En cette année électorale 2024, les Français n’ont jamais eu un panel de choix aussi large pour les élections européennes. Pas moins de 38 listes se lancent dans la bataille, un nombre record qui questionne sur cette déferlante démocratique inédite. Décryptage de ce grand bazar politique.
Un nombre de listes jamais vu
C’est officiel depuis la publication d’un arrêté au Journal Officiel le 23 mai : 38 listes sont engagées pour les élections européennes du 9 juin prochain. Un chiffre vertigineux qui pulvérise le précédent record de 34 listes en 2019. Cette profusion de choix peut laisser perplexe. Faut-il y voir un sursaut démocratique ou une fragmentation politique préoccupante ?
Les citoyens français auront la possibilité d’y apporter des changements et des améliorations.
Patrice Grudé, porte-parole de la liste “Liberté Démocratique Française”
Du souverainisme au tirage au sort
Parmi ces listes, on retrouve des mouvements aux revendications diverses. La liste “Liberté Démocratique Française” (LDF), portée par d’anciens Gilets jaunes, mise sur la démocratie directe avec un mode de gouvernance par tirage au sort. Patrice Grudé, son chef de file, souhaite sortir de l’UE, de l’ONU ou encore de l’OMS.
D’autres listes comme celles de François Asselineau ou Florian Philippot occupent aussi un espace politique souverainiste et eurosceptique. Un paysage morcelé qui rend l’élection difficilement lisible pour les électeurs.
Une proposition pour limiter les candidatures
Face à cette explosion du nombre de listes, le sénateur Pierre-Jean Verzelen a déposé une proposition de loi visant à durcir les conditions pour se présenter. Il suggère d’instaurer un seuil de 10 000 parrainages citoyens répartis dans 50 départements pour pouvoir candidater.
- Les “petites listes” peinent à exister médiatiquement
- Leurs moyens limités les empêchent de faire campagne à grande échelle
- La visibilité des propositions sur les enjeux européens en pâtit
Si cette avalanche de candidatures témoigne d’une vitalité démocratique, elle soulève aussi des questions sur la clarté du débat. Comment s’y retrouver dans ce maquis de propositions ? Quels sont les véritables projets derrière chaque liste ? Les électeurs devront, plus que jamais, faire preuve de discernement pour s’orienter dans cette offre politique pléthorique.
Vers des européennes sous haute tension
Une chose est sûre, ces élections européennes s’annoncent plus disputées et passionnées que jamais. Entre lutte des souverainistes contre les pro-européens, percée des thématiques environnementales et explosion du nombre de listes, tous les ingrédients sont réunis pour une campagne sous haute tension.
Reste à savoir si les Français, appelés aux urnes pour la troisième fois en un an après les municipales de 2023 et les européennes, seront au rendez-vous de ce grand bazar démocratique. Réponse le 9 juin prochain.