe soignante, à repérer des schémas et adapter votre alimentation pour mieux gérer vos symptômes.
4. Testez le régime faible en FODMAP
Tous nos experts s’accordent sur l’intérêt du régime pauvre en FODMAP pour identifier les aliments problématiques. C’est l’une des approches diététiques les plus recommandées et efficaces dans la prise en charge du SII. Les FODMAP sont des glucides fermentescibles présents dans certains aliments et qui peuvent exacerber les symptômes.
Le Collège Américain de Gastroentérologie préconise de suivre ce régime en trois étapes : une phase de restriction de 4 à 6 semaines, puis une réintroduction progressive des aliments, et enfin un ajustement personnalisé en fonction des symptômes
– Yasi Ansari, diététicienne
Nina El-Chebli souligne cependant que cette approche ne convient pas à tous les patients SII. D’autres modifications alimentaires peuvent s’avérer plus bénéfiques pour certains. D’où l’importance d’un suivi diététique personnalisé pour identifier les causes profondes de vos troubles.
5. Limitez les aliments ultra-transformés
Si votre alimentation comprend beaucoup de produits ultra-transformés, riches en sucres, graisses et additifs, il peut être difficile d’identifier vos facteurs déclenchants. Certains de ces ingrédients sont en effet connus pour aggraver les symptômes du SII. On pense notamment à la charcuterie, aux plats préparés, aux snacks et biscuits industriels…
Privilégiez une alimentation saine et équilibrée, composée principalement d’aliments bruts ou peu transformés : fruits, légumes, protéines maigres, céréales complètes… C’est la meilleure stratégie pour préserver votre santé digestive et votre bien-être global.
Autres conseils pour apprivoiser votre SII
Au-delà de ces 5 recommandations initiales, d’autres habitudes sont essentielles pour gérer votre SII sur le long terme :
- Consultez régulièrement votre gastro-entérologue et votre diététicien. Ils pourront ajuster votre traitement et votre alimentation en fonction de l’évolution de vos symptômes.
- Réalisez les examens complémentaires prescrits (tests d’allergies, coloscopie…) pour écarter d’autres pathologies.
- Testez l’huile essentielle de menthe poivrée, qui peut soulager les spasmes abdominaux selon le Dr Silva.
- Instaurez un rituel de sommeil apaisant. Le manque de repos peut en effet aggraver le stress, perturber la glycémie et influencer vos choix alimentaires.
- Identifiez avec votre diététicien vos “aliments refuges”, que vous digérez bien même pendant les crises. Vous pourrez vous y reporter en cas de besoin pour couvrir vos besoins nutritionnels.
Recevoir un diagnostic de SII peut être déstabilisant dans un premier temps. Mais en appliquant ces conseils d’experts, en adoptant une hygiène de vie adaptée et en vous entourant de professionnels bienveillants, vous pouvez retrouver un quotidien serein et confortable. Avec de la patience et de la persévérance, il est possible d’apprivoiser son SII et de préserver sa qualité de vie.